Avec le rachat du canadien Averna, Spherea change d’échelle et s’internationalise
Électronique. Fort de 750 salariés et de 134 M€ de chiffre d’affaires, le toulousain Spherea, spécialiste des solutions de tests électroniques pour l’aéronautique et la défense, met la main sur un acteur majeur dans le domaine des systèmes de test automatisés pour les dispositifs médicaux, appareils intelligents, data centers et véhicules autonomes. Son ambition ? Devenir un leader mondial du secteur.
Et de deux ! Après Konrad Technologies US en juin dernier, le toulousain Spherea, spécialiste des bancs de tests pour l’aéronautique et la défense, vient de s’offrir le canadien Averna. Objectif ? Donner naissance à un leader mondial des solutions de tests automatiques et de contrôle qualité. De fait, à l’issue de l’opération, Spherea devrait doubler de taille, la nouvelle entité réunissant plus de 1 800 collaborateurs dans 13 pays, pour un chiffre d’affaires annuel cumulé de plus de 305 M$.
Spin-off du groupe Airbus, Spherea a été fondée en 2014. Elle a cependant derrière elle une expérience de près de 50 ans, ses équipes ayant développé, à partir de 1965, le premier banc de test électronique pour les programmes Concorde et Mirage F1. Depuis Spherea a bâti une solide réputation dans la conception, la fabrication et le support de systèmes de test avancés dédiés à des applications complexes et critiques.
Des activités très complémentaires
En 10 ans, la pépite toulousaine a réalisé plusieurs opérations de croissance externe dont Noise XT en 2017, puis Sysmeca en 2023, permettant au groupe de revendiquer désormais quelque 134 M€ de chiffre d’affaires et 750 salariés. Une stratégie d’expansion qui s’est accélérée en 2025 avec l’annonce, à l’ouverture de la dernière édition du salon du Bourget, du rachat de la filiale américaine du groupe allemand Konrad Technologies.
Cette fois c’est au tour du canadien Averna de tomber dans l’escarcelle de Spherea. Créé en 1999 et basé à Montréal, celui-là emploie 1 100 collaborateurs dans une douzaine de pays. Un rapprochement évident tant les activités des deux groupes sont complémentaires.
Le québécois s’affiche de fait comme un leader mondial des systèmes de test automatisés, des technologies d’inspection par vision, des solutions RF/micro-ondes ainsi que des plateformes avancées de contrôle qualité. Il travaille pour de grands noms dans différents secteurs industriels : automobile et véhicules électriques, sciences de la vie et dispositifs médicaux, batteries, électronique grand public, énergie, télécoms, aérospatiale ou encore semi-conducteurs.
« La combinaison de Spherea et Averna libère un potentiel incroyable : ensemble, nous couvrirons un éventail exceptionnel de pays, de technologies et de capacités de test – du test au niveau carte jusqu’au test de systèmes complexes », assure Patrice Bélie, PDG de Spherea, qui dirigera le nouveau groupe en tant que CEO.
Et de nouveaux marchés à conquérir
De son côté, François Rainville continuera d’assurer le rôle de président d’Averna tout en assumant également le rôle de COO (chief operating officer) de la nouvelle entité. De fait, les deux sociétés opéreront sur leurs marchés respectifs, tout en bénéficiant de synergies commerciales et opérationnelles.
L’acquisition d’Averna offre l’occasion au Toulousain de renforcer ses positions notamment sur le marché nord-américain, lui qui est présent outre-Atlantique depuis de 10 ans via sa filiale Spherea USA. Autre atout majeur, ce rapprochement lui permet également de conforter sa présence dans la zone Asie-Pacifique, tout en élargissant davantage son empreinte en Europe.
Ce rachat est soutenu par Andera Partners, fonds international de capital-investissement basé à Paris et actionnaire majoritaire de Spherea. Participent également à l’opération les sociétés de placements Partenaires Walter Capital et idiCo, ainsi qu’une partie des équipes de direction d’Averna et de Spherea. Sous réserve des approbations réglementaires habituelles, la finalisation de la transaction est prévue d’ici fin décembre 2025.