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Banque Populaire Occitane : 2022, une année record avant le retour des turbulences

Bilan. La Banque Populaire Occitane a dévoilé mercredi 26 avril ses résultats annuels pour 2022. Avec un résultat net de 94,3 M€, l’entreprise affiche une santé financière solide. Une solidité bienvenue au regard de l’année 2023 qui s’annonce plus défavorable.

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Photo de Catherine Mallet et Christophe Bosson
Catherine Mallet, présidente du conseil d’administration de la Banque Populaire Occitane et Christophe Bosson, directeur général de la Banque Populaire Occitane. (Crédit : BANQUE POPULAIRE OCCITANE)

Banque coopérative, la Banque Populaire Occitane exerce tous les métiers de la banque commerciale et de l’assurance. Elle est présente sur huit départements et compte 603 000 clients, dont 197 000 sociétaires, et 2 147 collaborateurs déployés dans 201 agences, 15 centres d’affaires et réseaux spécialisés ainsi que trois sites centraux. L’entreprise fait partie du deuxième acteur bancaire en France : le Groupe BPCE.

Mercredi 26 avril, elle a dévoilé ses résultats annuels pour 2022. Une année marquée par le retour de la guerre sur le sol européen, d’une inflation galopante et de la remontée des taux. Un contexte d’incertitudes, loin de l’euphorie qu’ont connu les marchés financiers après la sortie de la crise covid, à la faveur notamment des plans de soutien gouvernementaux et des politiques monétaires « accommodantes » des banques centrales.

Résultat net : 94,4M€

Alors, comment s’en est sortie la Banque Populaire Occitane en 2022, et quid des perspectives pour 2023 ? « L’année écoulée a été un bon millésime. La banque a en effet consolidé sa position et renforcé ses fonds propres. Condition indispensable pour accompagner nos clients dans leurs projets et aussi faire face à des conjonctures moins favorables comme celle qui s’annonce pour 2023 », indique Christophe Bosson, directeur général de la Banque Populaire Occitane.

Et de poursuivre : « Nous avons franchi un cap historique, avec un produit net bancaire (PNB) qui a dépassé les 400M€, soit une progression de +3,8% par rapport à l’exercice 2021. Le résultat brut d’exploitation s’élève à plus de 146 M€ (+4,7%), le coût du risque, lui, est en hausse de 22,9 % pour s’établir à 32,9M€. La banque a ainsi enregistré un résultat net de 94,3M€ (+3,6%). »

Pour accompagner les projets de vie de ses clients particuliers et les projets d’équipement de ses clients professionnels, la banque a délivré l’an dernier 4,2 Mds€ de crédits (hors PGE), un record pour la deuxième année consécutive.

Les encours de crédits, eux, enregistrent une hausse de 8,6% et s’élèvent désormais à 16,5 Mds€. « Alors que l’on a beaucoup entendu parler de l’augmentation du taux d’usure et du fait que les banques ne prêtent plus, la Banque Populaire Occitane a fait une forte année en termes de crédits immobiliers. Sur les 57 000 projets financés, 14231 concernent des projets immobiliers. Ils représentent aujourd’hui la moitié de notre production de crédits, ce qui n’était pas le cas avant », détaille Christophe Bosson. En 2022, la Banque Populaire Occitane a aussi gagné 12 000 clients supplémentaires, parmi lesquels 5056 clients professionnels, dont 900 professions libérales et 500 agriculteurs.

Une banque de proximité

L’annonce du bilan 2022 a aussi été l’occasion pour son directeur général de rappeler l’ADN de la Banque Populaire Occitane qui est celui de la proximité.

« La colonne vertébrale de la banque de proximité c’est le réseau, autrement dit les agences. Le territoire compte 201 points de vente, soit un pour 16 000 habitants, sachant que la moyenne du groupe c’est plutôt un pour 23 000 habitants. Maintenir ce maillage est une de nos priorités afin de répondre au mieux aux besoins de nos clients », explique Christophe Bosson.

