La Maison Valois Varden remet au goût du jour les pendentifs victoriens et vise 3,5 M€ de CA
Artisanat. Fondatrice de la Maison Valois Varden en mars 2024, Aurore Jeunot conçoit des pendentifs de luxe pouvant renfermer une mèche de cheveu, une goutte de parfum ou des fleurs, qu’elle fabrique grâce à un réseau d’artisans d’art basés en France et en Europe. Des créations sur mesure et issus de sa collection que la créatrice, installée à Pibrac, vend aujourd’hui via son site internet. Son objectif : élargir son circuit de distribution.
Lauréate 2024 du Réseau Entreprendre Occitanie Garonne, qui accompagne les créateurs et repreneurs d’entreprises porteuses d’emploi dans leur phase de développement ou d’accélération, Aurore Jeunot a lancé, en mars dernier, une activité de conception et de création de bijoux de luxe. Installée à Pibrac, en Haute-Garonne, son entreprise, baptisée Maison Valois Varden, se distingue par la création de pendentifs inspirés de l’époque victorienne. Sous forme de petits réceptacles refermables, ils faisaient alors office de talismans. Il était commun d’y enfermer quelques gouttes de parfum ou une mèche de cheveux, le plus souvent pour garder le souvenir d’un défunt.
En créant la Maison Valois Varden, Aurore Jeunot et ses deux collaborateurs ont voulu remettre ces bijoux contenant au goût du jour. « Mes créations ne sont pas seulement destinées à se remémorer une personne disparue. On peut également y enfermer un petit bout de terre du jardin de la maison de notre enfance ou une petite mèche de cheveux de nos enfants, pour qu’ils soient toujours un peu avec nous », explique Aurore Jeunot.
Un réseau de 60 artisans d’art
Diplômée d’un master en arts visuels à l’Université de Strasbourg, la créatrice imagine et dessine ses créations à l’aide de logiciels de conception et de dessin assistés par ordinateur (CAO), des bijoux qu’elle vend directement sur son site internet. Si la créatrice propose une collection composée de quatre modèles, dont les prix varient entre 550 € et 5 800 €, le sur-mesure représente la majeure partie de son activité.
« Le principe de ces bijoux de mémoire, c’est de créer un objet d’art qui corresponde à la vision de la personne qui va le porter ou l’offrir. J’ai pour habitude de discuter avec mes clients pour comprendre leurs envies. Cela peut aller de la simple gravure sur un des modèles proposés sur le site à la conception d’un tout nouveau modèle. J’ai par exemple créé un pendentif pour une demande en mariage », détaille la trentenaire qui met aussi son talent au service de grandes maisons de luxe. Elle a notamment réalisé l’urne funéraire de l’ancien directeur artistique de Chanel.
Le prix de ces créations dépend des métaux utilisés, mais aussi du travail nécessaire, de la conception à la fabrication. Pour cette dernière étape, elle s’appuie sur un réseau de plus de 60 artisans en France et en Europe, dont la joaillerie Bellon et Fils, située près de Valence et sous-traitante de la maison Hermès. « Chaque bijou passe entre les mains de quatre à cinq artisans différents, dont un fondeur, un polisseur et un maître bijoutier », développe l’entrepreneuse avant d’ajouter : « Je ne travaille qu’avec des fournisseurs labellisés RJC pour Responsible Jewellery Council, une certification qui garantit que l’extraction des métaux est faite en respectant les droits humains et l’environnement. »
3,5 M€ de CA d’ici trois ans
Pour lancer son activité de niche, la native de Besançon a reçu une bourse French Tech de 30 000 € de Bpifrance. Elle a aussi bénéficié d’un prêt d’honneur de 10 000 € du Réseau Entreprendre Occitanie Garonne.
Autant d’aides qui permettent à Aurore Jeunot de développer ses projets. « D’ici trois ans, j’aimerais recruter cinq autres personnes et vendre mes créations via un réseau de bijouteries. L’objectif étant d’atteindre un chiffre d’affaires de 3,5 M€ », précise la créatrice.
Au-delà de cette aventure entrepreneuriale, Aurore Jeunot s’est lancé comme défi de fédérer un réseau d’artisans d’art. Son ambition est de « créer une synergie entre ces métiers parfois un peu oubliés ». D’ailleurs pour sa prochaine collection inspirée des coraux et qui sortira début 2025, la créatrice annonce son intention de faire appel à d’autres savoir-faire et d’autres corps de métiers.