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Figeac Aero accélère sa diversification et vise les 600 M€ de chiffre d’affaires d’ici trois ans

Aéronautique. Lourdement affecté durant la crise du Covid, le lotois Figeac Aero arrive au salon du Bourget, qui se tient à partir du 16 juin à Paris, en bien meilleure forme. Le sous-traitant aéronautique qui vient d’enregistrer 432,3 M€ de chiffre d’affaires sur l’exercice 2024-2025, en hausse de 8,1 %, affiche un carnet de commandes de 4,7 Mds€.

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Le lotois Figeac Aero sera une nouvelle fois présent au salon international de l’aéronautique et de l’espace, au Bourget du 16 au 22 juin. Retrouvez ses équipes sur le stand B254, Hall 2A. (©SIAE - Anthony Guerra)

À quelques jours d’une nouvelle participation au Bourget, le salon international de l’aéronautique et de l’espace qui se déroule à Paris du 16 au 22 juin, Figeac Aero multiplie les bonnes nouvelles. Après avoir signé un contrat majeur avec le motoriste Safran, l’industriel occitan basé à Figeac vient en effet d’obtenir une nouvelle certification dans le domaine du nucléaire.

Partenaire de référence des grands industriels de l’aéronautique (Airbus, Boeing...), le Lotois est spécialisé dans la production de pièces de structure en alliages légers et en métaux durs, de pièces de moteurs, de trains d’atterrissage et de sous-ensembles. Présente également aux États-Unis, au Maroc, au Mexique, en Roumanie et en Tunisie à travers 14 sites de production, l’entreprise qui emploie 3 600 salariés dans le monde, travaille également pour de grands groupes des secteurs de la défense et de l’énergie.

Ainsi, le 19 mai dernier, Figeac Aero indiquait avoir été retenu pour la production d’une nouvelle pièce particulièrement technique, réalisée à base de superalliages de nickel, à destination du moteur M88. Développé par Safran Aircraft Engine (SAE), ce turboréacteur à postcombustion équipe le Rafale, l’avion de combat de Dassault Aviation. Alors qu’une montée en cadence de la production du Rafale est en cours avec quatre appareils par mois visés en 2028, voire cinq à l’horizon 2030, ce partenariat d’une durée de cinq ans noué avec le centre d’excellence industrielle Pièces Tournantes de SAE est jugé « stratégique » car porteur d’« un fort potentiel de développement commercial ».

Un CA en hausse de 8,1 % sur un an

Plus récemment, le groupe lotois annonçait l’obtention par sa filiale MTI, de la certification ISO 19443. Basée à Decazeville, dans l’Aveyron, MTI est une chaudronnerie spécialisée dans les équipements hydroélectriques et plus récemment le nucléaire civil. Cette certification vient renforcer sa crédibilité auprès des grands industriels du secteur et devrait lui permettre de mieux capter les opportunités de marché liées à la relance de la filière nucléaire en France, précise le groupe dans un communiqué du 5 juin.

Ces annonces illustrent aussi le succès de la politique de diversification menée par le groupe dans les secteurs porteurs de la défense et de l’énergie. Victime d’un trou d’air durant la pandémie de Covid 19, Figeac Aero s’est en effet engagé dès 2021 dans un plan de redressement visant à retrouver ses niveaux d’activité d’avant-crise (pour rappel, le groupe avait généré en mars 2020 un chiffre d’affaires de 447 M€).

En janvier 2024, l’industriel occitan s’est doté une nouvelle feuille de route, Pilot 28. Son ambition ? Développer le leadership commercial du groupe, accélérer son désendettement et inscrire Figeac Aero dans « une trajectoire de long terme vers une aviation décarbonée ». Un plan qui porte d’ores et déjà ses fruits. Figeac Aero a en effet enregistré une nette hausse de son activité au cours de l’exercice 2024-2025 clos au 31 mars dernier, confirmant sa bonne santé. Le sous-traitant aéronautique a généré 432,3 M€ de chiffre d’affaires l’an dernier, en progression de 8,1 %.

600 M€ de CA visé en 2027-2028

Porté par les programmes Airbus et notamment les monocouloirs - la famille A320 est désormais le premier marché du groupe lotois, avec un chiffre d’affaires de plus de 100 M€ -, Figeac Aero profite également d’une remontée des cadences de production des Boeing 737 Max. En 2023, l’entreprise avait remporté un important contrat pour la fourniture de pièces pour le moteur Leap-1B qui équipe ces appareils.

Le lotois, qui est aussi positionné sur plusieurs programmes militaires dont, outre le Rafale, l’A400M ainsi que des moteurs militaires et des véhicules blindés, jouit également de la bonne dynamique du secteur compte tenu des projets de renforcement de la Défense européenne en lien avec le contexte géopolitique. Le groupe affiche ainsi un carnet de commandes global de 4,7 Mds€, un niveau record.

« Les marchés aéronautique et défense et nos clients principaux continuent de bénéficier d’une très forte dynamique et d’une visibilité sans précédent, ce qui nous permet de rester, malgré les incertitudes court-terme liées aux sujets de taxes douanières, particulièrement confiants sur la capacité du groupe à atteindre les objectifs de croissance profitable et de désendettement de Pilot 28 », expliquait Jean-Claude Maillard, PDG de Figeac Aero dans un communiqué daté du 9 mai 2025. Fort de ces perspectives, l’industriel maintient son objectif de croissance, prévoyant d’atteindre plus de 600 M€ de chiffre d’affaires à l’horizon 2027-2028.