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Avec Moulins du Sud, Arterris et Val de Gascogne veulent créer le leader de la meunerie régionale

Agriculture. La coopérative audoise Arterris vient d’officialiser sa collaboration avec le gersois Val de Gascogne, qui s’appuie sur 4 000 adhérents et clients et réalise un chiffre d’affaires de 300 M€. Objectif de ce rapprochement stratégique ? Coordonner et développer en Occitanie une filière blé tendre 100 % locale et durable.

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En s’alliant avec Val de Gascogne et en création la société Moulin du Sud, la coopérative Arterris ambitionne de créer une filière blé structurée dans le Sud-Ouest. (©Arterris)

Arterris enchaîne les rapprochements stratégiques depuis le début de l’année 2025. En février dernier, la coopérative agricole basée à Castelnaudary, dans l’Aude, avait annoncé s’associer à l’espagnol Europastry, leader européen de la panification. Objectif ? Développer la première filière européenne de blé tendre responsable, promouvoir des pratiques agricoles durables et sécuriser les débouchés pour ses adhérents.

En juin, Arterris s’alliait avec la coopérative agricole et agroalimentaire aveyronnaise Natera afin de renforcer durablement la filière palmipèdes gras dans le Sud-Ouest. Un produit emblématique du territoire : la moitié de la production française étant en effet issue des régions Occitanie et Nouvelle-Aquitaine.

Fort aujourd’hui de 15 000 associés, d’une équipe de plus de 2 300 salariés et d’un chiffre d’affaires de 1,14 Md€, le groupe coopératif a officialisé dans un communiqué daté du 1er juillet sa collaboration avec un autre acteur majeur de l’agriculture, la coopérative Val de Gascogne. Le but ? Créer une filière blé structurée en Occitanie.

Présent dans le Gers, la Haute-Garonne, l’Ariège et les Hautes-Pyrénées, le groupe Val de Gascogne revendique un chiffre d’affaires de 300 M€ et s’appuie sur près de 4 000 adhérents et clients. Des acteurs de l’agroalimentaire, de la viticulture et de la grande distribution. Dans le cadre de ce rapprochement, les deux coopératives donnent naissance à une toute nouvelle structure : Moulins du Sud.

Garantir la traçabilité

Cette entité qui réunit la Toulousaine des Farines, filiale d’Arterris et Gers Farine, filiale de Val de Gascogne, s’appuie sur trois sites de production à Sallèles-d’Aude (11), Saverdun (09) et Sainte-Christie (32). « Cette société va permettre de produire, vendre et transformer le blé de nos agriculteurs en farines de qualité, reconnues pour leur traçabilité et leur origine, de la graine jusqu’au pain. Elle s’inscrit donc comme la filière meunière régionale entièrement traçable, reliant directement l’amont à l’aval », explique Antoine Bernabé, directeur de Moulins du Sud.

Moulins du Sud disposera des outils de production des deux coopératives, afin d’optimiser leur rentabilité et de sécuriser l’approvisionnement de leurs clients, soit environ 700 artisans boulangers et quelques dizaines d’industriels. Elle s’accompagne également de synergies logistiques, en produisant au plus près du client, et de synergies commerciales. Par ailleurs, cette structuration assure des débouchés sur le long terme aux adhérents des deux coopératives.

120 000 tonnes de blé par an

Détenue à hauteur de 66 % par Arterris, Moulins du Sud est dotée d’une capacité d’écrasement annuelle de 120 000 tonnes de blé, permettant la production d’environ 90 000 tonnes de farine. De quoi lui permettre d’atteindre son ambition de devenir un acteur clé de la meunerie régionale.

Jean-Louis Valadié, directeur général de Val de Gascogne, souligne lui aussi le bénéfice de cette collaboration : « Travailler en filière est devenu incontournable. C’est la manière idéale pour garantir une réponse adaptée aux besoins de l’ensemble de nos clients. Ce modèle assure une cohérence, une sécurité d’approvisionnement et une visibilité à long terme pour l’ensemble de nos adhérents agriculteurs. »