Best of 2024 : retour sur les temps forts du mois de février
Bilan. Au moment de basculer dans une nouvelle année, la Gazette du Midi fait un arrêt sur image et passe en mode rétrospective du 23 décembre au 3 janvier. L’occasion de faire un focus sur les actualités marquantes de ces douze derniers mois, avec une sélection nécessairement subjective mais on l’espère représentative du tissu économique local. Avec pour chaque mois, un coup de projecteur mis sur une entreprise de la région, une start-up innovante et enfin, une actualité forte côté collectivités.
L’entreprise du mois : Hygie31
Les années se suivent et se ressemblent pour le groupe Hygie31 qui surfe sur une dynamique insolente. Après avoir enregistré une croissance de 30 % sur l’année 2023, le toulousain, qui regroupe les enseignes Laf Santé (pharmacies et parapharmacies Lafayette, Optiques Lafayette, et les magasins Médical Lafayette dédiés au matériel médical) a multiplié les investissements au cours de l’année 2024.
Premier en date, l’agrandissement de son entrepôt logistique situé à Châlons-en-Champagne, en région Grand Est pour 10 M€ annoncé en février. Opérationnel depuis juillet, ce site de 10 000 m², lui permet de gérer 70 000 références grâce aux solutions robotisées développées par la PME française Exotec afin de faciliter la préparation des commandes. Hygie31, qui représente déjà 5 % de parts de marché du secteur de la pharmacie en France, a également procédé à deux nouvelles acquisitions.
En janvier, le Toulousain a racheté le réseau d’officines strasbourgeois Magdaléon (100 pharmacies pour 250 M€ de CA), puis en novembre, le groupement régional de pharmacies Quartz (115 pharmacies pour 200 M€ de CA) basé en Île-de-France. Objectif de ces rapprochements ? Conforter sa place sur un marché en croissante constante et renforcer ses relations avec les laboratoires, fabricants de génériques et répartiteurs pharmaceutiques, consolidant ainsi la rentabilité des pharmacies affiliées.
Fort de ces opérations de croissance externe, le groupe Hygie 31 a atteint et même dépassé son objectif avec 3,3 Mds€ de chiffre d’affaires pour 2024. Objectif à court terme : déployer plus largement l’intelligence artificielle dans les officines pour aux professionnels de gagner en performance. Autre ambition : accélérer son développement à l’international, en particulier sur les marchés belge et italien.
La start-up à suivre : Vortex.io
Comme le rappelle le site Vie-publique, plus d’un quart de la population française est confrontée au risque d’inondations. Depuis 1982, celles-ci représentent 50 % de la sinistralité des catastrophes naturelles. 53 % des départements ont d’ailleurs été touchés entre novembre 2023 et juin 2024. Au-delà des pertes humaines, ces épisodes pluvieux exceptionnels ont de lourdes conséquences sur le plan matériel et financier.
Fondée en 2022 par les océanographes Guillaume Valladeau et Jean-Christophe Poisson, la start-up toulousaine Vortex.io propose des solutions clés en main pour éviter les catastrophes liées aux inondations. L’entreprise, qui a emménagé en février dernier dans les locaux du Centre d’innovation de Toulouse Aerospace B612 de Montaudran, poursuit le développement de ses mini-stations dédiées au suivi des différents paramètres hydrologiques (hauteur, extension, vitesse, température, ...).
Cette gamme d’instruments compacts et peu coûteux est dérivée d’une technologie spatiale dédiée à la mesure précise de la hauteur de la surface de la mer. La pépite a également développé une plateforme web baptisée Maelstrom, offrant à ses clients une gamme étendue de services, parmi lesquels la fourniture de notifications d’alertes en temps réel. Objectif ? Anticiper la montée des eaux grâce à des microstations positionnées sur les cours d’eau et permettre à la population de se mettre en sécurité.
Lauréate 2023 du programme EIC Accelerator qui récompense les projets européens les plus ambitieux, l’entreprise a décroché une subvention de 2,5 M€. « Notre objectif est désormais de déployer 10 000 microstations sur les cours d’eau dans les cinq ans à venir », expliquaient en février dans nos colonnes ses cofondateurs. Pour mener à bien ce projet, la start-up toulousaine Vortex.io a bouclé, en juin dernier, sa première levée de fonds pour un montant de 2,9 M€. Ce tour de table doit lui permettre d’accélérer le déploiement de son réseau, avec 2 000 microstations supplémentaires d’ici 2026, en plus des 1 000 déjà en cours d’installation en France et en Croatie.
L’action de la collectivité : le logement social en crise
En Occitanie, le secteur du logement social est toujours grippé. Tous les indicateurs sont au rouge : chute drastique de la programmation, hausse de la demande, taux de rotation des locataires à la baisse... En février dernier, Jean-Michel Fabre, président d’Habitat social Occitanie (HSO), alertait déjà sur l’état du parc social régional. À juste titre puisque qu’aujourd’hui, le nombre de personnes en attente de logement social a franchi la barre des 200 000 en région, un chiffre en progression de 10 % sur ces deux dernières années.
Une situation qui s’explique selon lui par une programmation de logements sociaux historiquement faible, un taux de rotation à la baisse et donc in fine un nombre d’attribution en chute libre. Si cette crise touche l’ensemble de l’hexagone, en Occitanie les effets sont décuplés du fait d’une croissance démographie très forte avec 50 000 nouveaux arrivants chaque année.
Pour sortir de la crise, HSO demande la suppression de la ponction opérée par l’État sur le logement social via la RLS, la réduction de loyer de solidarité, pour un montant de 1,3 Md€ chaque année. Le groupement de bailleurs sociaux préconise également de remettre la TVA à 5 % pour tous les types de travaux et aussi faciliter l’accès à des ressources foncières de l’État à prix maîtrisé. Il pousse aussi pour étendre le bénéfice du dispositif ma Prime Renov’ au logement social et appelle à maintenir une diversité de soutiens financiers pour les organismes, en particulier les fonds européens via les Régions.
Et si rien ne bouge, Jean-Michel Fabre de prévenir : « Nous allons le payer cash dans deux, trois, quatre ans » en parlant de l’année 2024 comme celle de la « dernière chance. » Une « dernière chance » qui semble aujourd’hui bien compromise au regard de la crise politique que traverse le pays. C’est dans ce contexte que HSO est revenu récemment à la charge en exhortant dans une lettre ouverte les politiques à faire du logement social « une priorité » pour éviter la catastrophe annoncée.