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Chez Hiemstra, les salariés sont aujourd’hui les patrons

Énergie. Spécialisée dans la fabrication de poêles de masse, l’entreprise Hiemstra a été reprise en début d’année par les salariés sous forme de Scop. Aujourd’hui installée à Prades, dans le Tarn, elle s’apprête à regrouper ses activités de production et de commercialisation dans une autre commune du Tarn, à Guitalens.

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Spécialisée dans la fabrication de poêles de masse, l’entreprise basée dans le Tarn (81), a été reprise par cinq de ses salariés sous forme de Scop. ©Hiemstra

Installée à Prades, dans le Tarn (81), l’entreprise Hiemstra est spécialisée dans la fabrication de poêles de masse, aussi connu sous le nom de poêle à restitution lente de chaleur.

Le choix de la Scop

L’entreprise a été créée en 1998 par Hélène Marchand. « En janvier dernier, lors du départ à la retraite de la fondatrice, la reprise en Scop s’est imposée comme une évidence », explique Céline Talagrand. Avec d’autres collègues, Romain Bouttier, Mathieu Issalis, Jérémy Vaissière et Franck Schittinhelm, nous avons décidé de reprendre notre entreprise sous le statut coopératif. Nous voulions garder notre outil de travail. »

C’est la suite logique de l’aventure vous dira Céline Talagrand. Rentrée dans l’entreprise en tant qu’assistante commerciale, elle se retrouve aujourd’hui gérante :

Passer du statut de salariée à celui de gérante n’est pas si simple, ajoute l’intéressée. J’ai tout appris sur le terrain. Je ne vous cache pas que j’étais un peu perdue lors de la première assemblée générale. Heureusement, nous avons été bien épaulés par l’Urscop Occitanie (union régionale des Scop), pour le montage du dossier financier et prévisionnel. Pour les nouveaux associés, l’Urscop propose des formations. C’est du donnant-donnant. »

Chaque associé est inclus dans la prise de décision. « On souhaite que tout le monde soit polyvalent. L’entreprise ne doit pas s’arrêter s’il y a un absent. Si l’entreprise enregistre de bons résultats, c’est grâce à l’ensemble des salariés. »

Appareil de chauffage le plus écologique

« Avec une flambée par jour, on peut maintenir une température agréable pendant 24 heures », explique Céline Talagrand, la nouvelle gérante. Et de préciser :

On peut y insérer jusqu’à 15 kg de bûches en une seule fois, les 7 mètres de canaux internes permettent ensuite de restituer la chaleur. En température de combustion, on monte à 1000°C, il nous faut une matière spécifique, c’est notre ingrédient secret. »

Écologique et économique, le poêle de masse consomme 50 % de moins qu’un poêle traditionnel. C’est la propriété de ces matériaux qui lui confère sa forte capacité à accumuler de la chaleur et son très haut rendement énergétique.

Éco-conçus et entièrement fabriqués dans le Tarn, les poêles Hiemstra sont en effet composés de chamotte, des pierres d’argile compressées cuites à très haute température. Le prix moyen, en fonction des modèles, est estimé à 15 000 €.

Pas de revendeurs, pas de sous-traitants… Hiemstra a toujours tenu à maîtriser la chaîne de production, la logistique, la vente et l’installation des appareils : « On parle de vente-conseil, la visite chez le client est indispensable avant l’installation. Nous étudions toutes les contraintes techniques et nous vérifions que le logement est bien isolé avant de signer le bon de commande. »

Hiemstra livre et installe ses appareils dans toute la France. « Nous organisons nos tournées de façon logique pour garder une certaine cohérence écologique. »

Un développement maîtrisé

Hiemstra s’agrandit et boucle son dossier de financement pour déménager l’ensemble de ses activités de Prades à Guitalens, toujours dans le Tarn. L’investissement projeté est de l’ordre de 400 000 €.

L’objectif est de grandir tranquillement, d’avoir une unité de production optimisée. Le chiffre d’affaires est estimé à 1 M€, c’est 10 % de plus que l’an dernier. »

L’entreprise, qui sera présente à Pau, en décembre au salon Asfodel, salon consacré à l’habitat écologique, a noté un changement de comportement des clients ces derniers mois : « Avec l’augmentation des tarifs de l’énergie, ils recherchent à faire des économies mais aussi une meilleure indépendance énergétique », conclut Céline Talagrand.