Bouge ta Boîte s’installe à Toulouse pour booster le business des entrepreneuses
Entrepreneuriat. À l’initiative de plusieurs cheffes d’entreprise toulousaines, un nouveau cercle local du réseau business 100 % féminin Bouge ta Boîte a ouvert en septembre 2023. Fort aujourd’hui d’une douzaine de « bougeuses », le club basé sur la recommandation cherche de nouvelles recrues.
Selon les chiffres de CCI France, près de 25 % du chiffre d’affaires d’une TPE vient directement de son réseau proche. Pour un indépendant, ce pourcentage peut atteindre jusqu’à 70 %. Preuve que le bouche-à-oreille et la recommandation restent encore aujourd’hui des armes indispensables pour les dirigeants de société désireux de développer leur activité. Voilà pourquoi bon nombre d’entre eux décident d’adhérer à des réseaux d’entreprise ou clubs d’entrepreneurs. En 2019, la France en comptait plus de 10 000.
Pourtant, alors que les femmes représentent en 2023 près de 39 % des créations d’entreprises et que 40 % des entreprises individuelles sont dirigées par des femmes, elles restent sous-représentées dans ces structures dédiées au networking. C’est justement pour inverser la tendance et les inciter à sauter le pas que Marie Eloy a créé en 2016 Bouge ta Boîte : un réseau d’affaires 100 % féminin « pensé par et pour les cheffes d’entreprise pour s’entourer, gagner en chiffre d’affaires et étoffer sa stratégie en s’appuyant sur la puissance du collectif ».
Plus de 120 cercles locaux en France
Huit ans plus tard, le réseau fédère une sororité de plus de 1 800 « bougeuses » et près de 120 cercles locaux aux quatre coins de la France, couvrant ainsi plus de 80 secteurs d’activités professionnels différents. À l’initiative de plusieurs cheffes d’entreprise, un nouveau cercle a ouvert dans la Ville rose en septembre 2023 et un second est en création à Balma. Animée par Andréa Martinez, l’antenne toulousaine compte déjà 12 adhérentes et cherche activement de nouvelles recrues. Les bougeuses se rencontrent tous les 15 jours dans les locaux de la BNP Paribas, situés allées Jean-Jaurès, pour pitcher et brainstormer avec un objectif business assumé.
Encore trop souvent tabou dans les réseaux féminins, c’est cette approche décomplexée qui a séduit la coach professionnelle certifiée. « Le fait d’avoir un espace d’entraide mais surtout un espace dédié au business où l’on parle d’argent change tout. Cela permet aux bougeuses de grandir dans leur rôle de femmes dirigeantes et de développer leur activité par le biais de la solidarité, des conseils et de la mise en relation », explique l’intéressée qui a occupé pendant plus de dix ans des postes de management et d’encadrement dans le secteur du digital avant de se reconvertir et de se lancer à son compte.
En mandat jusqu’en septembre 2024, « j’ai un rôle d’animation et de facilitation », confie Andréa Martinez avant de détailler :
Concrètement, je suis là pour dynamiser le groupe et travailler à sa cohésion car toutes viennent d’horizon différents. Créer un lien de confiance entre membres est indispensable au regard de la nature même du réseau qui fonctionne sur un système de recommandations et qui donc, met en jeu notre crédibilité auprès de nos clients et partenaires respectifs. »
La recommandation, un outil puissant pour développer son activité
Afin de travailler en complémentarité, sans concurrence et profiter de la diversité des expertises de chacune, il n’y a qu’une seule bougeuse par secteur d’activité. Pour intégrer le cercle, « la première étape est de venir nous rencontrer. Une fois par mois, nous organisons un format ouvert aux invitées. L’occasion pour celles qui le souhaitent de tester la méthode et donc de savoir si oui ou non elles ont vraiment envie de s’engager, indique la boosteuse. L’étape suivante, c’est de participer à un webinaire découverte tenu par le réseau national. Si la personne est pleinement convaincue, il lui suffit de candidater. » Cette candidature est ensuite soumise au vote des membres du réseau.
Pour les dirigeantes qui ne peuvent, ou ne souhaitent pas intégrer un cercle, « elles ont toujours la possibilité d’adhérer à la plateforme Bouge ta Boîte ». Similaire à LinkedIn, cette interface digitale permet à ses 2 000 membres de rechercher des contacts sur un annuaire, de publier des posts pour faire la promotion de leur activité… bref de réseauter.
Enfin, si aujourd’hui encore les femmes du réseau énoncent leur besoin d’être entres elles pour « se sentir sécuriser » et « faire sauter les derniers freins qui les retiennent », Bouge ta Boîte ambitionne à terme de devenir un réseau mixte. Certains évènements sont d’ailleurs déjà ouverts aux hommes. « Le message n’a jamais été de dire que l’on fait ça entre nous et contre eux. Le réseau a toujours eu cette intelligence de dire que c’est ensemble que nous arriverons à bouger le monde », conclut Andréa Martinez