Apiculture : Apisolis offre une alternative à l’enfumoir
Innovation. L’entreprise toulousaine poursuit son ancrage dans le monde apicole avec une alternative à l’enfumoir classique : le vaporisateur électronique.
Après avoir fait partie des neuf entreprises récompensées par les Septuors en 2020, la PME Apisolis, qui a mis au point une solution alternative à l’enfumage classique des ruches en vue de contrecarrer les dangers pour les apiculteurs, est cette fois lauréate du Prix Innovations & international du concours régional les Inn’ovations 2023. « Une reconnaissance supplémentaire qui permet d’accroître notre visibilité et d’être plus crédible auprès des futurs partenaires bancaires », se réjouit Damien Albrespy.
Cet apiculteur depuis 15 ans a fondé Apisolis en 2018. Cinq ans plus tard, le PME est présente dans 17 pays à travers une cinquantaine de distributeurs. Par an, la petite entreprise expédie près de 6 000 vaporisateurs en Europe (France, Allemagne, Suisse et Angleterre) et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin. Bien que l’Europe compte près d’1 milion d’apiculteurs (70 000 en France), les USA représentent aussi un marché porteur. De fait, Apisolis envisage dès le mois d’avril de mettre un pied outre-Atlantique.
« Nous développons une stratégie digitale qui devrait être effective dès avril, avec un site internet dédié aux USA pour coller à ce marché spécifique. Nous disposons également de bureaux à New York grâce à l’accompagnement de la Maison de la Région Occitanie et c’est une véritable chance. Nous travaillons sur ce projet d’export depuis plus d’un an. Le marché américain ouvre des possibilités, la seule question était de savoir si je me sentais capable de passer le cap », détaille le fondateur.
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À l’origine, tout est parti d’un besoin. « Depuis 2016, via une autre structure, j’installe et entretiens des ruches dans les entreprises. Aujourd’hui, je gère une trentaine de contrats et plus de 150 ruches. J’ai constaté des problèmes d’utilisation avec l’enfumoir classique qui génère des fumées toxiques. C’est néfaste d’inhaler les résidus issus de combustion, d’autant qu’il existe aussi un risque d’incendie important. »
Une solution alternative moins néfaste
Qui plus est, après un enfumage, le taux de HAP (hydrocarbures aromatiques polycyliques) augmenterait de près de 400 % ce qui est nocif pour les abeilles. Le marché ne proposant pas d’autres alternatives, l’apiculteur a décidé de plancher sur une solution innovante. Après trois ans de R&D, il lance sur le marché un vaporisateur électronique qui contient un liquide à base d’actifs issus d’huiles essentielles, et qui génère une vapeur entre 35° et 40°.
Le produit, fabriqué à Castres par le partenaire Syselec, est aujourd’hui principalement destiné aux amateurs qui ont une cinquantaine de ruches maximum. Il séduit également les organismes de formation et syndicats . « On m’ a demandé d’intervenir dans une école d’apiculture à Auterive et je fais également des journées de prévention avec la Mutualité sociale agricole (MSA). J’ambitionne aussi de toucher un plus large public, notamment des particuliers qui ont quelques ruches sans pour autant faire partie du paysage apicole. » Autre projet dans les cartons : la création d’une version pour un usage intensif à l’horizon 2024, à destination des professionnels