277 000 projets d’embauche en 2022 en Occitanie
Emploi. Pôle emploi a publié cette semaine les résultats de son enquête annuelle sur les besoins en main-d’oeuvre en Occitanie. Les intentions d’embauche sont en progression de 12,3 % par rapport à 2021.
Le nombre de projets de recrutement ne cesse de croître en Occitanie depuis cinq ans. Hormis en 2021 où leur nombre a reculé, la dynamique se confirme : 277 010 projets de recrutement ont été dénombrés par les services de Pôle emploi en Occitanie pour l’année 2022. C’est 12,3% de plus qu’en 2021, soit plus de 30400 projets supplémentaires. C’est également 8,2% de plus qu’en 2019, année de référence. Preuve que la reprise est bien là : un tiers des entreprises envisage de recruter cette année, c’est cinq points de plus qu’en 2021. Ces intentions d’embauche sont essentiellement portées par des TPE, les entreprises de moins de 10 salariés représentant 55% du total des projets. C’est cependant parmi les entreprises de 10 à 49 salariés que le nombre d’entreprises qui recrutent croit de la manière la plus forte (+27%).
Tous les secteurs progressent sauf l’agriculture
Six recrutements sur 10 concernent le secteur des services avec une forte progression d’une année sur l’autre, soit 21000 projets de recrutement supplémentaires en 2022 : hébergement restauration (16 % du total) en hausse de 30% ; services aux particuliers (25 % du total) en croissance de 6% ; services aux entreprises (19% du total) en progression de 15 %. L’agriculture (hors industries agroalimentaires) représente 16 % des intentions d’embauche, mais leur nombre recule de 4% sur un an. En revanche, l’industrie qui représente 4 % des projets de recrutement, voit leur nombre progresser de façon importante : +63%, soit 5000 projets de recrutement supplémentaires en un an.
« On constate en effet une forte évolution dans ce secteur sur les métiers tels que carrossier automobile, mécanicien et électronicien de véhicule, ouvrier de maintenance mécanique, précise Pierre Brossier, directeur des statistiques au sein de Pôle emploi Occitanie. Mais la bonne nouvelle, c’est le redémarrage des intentions d’embauche d’ingénieurs et cadres d’étude dans le domaine informatique (+29% sur un an), mais aussi dans de l’industrie (+31 %). C’est un bon indicateur de reprise de l’activité ». La construction, qui compte pour 7% des intentions d’embauche, affiche elle aussi une belle dynamique avec 3000 projets de recrutement supplémentaires (+17% en un an). Autre bonne nouvelle, la part des emplois durables (CDI et CDD supérieurs à six mois) progresse, passant de 59 % à 63% du total. Pour autant, elle demeure inférieure à la moyenne nationale (71 % d’emplois durables).
Répondre à l’augmentation d’activité
Une singularité due à l’importance du tourisme et de l’agriculture dans l’économie régionale, deux secteurs pourvoyeurs d’emplois précaires. Près de sept projets de recrutement sur 10 (68 %) visent à répondre à une augmentation d’activité. Les deux premières places du palmarès des métiers non saisonniers les plus recherchés demeurent inchangées. Les aides à domiciles, aides ménagères et les aides soignants, sont les métiers les plus demandés cette année encore en Occitanie, représentant près de 12 100 projets d’embauche. Au troisième rang, se hissent cette année, les employés de cuisine, avec près de 6000 projets d’embauche.
Pointent ensuite les agents d’entretien (4610), les serveurs de café-restaurant (4490), les infirmiers (4040, en hausse de 9 %), les ouvriers qualifiés et manutentionnaires (3 660), les employés de libre-service (3600), les cuisiniers (3460) et les conducteurs routiers (3230), deux métiers qui font leur entrée dans le top 10. Les départements de Haute-Garonne (56413, +13%) et de l’Hérault (57 910, +14 %) concentrent à eux deux plus de 40 % des projets de recrutement, sachant que sur les 6700 intentions d’embauches supplémentaires recensées en Haute-Garonne cette année, 6 100 concernent la région toulousaine.
Taux de saisonnalité en baisse
Autre marqueur important de la Région, le taux de saisonnalité des emplois, habituellement élevé en Occitanie, diminue depuis 2016, à 41 % cette année, contre 30 % en France métropolitaine, la Région pointant au second rang derrière la Corse. Sachant cependant que dans cinq départements, ce taux de saisonnalité dépasse 50%. Alors que le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A, B et C continue sa décrue en Occitanie, soit 569 100 à fin décembre 2021 en région (contre 605100 un an auparavant), et que le taux de chômage a lui aussi baissé de manière significative l’an dernier, à 8,8 % au 4e trimestre 2021 (contre 9,3% 12 mois auparavant), les difficultés de recrutement s’aggravent depuis cinq ans. En 2022, 56% des projets de recrutement sont ainsi qualifiés de difficiles par les chefs d’entreprise, versus 43% en 2021.
L’Occitanie, qui pâtit du deuxième plus fort taux de chômage de l’Hexagone, derrière les Hauts de France, est cependant la troisième région de France où les difficultés d’embauche sont les moins importantes. D’une année à l’autre, les raisons invoquées pour expliquer ces difficultés demeurent identiques, à savoir une pénurie de candidats (87% en 2022, contre 79 % en 2021), une inadéquation du profil des candidats (72 %), les conditions de travail ou encore un déficit d’image. Ces difficultés de recrutement se sont accrues pour les métiers d’aides à domicile et d’aides ménagères (+10 points), les infirmiers (+12 points), les techniciens de maintenance (+15 points) ou encore les ouvriers qualifiés (+19 points). Si les résultats de cette 21e enquête BMO sont qualifiés d’« encourageants » par le directeur régional de Pôle emploi Occitanie, Thierry Lemerle, ils confortent l’établissement dans ses missions, à savoir : « d’une part travailler sur la réduction de ces tensions de recrutement et d’autre part se focaliser d’avantage sur les populations en fragilité, les jeunes et les demandeurs d’emploi de longue durée ».
Pôle emploi, qui a de fait en charge depuis le 1er mars la mise en oeuvre du contrat d’engagement jeune (CEJ), a ainsi créé l’an dernier quelque 3300 événements avec les professionnels de l’emploi, sous forme de job datings, visites d’entreprise, participation aux salons TAF qu’organise la Région, soit « 3300 actions pour valoriser les métiers et faire se rencontrer les entreprises et les candidats », précise Thierry Lemerle. Les conseillers de Pôle emploi prescrivent par ailleurs de l’ordre de 84000 entrées en formation chaque année. À ces actions ponctuelles s’ajoutent d’autres dispositifs récurrents telles que la préparation opérationnelle à l’emploi individuelle ou collective (près de 6000 ont été menées l’an dernier) ou bien la méthode de recrutement par simulation (3630 ont été organisées en 2021). Pôle emploi Occitanie ambitionne de suivre 3000 jeunes cette année dans le cadre du dispositif du CEJ.