Avec ses voitures électriques sans permis, V-loc vise déjà le 1 M€ de CA deux ans après sa création
Success story. Depuis 2022, le toulousain V-Loc redéfinit le secteur de la location avec une flotte de 200 véhicules sans permis et 100 % électriques pour des courtes et moyennes durées. Déjà présente dans plusieurs grandes villes de France comme Lyon ou Bordeaux, la start-up, qui emploie huit salariés, veut doubler sa flotte en 2025 et s’implanter en Suisse et en Belgique.
Depuis quelques années, deux types de véhicules ont débarqué massivement sur les routes françaises. D’un côté les voitures électriques et de l’autre les véhicules sans permis. Boostées par la prise de conscience écologique et surtout par les aides de l’Etat, les premières ont vu leurs ventes exploser passant de 36 300 en 2019 à près de 492 000 en 2023 (source la Plateforme Automobile).
Autrefois moquées pour leur look de pots de yaourt, les voitures sans permis ont pris leur revanche. La preuve en chiffre, elles sont aujourd’hui 282 500 à rouler sur le territoire, soit 18,9 % de plus qu’en 2022, selon le site Minicar Assurance. Prisées par les jeunes en lieu et place des scooters jugés plus dangereux, elles le sont aussi par les conducteurs qui ont perdu leur permis de conduire.
500 K€ de CA en 2024
C’est la mésaventure qui est arrivée à Quentin Sabathé fin 2020. Contraint d’acheter un véhicule sans permis pour pouvoir continuer à travailler, ce jeune toulousain s’est ensuite retrouvé avec cette voiture sur les bras. Pour en amortir le coût, il décide alors de la louer. Survient alors le déclic : pourquoi ne pas en faire un business ?
En 2022, il décide de créer le V-Loc, un service de location qui propose différents modèles de voitures sans permis électriques pour une courte ou moyenne durée, directement depuis son site internet. L’offre a rencontré un succès immédiat. Fort aujourd’hui de huit salariés et d’un chiffre d’affaires de 500 K€, V-Loc compte aujourd’hui six agences en France dont Lyon, Bordeaux, Lille, ou encore Nantes. Toutes fonctionnent sur le même modèle.
Un service unique en France
Après examen d’éligibilité, les clients se voient livrer leur voiture directement chez eux. « 60 % de notre clientèle sont des personnes qui se sont vu retirer le permis. V-Loc est alors une solution temporaire jusqu’à ce qu’elles le recupèrent », précise Quentin Sabathé, diplômé d’une école d’ingénieurs et d’une école de commerce à Toulouse. Avant d’ajouter : « Nous avons fait le choix de livrer la voiture au domicile pour toucher les personnes éloignées des centres urbains. » Les jeunes à partir de 14 ans, âge légal en France pour conduire un véhicule sans permis, composent l’autre part importante de sa clientèle, malgré un coût de location qui s’élève entre 400 et 500 € par mois.
La vingtaine tout juste passée, Quentin Sabathé a investi 40 000 € pour lancer son activité avant de s’associer à Estelle Henny et Guillaume Gomanne, d’anciens camarades d’études. Le jeune entrepreneur a bénéficié de garanties de la part de Bpifrance pour approcher les banques, mais aussi de prêts d’honneur des chambres de commerce dans les villes dans lesquelles V-Loc s’est implantée.
« Nous avons essayé de conquérir le marché parisien, mais avons vite abandonné. La faute à de mauvais comportements des conducteurs. Cela nous a amené à penser que notre offre n’était pas pertinente dans des villes aussi grandes et denses et qui bénéficient d’un réseau de transports bien développé », argumente le jeune chef d’entreprise.
Dans chacune de ses agences, V-Loc propose une flotte d’environ 50 voitures, toutes électriques, un choix délibéré de la part de ses fondateurs : « Nous misons sur l’électrique premièrement par conviction, mais aussi parce que la maintenance est moins complexe et plus économique. »
1 M€ de CA en 2025
Surfant sur une bonne dynamique, l’équipe de V-Loc ambitionne d’atteindre le million d’euros de chiffre d’affaires dès la fin 2025. Pour y parvenir, elle projette d’acquérir une flotte plus importante, et ainsi passer de 200 véhicules aujourd’hui à 1 000 dès 2026.
« Nous allons aussi ouvrir trois autres stations à Strasbourg, Nice et Montpellier, annonce Quentin Sabathé. Pour cela, nous avons besoin de recruter 10 personnes supplémentaires, dans les secteurs de la maintenance, du marketing ou de la comptabilité. » Ambitieux, les gérants de la start-up souhaitent à plus long terme s’implanter en Suisse et en Belgique, des territoires dans lesquels ils ont déjà reçu des demandes.