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À Toulouse et dans ses environs, Le Fourgon remet la consigne au goût du jour

Innovation. Sur le modèle des laitiers d’antan, Le Fourgon, arrivé à Toulouse il y a un an, propose la livraison de boissons et de produits dont les contenants sont consignés. Le but ? Rendre la consigne accessible aux particuliers et aller au-delà du recyclage.

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Photo d'Océane Cassaing et Yohan Ricros
Océane Cassaing (à gauche), Yohan Ricros (au milieu) et Clément Martinez (à droite) font partie de l’équipe toulousaine du Fourgon, arrivée il y a un peu plus d’un an dans la métropole. Elle est composée de 8 personnes, dont 6 livreurs, tous en CDI. (©Le Fourgon)

Le principe de l’entreprise Le Fourgon est simple et permet de toucher du doigt une ambition jusque-là presque irréaliste : le zéro déchet. Stéphane Dessein, Maxime Tharin et Charles Christory ont créé le Fourgon il y a trois ans à Lille pour redynamiser le concept de la consigne, très populaire jusqu’à la fin du siècle dernier, mais abandonné au profit de l’achat de contenants à usage unique.

Sur leur site internet, les trois créateurs et leurs équipes déployées dans différentes villes (Angers, Lyon, Saint-Etienne, Strasbourg, Bordeaux, etc.) proposent des produits locaux, propres à chaque région. Le client commande directement sur le site, et les produits sont livrés en camionnettes électriques. Lors du prochain passage du Fourgon, les livreurs déposent la nouvelle commande et récupèrent caisses et bouteilles vides de la précédente. Les bouteilles consignées, elles, sont ensuite lavées et remplies à nouveau à chaque nouvelle utilisation, et cela jusqu’à 40 fois.

L’écologie au cœur du projet

Le Fourgon est arrivé dans la Ville rose il y a un peu plus d’un an. « Nous avons environ 2 000 clients réguliers à Toulouse et dans sa périphérie. Notre équipe à Toulouse compte huit personnes, dont six livreurs, et nous disposons de cinq véhicules de livraison totalement électriques », explique Océane Cassaing, la responsable de la logistique et de l’entrepôt situé près de Basso Cambo.

La cause écologique est le principal moteur du Fourgon, et l’entreprise est née après que ses trois fondateurs ont constaté la production excessive de déchets dans leur famille. En effet, selon le rapport de l’Ademe (l’Agence de la transition écologique), chaque Français produit 261 kg d’ordures ménagères résiduelles par an en moyenne. D’après l’association Plastics Europe, en Europe, seuls 14 % des plastiques usagés sont collectés pour être recyclés. Qui plus est le recyclage demande d’énormes quantités d’énergie et ne permet aux contenants d’être réutilisés que très peu de fois.

Photo des livraisons des livreurs
Le parcours de livraison des livreurs, à bord de leurs camionnettes électriques, est calculer grâce à un algorithme qui permet d’effectuer le trajet les plus efficace et le plus court possible. (©Le Fourgon)

La société ne se concentre pas seulement sur les boissons, mais propose toutes sortes de produits comme des pâtes, des soupes, des produits d’entretien ou de la nourriture pour animaux, tout cela avec le maximum de producteurs locaux. « Nous travaillons notamment avec la brasserie Jean Brasse, située dans le Gers, avec Ibbeo, un fabricant de cosmétiques bio situé à Montauban ou encore avec Cap Bio, une conserverie de fruits légumes installée en gascogne. Et pour le lavage des contenants, nous sollicitons l’entreprise Consigne Up, qui se trouve à deux pas de nos locaux », explique la gérante des locaux de Toulouse.

Une croissance de 10 % par mois

Grâce à son initiative, Le Fourgon a réussi à réemployer plus de 125 000 bouteilles sur le secteur de Toulouse et de ses environs, sans compter les autres récipients. Au niveau national, Le Fourgon a réutilisé dix millions de contenants, ce qui correspond à 3 700 tonnes de CO2 et 300 tonnes de plastique évitées. « En un peu plus d’un an d’activité dans la région toulousaine, nous desservons près de 100 villes autour de la métropole », affirme Océane Cassaing avant d’ajouter : « Le Fourgon enregistre une croissance de 10 % par mois et nous prévoyons une accélération de cette croissance pour l’année prochaine. »