Après les stations de ski, Elda Technology part à l’assaut des forêts et des littoraux

Année après année, les effets du changement climatique se font de plus en plus sentir dans les stations de ski françaises. Du fait de températures trop douces et manque de neige, elles investissent massivement dans la neige de culture pour pérenniser leur attractivité. Et ce, malgré le fait que cette solution soit très énergivore, polluante et coûteuse. Pour produire la juste quantité nécessaire, et donc limiter les effets de cette neige artificielle sur l’environnement, Julie Aubert, Charlotte Brenac et Nicolas Guibal ont créé Elda Technology en janvier 2023.

Les trois ingénieurs, diplômés de l’Isae-Supaero, ont développé une plateforme web de traitement de la donnée Lidar. « Nous utilisons des drones munis de capteurs. Ceux-ci envoient des impulsions lumineuses au sol pour le scanner, c’est ce qu’on appelle la technologie Lidar. Cette dernière permet d’obtenir des données très précises à grande échelle et ainsi de mesurer les hauteurs de neige », explique Charlotte Brenac. La plateforme permet également de produire des résultats cartographiés en seulement quelques minutes. « Une véritable valeur ajoutée alors que le traitement des données prend habituellement des mois », poursuit la cofondatrice de la start-up qui emploie six collaborateurs.

S’ouvrir à de nouveaux secteurs d’activité

Cette technologie, testée avec succès dans plusieurs stations des Alpes comme Serre-Chevalier ou le Grand Bornand, est aujourd’hui directement embarquée dans les dameuses. Cela permet aux opérateurs de connaître l’épaisseur du manteau neigeux en temps réel et ainsi d’anticiper la production de neige artificielle nécessaire. Objectif ? Optimiser la préparation des pistes. « C’est après la demande de quelques stations que nous avons mis en place cette nouveauté. Nous sommes d’ailleurs en pleine phase de test avec la station Serre-Chevalier qui nous accompagne depuis le début et leurs retours sont déjà positifs », révèle Charlotte Brenac.

Fort de ces excellents résultats, les trois ingénieurs annoncent vouloir étendre le champ d’application de leur technologie, baptisée Elda Analytics, à d’autres secteurs grâce notamment à l’ajout de l’intelligence artificielle. Un outil de prédiction basé sur les données collectées les années précédentes. « Notre plateforme a fait ses preuves sur les pistes, aujourd’hui nous pensons pouvoir l’appliquer à la surveillance et la gestion des forêts et des littoraux », affirme la jeune dirigeante toulousaine.

En effet, la technologie Lidar est utilisée pour la protection de l’environnement ou dans le domaine militaire pour analyser les différents types de terrains et leur évolution en matière de végétation ou de construction humaine. Pour développer ce nouveau service, l’équipe d’Elda Technology devrait travailler avec l’entreprise française Ecores, une deeptech spécialisée dans la collecte de données par drone. Un savoir-faire sur lequel la pépite compte s’appuyer pour adresser de nouveaux marchés. Pour financer ces nouveaux développement Julie Aubert, Charlotte Brenac et Nicolas Guibal projettent d’ici avril une première levée de fonds de 700 K€.

935 K€ de CA en 2026

Récompensée à de nombreuses reprises, Elda Technology a remporté en novembre 2024 le trophée RSE d’Aktantis, un pôle de compétitivité mondial dédié à la deeptech, ainsi que le trophée Verticale Chamonix Développement qui récompense les start-up agissant en faveur de l’environnement, des sports outdoor ou du tourisme responsable.

Lauréate de la bourse jeunes pousses de l’Isae-Supaero et de la bourse French Tech Emergence de Bpifrance, Elda Technology prévoit de recruter de nouveaux talents. Elle table sur un chiffre d’affaires de 935 K€ en 2026, contre 363 K€ en 2025.