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À Toulouse, Funky Colis réinvente la chasse aux trésors grâce à la vente des colis perdus

Seconde main. Depuis novembre 2024, la start-up Funky colis créée par Sophiane Ghaffour propose l’achat "à l’aveugle" de colis perdus. Les ventes organisées chaque mois dans différents commerces du centre-ville de Toulouse drainent curieux et revendeurs attirés par ces paquets vendus au poids. Son objectif : ouvrir bientôt une boutique en centre-ville et recruter du personnel.

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Funky colis surfe sur la vague d’un phénomène très à la mode, l’achat de colis perdus à l’aveugle. Créée en novembre 2024, la start-up devrait ouvrir une boutique dans le centre-ville de Toulouse prochainement. (© Funky colis)

Sorte de chasse au trésor moderne, l’achat de colis perdus séduit de plus en plus de consommateurs. Le phénomène de mode a largement été popularisé par les réseaux sociaux avec des vidéos d’ouverture de colis et par des émissions télévisées comme « Les Rois des Colis Perdus » sur M6. Ces ventes concernent les colis NPAI, pour N’habite Plus à l’Adresse Indiquée, qui n’ont jamais trouvé leur destinataire et n’ont jamais été réclamés. Pour rappel, avant la loi Agec (anti-gaspillage pour une économie circulaire) entrée en vigueur le 1er janvier 2022, ces paquets étaient majoritairement détruits. Aujourd’hui, les plateformes de e-commerce peuvent choisir de les revendre à des déstockeurs ou de remettre les produits en ligne.

À Toulouse, Sophiane Ghaffour s’est lancé en solo dans cette activité en novembre 2024 en créant Funky colis, avec l’aide financière de l’Adie, une association qui accompagne les jeunes entrepreneurs. « L’idée m’est venue après avoir vu un reportage. Je me suis alors renseigné et j’ai pu constater qu’il y avait très peu d’offres de ce genre dans le sud de la France », explique l’intéressé. Actuellement salarié de la SNCF, le néoentrepreneur ne vit pas encore de son activité. Il organise ses ventes, à raison d’une par mois environ, dans des commerces du centre-ville. Des sites que Sophiane Ghaffour trouve « sympathiques et authentiques » avec lesquels il noue des partenariats gagnant-gagnant. « Cela fait connaître le lieu qui accueille l’événement et me permet d’avoir un local pour effectuer les ventes. »

Entre 2,5 € et 3 € les 100 grammes

Pour y participer, pas besoin de réserver sa place, le premier arrivé est le premier servi. Du reste, le principe est simple : on achète au poids et deux tarifs sont pratiqués en fonction du type de colis. « Les colis à emballages souples et sans flocage coûtent 2,5 € les 100 grammes. Pour les colis provenant d’Amazon, par exemple, le prix est de 3 € les 100 grammes. » Une règle s’impose toutefois : les colis et autres enveloppes à bulles sont vendus fermés. Il est interdit de les ouvrir, mais l’acheteur peut tenter de deviner ce qu’ils contiennent en les secouant ou en les pesant.

À chaque événement, une tonne de colis est mise en vente. Une marchandise que le trentenaire se procure auprès de grossistes parisiens tels que Colis-Colis ou encore Lost and Found. « À l’achat, je débourse entre 9 € et 10 € pour un kilo de colis. J’arrive à être rentable en établissant ma marge à environ trois fois le prix d’achat », explique Sophiane Ghaffour avant d’ajouter qu’une partie des acheteurs aussi profitent de l’aubaine :

50 % de ma clientèle sont des curieux en quête de la perle rare, l’autre moitié achète pour revendre leurs trouvailles sur Internet. »

Bientôt une boutique en centre-ville

Si la démarche reste consumériste, le jeune entrepreneur met en avant son côté écologique, puisque favorisant la seconde main et évitant la destruction de marchandises neuves. Cela permet aussi d’avoir de très bonnes surprises assure-t-il : « Un client est tombé sur un coffret de cartes Pokémon d’une valeur de 600 € alors qu’il n’avait payé le colis que 12,5 €. Certains sont repartis avec des sacs de luxe, d’autres avec des vidéoprojecteurs. Encore plus insolite, un client est même reparti avec un sextoy ! » s’exclame Sophiane Ghaffour.

À terme, le Toulousain, qui veut organiser des ventes dans d’autres villes d’Occitanie, souhaite recruter des salariés, notamment pour la partie communication. Il a également l’ambition d’ouvrir au cœur de la Ville rose sa propre boutique pour pouvoir vendre ses colis tout au long de la semaine. En attendant, la prochaine vente aura lieu le 22 février à l’hôtel Ovyo, rue de Metz à Toulouse.