3R : l’excellence à la mode tarn-et-garonnaise
Mécanique. Aucun défaut de conception n’échappe à l’entreprise 3R (Recherches et Réalisation Rémy), spécialisée dans la fabrication de machines d’essais pour le secteur de l’industrie, de l’enseignement supérieur, du génie civil ou mécanique.
Jean-Baptiste Rémy peut être fier du chemin parcouru depuis la création de l’entreprise en 1976 par son père Henri, entrepreneur dans l’âme. Il a d’abord créé une entreprise de négoce (RPP) et inventé une machine à dérouler les fils de précontrainte utilisés dans le bâtiment . « Aujourd’hui, nous sommes encore les seuls au monde sur ce marché, il représente 5% de notre activité. On vend ce système en Australie, en Russie… », explique Jean-Baptiste Rémy.
En octobre 1987, père et fils ont lancé 3R, Jean-Baptiste Rémy venait de terminer ses études et partait pour Singapour, rejoindre le service marketing de Thomson, avec la ferme intention d’être embauché dans la multinationale. Un parcours tout tracé… « Mais, je n’avais qu’une idée en tête, je ne pensais qu’au développement de 3R », se souvient le dirigeant. Entre temps, Jean-Baptiste Rémy a rencontré sa future épouse (NDLR : à la cantine de Thomson à Singapour). L’entreprise familiale allait connaître un nouvel essor.
« Gérer des petites structures plutôt qu’un gros bateau »
USR (Usinage et Soudure Rémy, RPP (Rémy Paul Précontrainte), RSP (Rémy Schnell Production), 3R (Recherches et Réalisations Rémy), 3I (bureau d’études), 3R Labo… toutes ces entreprises appartiennent au groupe, dont Jean-Baptiste Rémy a pris la direction en 2005, lors du départ à la retraite du fondateur. « J’aime bien cette organisation, les entités ont des activités diverses, nous avons des technologies et des fournisseurs différents ». Ces cinq sociétés emploient 80 personnes pour un chiffre d’affaires de 18 M€.
En 2009, l’entreprise a subi de plein fouet la crise des subprimes, « il fallait trouver de nouveaux marchés et se diversifier. On a créé une machine qui permet de tester tous les matériaux : métaux, plastiques, composites, caoutchouc… » Du bas de contention aux produits de fonderie, en passant par le nucléaire. 3R a vendu des machines chez Valéo, Faurecia, Véritas… « 400 machines en moins de 10 ans sur un marché où nous n’avions aucune légitimité, se réjouit Jean-Baptiste Rémy. C’est à ce jour, 65 % de notre activité, mon rêve est d’arriver à 30% de parts de marché. »
« Made in France First »
De la carte électronique à l’usinage en passant par la chaudronnerie, l’informatique, 3R fabrique tout de A à Z, seule la tôlerie est sous-traitée. Pour vendre son matériel, Jean-Baptiste Rémy a des arguments imparables : « nos concurrents étrangers sont représentés par des importateurs, ils ne seront jamais aussi performants que nous. Sur le SAV, on est imbattables, il y a une vraie pertinence ». L’entreprise est labellisée Origine France Garantie. « Nous sommes audités tous les ans : il faut prouver que nous avons plus de 50 % de valeur ajoutée sur nos produits made in France. Notre score est de 75% ».
Jean-Baptiste Rémy a toujours les mains dans le cambouis, son épouse est en charge de la partie administrative de 3R. L’entreprise s’est agrandie en 2020 sur 12 000 mètres carrés et continue à recruter des techniciens itinérants. Fierté du dirigeant et sans doute la promesse de nouveaux développements, un docteur en mécanique est venu grossir les rangs, il conçoit des machines sur toute la ligne.
Dernière innovation : une machine de fatigue gigacyclique, elle a été présentée en juillet dernier à l’Élysée. L’entreprise avait été sélectionnée parmi 2600 entreprises pour participer à la grande exposition du fabriqué en France. « On a des commandes aux USA, en Suède… sur une machine à plus de 200 000 €. On est les seuls au monde sur ce marché, un secteur que j’aimerais développer ». Avec une longueur d’avance, c’est ainsi que Jean-Baptiste Rémy conçoit le 3R de demain.