Aura Aéro reçoit 95 M€ de l’Europe pour accélérer le déploiement de son avion régional électrique
Aviation. Jackpot pour le constructeur toulousain qui fait partie des 85 projets lauréats du programme Innovation Fund de l’UE et empoche plus de 95 M€. Ces fonds devraient lui permettre de financer la construction de son usine de Francazal où sera assemblé l’ERA, avion régional électrique de 19 places, pour lequel il a reçu plus de 570 lettres d’intention d’achat.
À l’occasion de la venue de François Durovray, ministre délégué chargé des Transports, le 24 octobre 2024 dans ces locaux de l’aéroport de Toulouse-Francazal, le constructeur aéronautique toulousain Aura Aéroa annoncé avoir obtenu une aide substantielle des institutions européennes. Jérémy Caussade, son président et co-fondateur, a en effet indiqué, en présence du ministre, que la start-up créée en 2018, venait d’être désignée « lauréate du prestigieux programme "Innovation Fund", financé par l’Union européenne, pour un montant de 95 M€ ».
Ce soutien marque une nouvelle étape dans le développement de la PME, qui bénéficie déjà du soutien de l’État français et des instances européennes dans le cadre des programmes France 2030 et EIC Accelerator. Le constructeur devient de ce fait le premier industriel aéronautique à bénéficier d’un financement européen issu des crédits carbone. Et l’entreprise de préciser dans un communiqué du 25 octobre :
Faire partie des 85 projets sélectionnés, dans 18 pays, est non seulement un honneur mais c’est aussi le signe d’une avancée majeure de l’Union Européenne dans les efforts d’industrialisation des technologies de décarbonation. »
Début des essais en vol de l’Integral E
La PME qui emploie 250 personnes, développe plusieurs types d’appareil dont des avions biplaces de formation à capacité voltige. La version électrique de ce modèle, l’Integral E, premier avion électrique au monde certifié dans sa catégorie, amorce sa phase d’essais en vol. « Nous sommes tous très impatients de le voir prendre son envol, ajoute Jérémy Caussade. Toutes les valeurs de l’entreprise sont concentrées dans cet avion. C’est une première étape capitale pour Aura Aero dans son développement de la mobilité décarbonée du futur. »
Aura Aéro planche de fait sur un troisième type d’appareil, l’ERA, un avion de transport régional hybride-électrique, pour lequel le constructeur toulousain a franchi la barre des 8 Mds$ de commandes. C’est avec cet avion de 19 places, qu’Aura Aéro espère bien accélérer sensiblement la décarbonation de l’aviation. « Pendant les 10 premières années de production, avec le remplacement des flottes thermiques par ce modèle hybride-électrique, ce sont 10 millions de tonnes d’émissions de CO2 qui seront évitées », assure ainsi le constructeur.
Une usine à Francazal sous deux ans
Les fonds européens vont soutenir Aura Aéro dans la construction sous deux ans de son usine de Francazal où seront assemblés les ERA. De nombreux recrutements sont également projetés, l’effectif de l’entreprise devant atteindre 1 600 à 1 700 personnes à terme.
On se souvient qu’en juillet, à l’occasion du salon aéronautique de Farnborough, le constructeur toulousain avait annoncé l’ouverture, d’ici la fin de l’année 2024, de son premier site américain, au sein du parc de recherche de l’université aéronautique Embry-Riddle, en Floride et sa volonté de construire une usine d’assemblage de 46 000 m2 également dans le Sunshine State, destinée elle aussi à la production des ERA à destination de ses clients américains.
Pour développer ses ventes aux États-Unis, l’entreprise toulousaine vient d’annoncer en septembre le recrutement de Mike Goulian, célèbre pilote acrobatique américain, comme ambassadeur en Amérique du Nord pour de l’Integral R, son l’avion biplace de voltige et loisirs. Cette nomination doit permettre à Aura Aéro d’accroître sa visibilité sur ce marché à fort potentiel.
« Ses connaissances approfondies et son talent de pilote ont fait de lui une figure appréciée du circuit des meetings aériens. Nous sommes convaincus que son expertise sera précieuse pour livrer un avion parfaitement adapté au marché américain, où il suscite déjà un intérêt prometteur », conclut Jérémy Caussade.