Agriculture : spécialiste des pesticides naturels, le toulousain Micropep lève 27 M€
Biotechnologie. Spin-off du CNRS, l’entreprise a bouclé une levée de fonds de 27 M€ pour accélérer le développement de ses micropeptides, des protéines permettant de lutter contre les maladies, les mauvaises herbes ou les insectes nuisibles aux cultures tout en préservant les rendements. Outre Bpifrance et le fonds suisse Zebra Impact Ventures, les partenaires historiques de l’entreprise ont une nouvelle fois répondu présent.
Les mauvaises herbes et les agents pathogènes sont de véritables enjeux pour les agriculteurs encore aujourd’hui. Selon Agro Basf, site internet dédié aux professionnels de l’agriculture, on estime à 45% les pertes que provoquerait l’absence de traitements phytosanitaires sur la récolte de blé français. Ces pertes colossales sont causées par trois phénomènes : les maladies (24 %), les insectes (14 %) et les mauvaises herbes (7 %).
Toujours d’après Agro Basf, l’écart entre le rendement de certains produits, avec et sans traitement est flagrant. Le rendement des récoltes de riz passent de 52 % sans traitement à 82 % avec traitement. La pomme de terre et le maïs enregistrent un écart respectif de 33 % et 22 %.
Une levée de fonds de 27 M€
Problème, les traitements phytosanitaires sont, depuis quelques années, décriés pour leur impact sur la santé et l’environnement. Pour aider les agriculteurs à trouver des alternatives efficaces à ces produits, l’entreprise Micropep, installée depuis 2016 à Auzeville Tolosane, s’est spécialisée dans le développement de micropeptides.
Ces petites protéines sont composées d’une dizaine d’acides-aminés naturels et permettent de contrôler les maladies, les mauvaises herbes ainsi que les insectes nuisibles aux cultures. L’ambition de Micropep est d’aider les agriculteurs à protéger leurs cultures contre les agents pathogènes et les mauvaises herbes résistantes, en préservant les rendements, dans le respect de l’environnement.
Micropep, qui se présente comme le leader mondial des micropeptides, dispose d’outils innovants comme la plateforme Krisalix, qui « combine des approches d’intelligence artificielle et de machine learning pour le design de nouveaux micropeptides avec une suite de bioessais pour tester leur efficacité », explique Thomas Laurent, directeur général et cofondateur de Micropep.
Cette technologie permet à la société de découvrir de nouveaux micro peptides bioactifs de manière beaucoup plus rapide et efficace. C’est notamment grâce à celle-ci que Micropep a séduit d’importants investisseurs et auprès desquels elle a bouclé une levée de fonds de 27 M€ le 25 juillet dernier.
Des partenariats stratégiques pour la commercialisation
Ce tour de table a été mené par le fonds Ecotechnologies 2 géré pour le compte de l’État par Bpifrance dans le cadre de France 2030, et par le fonds suisse Zebra Impact Ventures. « Nous sommes ravis de rejoindre Micropep à ce stade de son développement, affirme avec enthousiasme Edouard Combette, le directeur d’investissement de Bpifrance, Grâce à ses produits à base de micropeptides, la start-up est idéalement positionnée pour relever les défis de grande ampleur auxquels les agriculteurs du monde entier sont confrontés. En exploitant la puissance de la nature pour améliorer les rendements et la résilience des cultures, Micropep est à la pointe de l’innovation agricole mondiale. »
Cette levée de fonds, qui porte le financement total de l’entreprise à plus de 48 M€ depuis sa création en 2016, bénéficie également du soutien d’investisseurs historiques comme Sofinnova Partners, Supernova Invest, Fall Line Capital, FMC Ventures ou encore IRDI Capital Investissement.
Elle permettra à Micropep d’accélérer sa stratégie de mise sur le marché par le biais de partenariats stratégiques, compléter les études réglementaires de sa première molécule biofongicide et élargir son pipeline d’ingrédients actifs de micropeptides. Les fonds levés aideront également l’entreprise toulousaine à renforcer ses relations existantes et à établir de nouvelles alliances stratégiques avec des entreprises de premier plan en R&D, fabrication, commercialisation et distribution dans l’industrie. « C’est, selon nous, la meilleure stratégie durable pour développer une entreprise comme la nôtre et rendre nos produits accessibles à un maximum d’agriculteurs dans le monde entier », conclut Thomas Laurent.