Cémoi investit massivement dans ses usines pour atteindre 1 Md€ de chiffre d’affaires en 2030
Industrie. Le chocolatier Cémoi, basé à Perpignan et filiale du groupe belge Baronie, lance un vaste plan d’investissement de plus de 40 M€ sur trois ans. Objectif : moderniser ses sites industriels en France, renforcer sa capacité de production et consolider sa maîtrise complète de la filière tout en agissant directement auprès des producteurs de cacao.

L’industrie du chocolat est en crise. En effet, le cours de la fève de cacao, nécessaire à sa fabrication, a battu des records, pour franchir les 10 K€ la tonne au printemps 2024. Un niveau jamais atteint depuis les années 1970 et le premier choc pétrolier.
Aujourd’hui, alors que la consommation de chocolat augmente dans le monde, ce sont les récoltes déficitaires dues à des maladies affectant les cacaoyers qui sont responsables de la crise. Conséquence, selon l’Organisation internationale du cacao (ICCO), la production mondiale de cette graine, véritable or blanc, a accusé une baisse de près de 11 % sur la période 2023-2024.
Pour faire face à la crise, le groupe perpignanais Cémoi, acteur majeur dans l’industrie du chocolat en France et à l’international avec 760 M€ de chiffre d’affaires, choisit de miser sur l’innovation et la modernisation de ses sites industriels. Soutenu par sa maison mère, le groupe belge Baronie, le chocolatier a annoncé dans un communiqué daté du 25 juillet dernier se lancer dans un programme d’investissements de 40 M€ entre 2025 et 2027. Cette enveloppe vise à renforcer sa compétitivité et à lui permettre de pérenniser son activité de producteur de chocolat à marque de distributeur (MDD).
10 M€ répartis sur quatre sites
Dans le détail, 10 M€ ont été alloués sur la période 2024-2026 pour l’installation de nouvelles lignes de production sur le site historique du groupe à Perpignan, qui emploie à lui seul 250 des 1 800 collaborateurs du groupe. En charge de la production des tablettes à marque de distributeur pour toute l’Europe, soit 300 millions par an, l’usine accueillera notamment une ligne de dernière génération dédiée à la fabrication de palets et de gouttes de chocolat destinés au marché des industriels, pour un investissement de 7 M€.
Trois autres des sept usines françaises de production de Cémoi bénéficieront de ce plan. À Villeneuve-d’Ascq, dans le Nord, 2,6 M€ seront investis pour faire du site un lieu d’excellence dédié à la fabrication de guimauve. L’usine de Tinchebray, en Normandie, qui fabrique des produits pour les professionnels ainsi que des tablettes haut de gamme, se verra allouer un budget de 3 M€ pour moderniser ses lignes de production. Enfin, plus de 1,5 M€ sera mobilisé pour renforcer l’usine de Chambéry, spécialisée dans la pâte de fruit.
En action directement sur le terrain
Ce plan d’investissement va également permettre au confiseur perpignanais de poursuivre sa stratégie de développement durable, notamment en jouant sur la traçabilité et la réduction de son empreinte carbone, tout cela en maîtrisant intégralement la chaîne du chocolat. L’entreprise va notamment « renforcer ses flux d’approvisionnement maritimes depuis les terminaux fruitiers d’Abidjan en Côte d’Ivoire jusqu’à Port-Vendres, dans les Pyrénées-Orientales, à proximité directe de son site de fabrication de Perpignan », précise le groupe.
Et d’ajouter : « Cette initiative lancée durant l’été 2023 représente déjà plusieurs milliers de tonnes de produits de cacao à destination des usines de Perpignan et Bègles. » Cette nouvelle route devrait représenter l’intégralité des flux cacao vers ces deux usines, soit près de 20 000 tonnes, d’ici 2030.
Engagé depuis longtemps dans une démarche RSE, Cémoi entend par ailleurs renforcer son action sur le terrain au profit des producteurs, avec notamment son programme « Transparence cacao ». « L’entreprise met en œuvre des plans d’action et des projets ciblés, déployés en partenariat avec les coopératives locales et les ONG pour assurer un cacao participant au respect de l’humain et de l’environnement. Les populations locales des régions de culture du cacao font ainsi partie intégrante de la démarche », explique le groupe, qui vise plus d’1 Md€ de chiffre d’affaires d’ici 2030.