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#Avoscuillères, agir en faveur du bien manger local

Alimentation. Avec ce mouvement, la marque locale de yaourts YOgourmand souhaite faire prendre conscience aux consommateurs qu’ils sont les seuls maîtres de ce qu’ils achètent..

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Photo de statue
Pour faire vivre le mouvement, la marque encourage les habitants à poster des photos sur les réseaux avec pour symbole : une cuillère. (Crédit : YOGOURMAND)

À Toulouse, une brique de lait voit la vie en rose. Spécialisé depuis plus de 90 ans dans la conception, la production et la transformation de yaourts et crèmes fraîches, essentiellement pour des marques de distributeurs, Yéo Frais s’est lancé en novembre 2022 dans l’aventure de la Brique rose en partenariat avec l’association éponyme créée par un groupe d’éleveurs laitiers haut-garonnais.

Objectifs ? Sécuriser ses approvisionnements en lait et garantir aux producteurs du département une meilleure rémunération.

Revendiquer son appartenance régionale

Cinq mois après son lancement, la marque locale a réussi à se faire une place dans un marché du lait très concurrentiel et en perte de vitesse depuis une dizaine d’années.

« Pour le moment, on peut dire que le pari est réussi. Nous avons bénéficié d’un bel accueil de la part des clients et des enseignes de la grande distribution, avec un bon référencement », indique avec satisfaction Béatrice Tanguy, directrice marketing et RSE au sein de Yéo Frais.

« Pour pérenniser le projet, nous devons continuer à développer notre réseau de distribution et rallier de nouveaux éleveurs de lait. Une partie du prix de vente leur est reversé pour aider à moderniser leurs installations. Ils perçoivent cinq centimes de plus par litre par rapport au prix moyen du marché, soit 50€ de plus pour 1 000 litres. »

L’industriel collabore aujourd’hui avec 12 éleveurs de l’association La Brique Rose. La marque est pour l’heure distribuée dans une centaine de magasins, « et les produits de la gamme YO - gourmand dans 325 magasins, en Occitanie ».

Autre marque phare de la laiterie toulousaine, qui réalise 110 M€ de chiffre d’affaires : YOgourmand. Cette dernière propose notamment une gamme de yaourts au lait de vache, de brebis, de chèvre et une gamme bio, sans colorant, ni conservateur, ni arôme artificiel.

Lancée en 2018 avec comme ambition d’en faire La marque locale référence, « nous avons été déçus des résultats initiaux, explique avec franchise Béatrice Tanguy. Il a donc été décidé de revoir et corriger l’intégralité des packagings de la marque pour affirmer sa dimension régionale. C’est important pour l’entreprise de revendiquer haut et fort son appartenance à l’Occitanie. »

L’appartenance à un territoire, c’est la stratégie choisie par YOgourmand pour séduire les consommateurs. Un choix qui répond à une forte demande.

En effet, depuis plusieurs années, les sondages se suivent et tous attestent de la même chose : les Français veulent manger local, de saison, en toute transparence et préserver les producteurs et la planète. Selon l’institut IRI, un Français sur deux voudrait avoir un choix plus fourni de produits locaux dans son magasin.

Produits locaux : 2,2% de l’offre en grandes surfaces

Fort de ce constat, la marque vient de lancer son mouvement #Avoscuillères : un manifeste pour défendre le manger mieux, local et responsable.

« Aujourd’hui les produits locaux référencés en grandes surfaces ne représentent que 2,2% de l’offre, c’est clairement insuffisant alors même que de plus en plus de consommateurs souhaitent acheter local, af firme la directrice marketing et RSE. L’objectif de ce mouvement est d’enclencher une dynamique. De faire prendre conscience aux consommateurs qu’ils sont les seuls maîtres de ce qu’ils achètent. »

Dans les faits, #Avoscuillères est donc avant tout une campagne de communication. Un site internet dédié a été créé sur lequel tout un chacun peut s’inscrire.

« Par cette inscription la personne s’engage solennellement à acheter locale. Et pour joindre le geste à la parole, nous l’invitons à poster des photos ses réseaux sociaux, cuillère à la main. Un geste militant d’identification pour montrer que l’on est investi dans ce mouvement », détaille Béatrice Tanguy.

De quoi peut-être pousser les enseignes de grandes distributions à accroître leur offre de produits locaux.