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Best of 2024 : retour sur les temps forts du mois d’avril

Bilan. Au moment de basculer dans une nouvelle année, la Gazette du Midi fait un arrêt sur image et passe en mode rétrospective du 23 décembre au 3 janvier. L’occasion de faire un focus sur les actualités marquantes de ces douze derniers mois, avec une sélection nécessairement subjective mais on l’espère représentative du tissu économique local. Avec pour chaque mois, un coup de projecteur mis sur une entreprise de la région, une start-up innovante et enfin, une actualité forte côté collectivités.

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En cette fin d’année 2024, les places, les rues et les monuments de Toulouse se sont parés de leurs plus beaux habits de lumière. (©Gazette du Midi)

L’entreprise du mois : Arterris

Christian Reclus est le directeur général d’Arterris. (©Arterris)

Quelle année pour Arterris ! Basé à Castelnaudary (11), le groupement coopératif d’agriculteurs a annoncé début avril sa prise de participation majoritaire dans Occipain, l’entreprise aveyronnaise qui contrôle notamment 198 boulangeries La Panetière et Secrets de Pain. Cette nouvelle opération de croissance permet à la coopérative audoise de consolider sa filière blé tendre locale et de renforcer son réseau de points de vente.

« Ce rapprochement stratégique va nous permettre de renforcer la logique amont-aval de la coopérative en rapprochant les producteurs régionaux des consommateurs, conformément au modèle de développement en circuit court lancé par la coopérative en 2021 avec les boutiques alimentaires MO Marché Occitan », expliquait ainsi à l’époque Christian Reclus le directeur général d’Arterris.

Résultat d’une météo peu clémente, en septembre 2024, la coopérative, qui compte 15 000 associés coopérateurs, 2 300 salariés et dégage un chiffre d’affaires de 1,22 Md€, dressait le bilan de sa collecte estivale. Une récolte marquée par un rendement moyen en recul de 10 % par rapport à 2023. Cette baisse des volumes frappe notamment le blé tendre dont les surfaces cultivées ont chute de 28% « en raison de conditions de semis difficiles, liées à un automne très pluvieux ».

La puissante coopérative annonçait en décembre la signature d’un partenariat stratégique avec la plateforme aladin.farm de vente de produits et de services agricoles. Développée par le groupe coopératif In Vivo et neuf de ses coopératives sociétaires, le site lancé en 2020 est une belle réussite. Il compte en effet aujourd’hui 300 marques de fournisseurs référencées proposant près de 50 000 articles en ligne accessible 24 heures sur 24, sept jours sur sept sur mobile ou PC. Plus de 52 000 agriculteurs l’utilisent régulièrement.

En rejoignant la plateforme comme l’ont déjà fait ses homologues Vivadour, Maïsadour ou encore Coopazur, Arterris compte s’appuyer sur l’expertise d’aladin.farm pour digitaliser ses ventes approvisionnements. Ce rapprochement doit « nous permettre de renforcer la connaissance de notre marché, en enrichissant notre base de données avec pour objectif, de toujours mieux répondre à leurs attentes et besoins », concluait Christian Reclus.

La start-up à suivre : Meoss

Spécialisée dans l’exploitation des images satellites, la start-up toulousaine Meoss a annoncé en avril 2024 la signature de plusieurs contrats majeurs avec les ministères de la Transition écologique et de l’Agriculture français ainsi que dans le cadre du Fonds d’études et d’aide au secteur privé (Fasep) au Sénégal.

Fondée en 2018 par Thomas Ferrero, la start-up a pour ambition d’accompagner les acteurs publics et privés des territoires dans leur lutte contre le changement climatique grâce à l’imagerie satellite. Lauréate d’un appel à projet lancé dans le cadre du programme France 2030, elle s’est ainsi vue confier le suivi des volumes d’eau et dynamique des plans d’eau ainsi que le suivi des parcelles agricoles et du couvert végétal d’interculture.

Dans le cadre de ce contrat de 800 K€ sur trois ans, Meoss devra fournir aux ministères concernés des données cruciales, issues de l’analyse d’images satellites sur une longue période, de 2017 à 2026. L’entreprise est également lauréate d’un projet visant à améliorer la gestion de la ressource en eau au Sénégal.

Après avoir rejoint en mars le consortium HydroVenture, premier centre d’excellence en hydrologie spatiale basé à Toulouse, l’entreprise qui a réalisé 400 K€ de chiffre d’affaires en 2023, prévoyait de tripler son activité en 2024. Forte d’une équipe de neuf personnes fin 2023, elle a par ailleurs réalisé plusieurs recrutements au cours de cette année.

L’action de la collectivité : nouvelle tarification de l’eau

Afin de préserver la ressource en eau sur la Garonne en période sèche, Toulouse Métropole sur proposition de son président Jean-Luc Moudenc a adopté en avril 2024 la tarification saisonnière. (©Gazette du Midi)

En avril 2024, on apprenait que les habitants des 37 communes de Toulouse Métropole qui bénéficiaient jusqu’à présent d’un tarif unique pour l’eau, aller voir leur facture évoluer dès le 1er juin suivant. Une mauvaise nouvelle que la collectivité justifiait par la baisse continue du niveau de la Garonne et les faibles précipitations enregistrées au cours des derniers mois.

Le principal volet du plan dévoilé par Jean-Luc Moudenc, maire de Toulouse et président de Toulouse Métropole, le 3 avril 2024, vise à encourager les habitants du territoire à consommer l’eau avec plus de parcimonie, cette ressource que l’on croyait inépuisable étant devenue, par l’effet du changement climatique, rare et précieuse. Et pour mieux inciter les Toulousains à fermer leur robinet, la collectivité a choisi de les toucher au porte-monnaie.

Les édiles métropolitains ont en effet a décidé de mettre en place une tarification saisonnière incitative. Pendant la période où la Garonne est la plus basse, soit du 1er juin au 31 octobre, l’eau coûte plus cher aux habitants : + 42% sur la partie variable du tarif de l’eau, celle qui est proportionnelle à la consommation. En contrepartie, durant le reste de l’année, le prix de l’eau baisse de 30 %.

L’objectif est de faire changer les comportements des usagers durant l’été, s’agissant de l’arrosage des jardins et du remplissage des piscines. En parallèle, Toulouse Métropole prévoit de renforcer son soutien aux ménages les plus précaires en augmentant son versement au fonds de solidarité Logement (FSL), porté à 190 000 €. Le FSL intervient pour aider les familles à payer leurs factures d’eau et d’assainissement.