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À Toulouse, la start-up Clarnie lance le « Indeed » agricole à destination des étudiants

Agriculture. Lancée en 2024 par Marnie Atgé et Clara Silveiro, la start-up Clarnie veut faciliter la mise en relation des agriculteurs en recherche de main-d’œuvre avec des étudiants issus de toutes formations. Les deux jeunes entrepreneuses lancent une campagne de financement participatif pour développer un site internet afin de regrouper les offres d’emploi. Objectif ? Atteindre les 10 000€.

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Photo de Marnie Atgé et Clara Silveiro
Sur la plateforme développée par Marnie Atgé et Clara Silveiro, tous les types de contrat peuvent être proposés : stages, missions ponctuelles, contrats étudiants, alternance, CDD, contrats pro, etc. (©Clarnie)

Le monde agricole connaît, depuis plusieurs années, une crise du recrutement. Si le phénomène n’est pas nouveau, il tend à prendre de l’ampleur. Une étude publiée en mars 2022 par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) et France Stratégie, l’Institution autonome placée auprès du Premier ministre, classait déjà l’agriculture parmi les secteurs les moins dynamiques, avec un recul de l’emploi et des recrutements insuffisants pour compenser les départs des seniors. Entre 2019 et 2030, les effectifs devraient ainsi diminuer de 39 000 postes (–5 %).

Parmi les initiatives privées mises en place pour inverser la tendance, celle développée par Marnie Atgé et Clara Silveiro, via leur start-up Clarnie. Créée à Toulouse en 2024, la pépite vise à mettre en relation en quelques clics des agriculteurs en recherche de main-d’œuvre et des étudiants de toutes formations. Développée dans le cadre du cursus scolaire des deux étudiantes au sein de l’Ensat (École nationale supérieure d’agronomie de Toulouse), la jeune pousse ambitionne de soulager la charge de travail des agriculteurs en leur offrant une aide sur divers aspects de leur exploitation (tâches agricoles, communication, numérique, vente, administratif, etc.) et de permettre aux étudiants de trouver des missions adaptées à leurs besoins (contrats étudiants, alternance, CDD, contrats pro...) et d’encourager les vocations.

Comment ? En relayant auprès des étudiants de la région Occitanie des offres de stages ou d’alternances. « Jusqu’à maintenant nous publions les annonces des agriculteurs de manière “artisanale”, sur nos réseaux sociaux », explique le duo d’entrepreneuses qui s’est servi de sa propre expérience au sein d’exploitations agricoles pour développer son idée.

Un nouvel outil de mise en relation gratuit

Désireuses de passer à l’étape supérieure et de professionnaliser le concept, elles ont lancé le 22 juillet dernier une campagne de financement participatif sur la plateforme Miimosa. Leur ambition : récolter 10 000€ afin de créer un site internet. Pour atteindre cet objectif, Marnie Atgé et Clara Silveiro se donnent 35 jours. Cette future plateforme permettra de fluidifier la mise en contact des étudiants et des agriculteurs, en regroupant l’entièreté des offres.

Conscientes de la situation financière parfois difficile des étudiants, les deux Toulousaines ne souhaitent pas rendre payant l’accès à ce nouvel outil. Elles créeront néanmoins un système d’abonnement pour que les coopérations agricoles et les agriculteurs indépendants puissent y déposer leurs annonces, réduisant ainsi les coûts associés au recrutement.

Active depuis seulement quelques mois, la start-up Clarnie a déjà séduit de nombreux acteurs du secteur agricole ainsi que des collectivités territoriales. Elle a récemment décroché la première place du Concours régional des étudiants créateurs d’entreprises (Crece). À la clé, un chèque de 4 000€. De quoi les aider à développer leur projet.

Accompagnée à ses débuts par l’Université de Toulouse via le programme Emergence+ de Pépite Écrin, la jeune entreprise a reçu depuis le soutien d’institutions et d’organismes privés tels que la Banque de l’innovation du Crédit Agricole, le Département de la Haute-Garonne, le Service de l’info jeunes ainsi que d’autres structures qui considèrent le projet comme « une innovation sociale à impact ». Une reconnaissance dont se réjouissent Marnie Atgé et Clara Silveiro : « Nous ne nous attendions pas à un tel engouement. Nous sommes fières de mener un tel projet », confient avec enthousiasme les principales intéressées.