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Avec Washin, les laveries automatiques deviennent intelligentes et éco-responsables

Innovation. Le montpelliérain Washin s’attaque à la corvée de la lessive en proposant des laveries connectées. Grâce à une application mobile, la start-up offre une gestion optimisée du lavage, séduisant déjà les cités universitaires et les résidences hôtelières. Présente début janvier au CES de Las Vegas, elle y a dévoilé en avant première mondiale sa nouvelle innovation pilotée par une intelligence artificielle permettant de consommer moins d’eau et d’énergie.

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L’équipe de Washin était présente au CES de Las Vegas pour présenter son nouveau modele de laverie basé sur l’intelligence artificielle et baptisé NoLa. (© Washin)

La corvée du linge est souvent considérée comme l’une des plus pénibles et elle l’est encore plus lorsqu’on ne dispose pas de machine à laver et que l’on dépend d’une laverie automatique. Emmener son linge à la laverie peut se révéler alors très onéreux et chronophage. Très présents au cœur des villes, ces commerces se développent sur les parking des centres commerciaux, ainsi que dans les campings ou encore les résidences étudiantes.

Pour proposer une alternative moins gourmande en temps et plus éco-friendly, Dimitri Belin et ses deux associés Yannick Auriach et Sébastien Briot ont créé Washin en 2019 à Montpellier. La start-up a développé des solutions de laverie connectée via une application mobile à télécharger et déployées au sein de cités universitaires, d’espaces de coworking et de coliving, de campings et de résidences hôtelières.

Plus de 700 laveries en France et en Europe

La nouvelle laverie de Washin est éco-friendly. En effet, elle permet, grâce à l’IA, d’économiser de l’eau et de l’energie. (© Washin)

Ce qui fait l’atout principal de Washin c’est la possibilité pour l’usager d’anticiper. « Lorsque l’on se rend à la laverie d’une résidence étudiante, il y a une chance sur deux pour que toutes les machines soient prises, c’est un peu la loterie, explique Dimitri Belin, son PDG. Sur notre application, toutes les machines sont référencées, il est donc possible de voir, avant de se déplacer, si l’une d’elles est libre. » L’application permet ensuite de choisir son cycle de lavage, la durée ainsi que de procéder au paiement directement sur son téléphone. Autre avantage, elle envoie une notification 10 minutes avant la fin du cycle.

Depuis sa création, la start-up a installé plus de 700 laveries, ce qui équivaut à 2 000 machines connectées en France mais aussi en Belgique, en Italie, au Luxembourg et en Espagne. Parmi ses clients, elle compte notamment les autoroutes Vinci, les résidences étudiantes Nexity ainsi que les groupes immobiliers Appart’City et Promologis. « Nous avons également effectué des tests pendant un an avec Total Energy sur les aires d’autoroute à proximité de Reims, en vue d’un futur partenariat », annonce Dimitri Belin qui se fournit auprès deux fabricants : l’américain Alliance Laundry Systems et le français Danube International.

Washin met à disposition des exploitants de laverie un ensemble de machines industrielles et connectées dont elle assure aussi l’entretien via un réseau de sous-traitants. « Le client fournit le local ou l’emplacement, l’eau et l’électricité et nous lui reversons un pourcentage des gains perçus grâce à l’application. Ce pourcentage est calculé au cas par cas en fonction de critères comme le nombre de machines ou encore la localisation », précise le dirigeant.

À la conquête du marché américain

Début janvier 2025, l’équipe de Washin a présenté son nouveau modèle de machine baptisé NoLa au CES (Consumer Electronics Show) de Las Vegas, un salon d’envergure internationale consacré à l’innovation technologique. « Il s’agit de la première laverie du marché disposant d’une intelligence artificielle capable de gérer entièrement le cycle de lavage », explique le trentenaire, agréablement surpris par l’accueil du public américain pour son innovation.

L’innovation se veut également écoresponsable. « Les capteurs intégrés dans le tambour de la machine permettent de détecter le nombre de vêtements, leur couleur et leur matière. Ainsi, l’IA ajuste la quantité d’eau et la température ce qui permet d’économiser les ressources. » L’intelligence artificielle permet également de détecter les éventuelles pannes et de les faire réparer plus rapidement « en contactant une des 25 équipes techniques avec qui nous collaborons en France et en Europe », détaille le jeune chef d’entreprise.

L’expérience du CES aura permis à l’équipe de Washin, qui enregistre un chiffre d’affaires de 4,1 M€, de repenser son plan de développement : « Nous avons toujours eu pour projet de nous implanter dans d’autres pays en Europe, mais nous n’avions pas envisagé les États-Unis. Compte tenu des retours positifs sur NoLa de la part des visiteurs sur le salon, nous envisageons désormais de nous lancer aussi sur le marché nord-américain », conclut Dimitri Belin.