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Avec sa gamme étoffée de paniers alimentaires anti-gaspi, PimpUp vise désormais le marché des entreprises

Agroalimentaire. La jeune pousse montpelliéraine ouvre ses paniers de fruits et légumes aux produits d’épicerie avec cette même philosophie : éviter de jeter les produits « moches » mais bons à consommer. Après avoir levé 440 K€, elle se lance également sur le marché des entreprises.

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Photo d'Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco
Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco, les fondatrices de PimpUp. (©PimpUp)

Selon les données du ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, le gaspillage alimentaire représenterait en France près de 10 millions de tonnes de produits par an pour une valeur estimée à 16 Mds€. Faute de correspondre aux normes (produits imparfaits, biscornus, trop grands ou trop petits, etc.) plus de la moitié (53 %) de ce gaspillage survient avant même la phase de distribution. Un énorme gâchis de ressources contre lequel de plus en plus d’entreprises tentent de lutter.

Marseille, Bordeaux, Grenoble, Lyon…

C’est le cas de la start-up montpelliéraine PimpUp qui a lancé en 2021 un concept de paniers anti-gaspillage commandés en ligne et distribués en points relais. Composés de fruits et légumes français et de saison, issus principalement de circuits courts, ils garantissent « une juste rémunération » des producteurs, assure l’entreprise, 49% du prix de vente des paniers allant dans leur poche. Fondée par Anaïs Lacombe et Manon Pagnucco, deux jeunes diplômées de l’EPF, école d’ingénieurs de Montpellier, PimpUp délivre en moyenne chaque semaine 1 400 paniers dans les quatre villes d’Occitanie où elle est implantée : Toulouse, Montauban, Montpellier et Nîmes. Elle achète ces « invendus » auprès de quelque 125 producteurs, issus à 54 % de la région, et a pu ainsi sauvé de la destruction près de 337 tonnes de denrées depuis février 2022.

Forte de ce succès, les deux jeunes femmes ont l’ambition de déployer leur concept ailleurs dans l’Hexagone. Il sera disponible à Marseille dès septembre prochain. Bordeaux, Grenoble et Lyon pourraient suivre l’an prochain. « L’objectif est que d’ici 2026-2027, toutes les grandes villes soient couvertes dont Paris », précise Lola Gaudron, responsable du marketing au sein de PimpUp. Cette expansion géographique rapide, qui nécessite de trouver de nouveaux producteurs, doit lui permettre d’optimiser ses process. « Cela va nous permettre de faire des achats groupés plus intéressants et d’étaler les frais logistiques par zone et non par ville », précise la jeune femme.

Pour accélérer son déploiement, l’entreprise, qui emploie une dizaine de personnes, a réalisé en février 2024 une campagne de financement participatif sur le site Tudigo qui lui a permis de récolter 440 K€. Une première étape dans une levée de fonds plus conséquente.

Des produits d’épicerie dans le panier

Ces fonds vont également lui servir à élargir la gamme de produits proposés dans les paniers. Et Lola Gaudron de préciser :

Nous avons besoin de toujours plus de diversité d’une semaine à l’autre. Pour ce faire, nous allons étoffer notre offre avec des produits d’épicerie tout en gardant la même philosophie, l’idée étant de pouvoir faire toutes ses courses chez PimpUp en anti-gaspi. »

En l’occurrence, des produits portant une date limite de consommation (DLC) courte, dont le packaging a changé ou est abimé, sans que cela nuise à la qualité des aliments. Les premiers essais ont été réalisés en avril avec la marque Michel et Augustin. « Très prochainement, nous allons proposer à nos clients de rajouter dans le panier lors de la commande, des mélanges de graines, des jus de fruits et des pâtes ». La start-up, qui travaille déjà avec le gersois Ethiquable, recherche partout en France des transformateurs avec lesquels nouer des partenariats. Son ambition est de proposer rapidement une dizaine de produits d’épicerie, et à terme une cinquantaine.

Photo de Romain Berteloot
Romain Berteloot, de l’exploitation Perle du Roussillon, à Argeles-sur-Mer, est un des partenaires de PimpUp. (©PimpUp)

Une offre nouvelle dédiée aux entreprises

PimpUp, qui sous-traite la livraison des paniers à La Poste et leur préparation à diverses structures dont l’entreprise Mon panier de campagne installée au MIN de Toulouse et la Croix Rouge Insertion à Montpellier, recherche également un prestataire à impact pour sa base de Marseille. Elle prévoit en outre de recruter en juillet une personne chargée de l’approvisionnement en produits d’épicerie.

En parallèle, la TPE héraultaise se lance sur le marché des entreprises. Et Lola Gaudron d’ajouter :

Nous sommes en train de procéder à des tests auprès d’une quinzaine d’entreprises en vue d’affiner notre offre et de l’adapter aux besoins. »

Elles peuvent ainsi choisir de devenir un relais pour leurs salariés, « et dans ce cas ils reçoivent directement leurs paniers au bureau ». Autre option : « nous proposons des corbeilles fruits anti-gaspi livrées chaque semaine pour les collaborateurs ou pour des événements particuliers ». Cette nouvelle offre, disponible aujourd’hui dans les deux métropoles régionales, pourrait en fonction de la demande, être étendue selon Lola Gaudron, qui met en avant « son impact sur la politique RSE des entreprises ».

PimpUp s’est fixé pour objectif de sauver de la destruction 570 tonnes de denrées alimentaires d’ici fin 2024, et 5000 tonnes avant cinq ans.