Avec son offre de papeterie effaçable et réutilisable, Econotes vise les 15 % de croissance
Innovation. Depuis 2020, l’entreprise héraultaise Econotes commercialise des cahiers, post-it et planeurs effaçables, personnalisables, écoresponsables et réutilisables jusqu’à cinq ans après achat. La TPE, qui a vu son activité bondir de 30 % entre 2023 et 2024, vient d’annoncer l’ouverture prochaine de ses toutes premières boutiques.

Chaque année en France, « près de 9 millions de tonnes de papiers et cartons sont consommées, soit l’équivalent de 130 kg en moyenne par habitant », indique sur son site le spécialiste français du recyclage Paprec soulignant par ailleurs qu’en 2023, seuls 63 % du papier utilisé ont été recyclés. S’ajoutant à la pollution générée par sa fabrication, le pourcentage de matière non recyclée amplifie l’impact écologique de sa consommation.
Et ce, malgré l’essor du digital, comme l’explique Stephen Le Guen, co-fondateur avec Luc Maranide de la société Econotes, installée à Lattes au sud de Montpellier : « Nous consommons toujours autant de papier. C’est la manière dont nous l’utilisons qui a changé. Aujourd’hui, les notes que l’on peut prendre se retrouvent le plus souvent retranscrites sur un ordinateur et la feuille finit à la poubelle. Le recours à ce médium et par extension à la feuille devient éphémère et anecdotique. » Pour lutter contre ce gaspillage, Econotes, qui emploie six salariés, commercialise depuis 2020 des cahiers, post-it et planneurs effaçables, personnalisables et écoresponsables dont chaque page est réutilisable plus de 1 000 fois !
Une production relocalisée

« L’idée, c’était de créer un produit qui ne bouscule pas les habitudes des consommateurs mais qui soit tout de même disruptif », explique le trentenaire diplômé en tourisme et communication, qui a financé l’entreprise en fonds propres. Les feuilles des différents produits commercialisés par Econotes ont nécessité plus d’une année de recherche et de développement :
À l’origine, nous faisions produire notre papier en Asie, par souci de coût. Quand nous avons pu nous le permettre, c’est-à-dire un an après, nous avons relocalisé la production en France. »
Le papier utilisé par la start-up est donc produit dans l’Hexagone à partir de matière synthétique à base de polypropylène, qui lui provient toujours d’Asie mais qui peut être entièrement recyclé. « Cette matière rend le produit très résistant à l’eau et aux éventuelles déchirures et réutilisable jusqu’à cinq ans après achat », précise Stephen Le Guen. Pour s’en servir, il suffit d’utiliser n’importe quel stylo effaçable, vendu par la TPE ou par d’autres fabricants. Sur le même principe que les ardoises magiques, l’utilisateur peut effacer ses notes avec de l’eau et à l’aide d’une simple lingette, un accessoire également vendu sur le site d’Econotes et dans quelques boutiques indépendantes en France.
Bientôt une application mobile ?
L’entreprise héraultaise, qui a enregistré une croissance de 30 % entre 2023 et 2024 et compte parmi ses clients La Poste, Airbus, Coca-Cola ou encore l’Assurance Maladie, envisage d’ouvrir ses toutes premières boutiques l’année prochaine. Dans ses futurs points de vente, Econotes prévoit de collecter les cahiers usagés de ses clients « pour les faire recycler par un futur partenaire », explique le fondateur qui annonce par ailleurs poursuivre sa stratégie de diversification : « Nous vendons des produits durables dans le temps, nous devons donc développer d’autres produits et services pour continuer à nous développer. »
Sur le long terme, l’équipe de Econotes, qui devrait accueillir deux nouvelles recrues avant l’année prochaine, envisage la création d’une application mobile, complémentaire à ses cahiers. « Celle-ci permettra aux utilisateurs de scanner leurs notes. Le petit plus, c’est qu’il sera possible de les organiser grâce à l’intelligence artificielle », conclut Stephen Le Guen, qui table sur une croissance de 15 % pour l’année prochaine.