L’entreprise cultive cette proximité, quitte à être rebours de leurs concurrents. Selon une étude d’Infostat Marketing pour le média Money-Vox, 37 000 agences bancaires ont en effet fermé entre 2010 et 2020, soit l’équivalent de 9% du réseau français. Cet ancrage local passe aussi par un ancrage associatif et solidaire.

Outre l’action de sa Fondation, la banque s’est affichée en 2022 comme partenaire de plus de 400 associations pour un total 1,20M€, dont plus de la moitié en accompagnement de clubs sportifs de tous horizons sur les huit départements où elle est implantée.

Montée en compétences et recrutement

« Nous sommes très attentifs à la montée en compétences au sein de nos équipes, d’où un budget dédié au plan formation très significatif, qui équivaut à 10 % de la masse salariale. Aujourd’hui, 97% de nos collaborateurs ont bénéficié d’une formation », assure Christophe Bosson.

À l’image de ce qui se passe dans l’hôtellerie-restauration ou encore du bâtiment, le secteur de la banque connaît elle aussi une crise des vocations. Si la situation n’est pas nouvelle, elle persiste. Pour attirer de nouveaux talents la Banque Populaire Occitane a décidé de privilégier les compétences comportementales et relationnelles, aux compétences purement techniques (bancaires).

« C’est une expérience très enrichissante et qui produit des résultats encourageants. Une soixantaine de personnes ont été embauchées via ce nouveau process de recrutement », annonce le directeur général. L’entreprise a même décidé d’innover en ciblant de manière active des profils sur les réseaux sociaux. « Après une sélection, plus de vingt candidats ont re - joint une formation accélérée sur quatre semaines avant de passer avec succès l’examen AMF. Ils sont aujourd’hui en poste au sein d’agence en qualité de chargé d’accueil et/ou chargé de clientèle. »

Transition énergétique

Au dernier trimestre 2022, la Banque Populaire Occitane a annoncé le lancement de la banque de la transition énergétique (BTE) by BPOC. « Elle répond à un enjeu fondamental qui est de garantir l’utilisation de l’épargne verte collectée localement au bénéfice des projets locaux en faveur de la transition énergétique. »

Avec ce nouvel outil, qui entrera en action courant 2023, l’entreprise ambitionne de devenir un acteur de référence de la transition énergétique en multipliant par cinq sa collecte d’épargne verte et sa production de financements verts à l’horizon 2024. Toujours dans le volet environnemental, la banque s’est aussi engagée à réduire de 10% son empreinte carbone d’ici 2024.

Elle ambitionne même d’atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Comment ? En améliorant la performance énergétique de ses bâtiments, en renouvellement son parc de véhicules vers davantage d’électrique, en privilégiant les fournisseurs locaux… « La question de la transition énergétique est centrale pour nos entreprises clientes comme pour notre banque. Elle porte des enjeux de compétitivité, d’attractivité et de durabilité. Accompagner ce changement doit permettre de garantir la pérennité des entreprises face à la flambée du coût de l’énergie et aux changements climatiques. »

2023, une conjoncture défavorable

« 2023 s’annonce compliquée », prévient Christophe Bosson qui parle d’une « année de transition » avant un rebond attendu en 2024. Depuis le quatrième trimestre de l’année 2022, les banques françaises sont confrontées à un ralentissement des volumes de crédits (immobilier et consommation).

Dans le même temps, elles doivent répercuter les hausses des livrets d’épargne décidées par les autorités. Le livret A est ainsi passé à 3% de taux d’intérêt au 1er février 2023. Autre point noir, le nombre de faillites d’entreprises qui va augmenter dans les mois à venir. Plongée dans cette conjoncture défavorable, la Banque Populaire Occitane se prépare, elle aussi, à marquer le pas.

Elle compte néanmoins s’appuyer sur ces bons résultats des deux derniers exercices pour affronter les turbulences et rebondir : « La collecte des ressources constitue un enjeu majeur pour permettre à la banque de disposer de liquidités nécessaires à la distribution de crédits. Notre modèle de rentabilité est cependant challengé par la montée des taux d’épargne. Pour autant, nous poursuivons notre stratégie de développement en accompagnement les projets de nos clients via le crédit. »