Entreprises

Départ d’easyJet de Toulouse : Carole Delga inquiète pour l’attractivité du territoire

Aviation. Avis de turbulence dans le ciel toulousain. La compagnie aérienne à bas prix britannique vient d’annoncer la fermeture d’ici mars 2025 de sa base à l’aéroport de Toulouse-Blagnac. 125 salariés sont concernés. Cette décision fait notamment suite à une reprise poussive de l’activité post-Covid et une pression inflationniste.

Lecture 4 min
Photo d'un avion easyJet
Malgré cette fermeture, attendue en mars 2025, easyJet s’engage à continuer de desservir la Ville rose en tant que destination et à proposer des vols à Toulouse, connectant la ville à des destinations majeures en France et à l’international. (©easyJet)

Toulouse et easyJet, c’est bientôt fini ? Le départ « surprise » de la compagnie aérienne britannique de l’aéroport Toulouse- Blagnac a été annoncé via communiqué le 10 septembre dernier. Treize ans après son installation. Engagé dans un plan de réorganisation de sa structure en France, cette fermeture de la base toulousaine - prévue fin mars 2025 - fait partie des propositions présentées aux instances représentatives du personnel de la compagnie.

Le transporteur justifie son choix par une combinaison de facteurs, dont « une reprise plus lente post-Covid et la pression inflationniste, qui impacte sa capacité à investir davantage ». Les 125 salariés qui y sont établis se verront proposer un poste dans l’une des six autres bases de la compagnie. Pour ceux qui ne pourraient pas quitter Toulouse, « nous veillerons à ce qu’ils soient soutenus dans la recherche d’un nouveau poste », a indiqué l’entreprise.

Aucun départ contraint ?

Et alors que la compagnie low-cost a transporté près de 2 millions de passagers depuis et vers la Ville rose en 2023, easyJet s’est engagé à continuer de desservir la métropole en tant que destination et à proposer des vols à Toulouse, connectant la ville à des destinations majeures en France et à l’international. Les deux avions à demeure, deux Airbus A320, seront redéployés vers d’autres bases de l’Hexagone.

À noter que l’aéroport Toulouse-Blagnac n’est pas le seul concerné par cette restructuration. Parmi les autres mesures d’économies envisagées : le transfert d’un avion de Roissy à Orly et un plan limité de départs volontaires pour le personnel de cabine de trois des bases françaises de la compagnie. 30 postes sont concernés. « Notre proposition ne prévoit aucun départ contraint et au cours de cette consultation nos équipes resteront notre priorité », a affirmé de son côté Bertrand Godinot, directeur d’easyJet pour la France.

Un frein à l’attractivité du territoire ?

Actionnaire à hauteur de 5 % de la société Aéroport Toulouse-Blagnac (SATB), la Région, par la voix de sa présidente, n’a pas manqué de réagir à cette annonce. Carole Delga appelle notamment « la direction d’easyJet à instaurer un dialogue social de qualité en proposant à chacun une solution pour rebondir dans les meilleures conditions possibles ». L’élue socialiste a d’ores et déjà fait savoir qu’elle veillerait, en lien avec les organisations syndicales et la direction de l’entreprise, « à ce qu’aucun salarié ne soit laissé sur le carreau ».

Avant d’ajouter : « C’est une conséquence directe de la concurrence déloyale qu’imposent certaines compagnies aériennes low-cost peu scrupuleuses et qui souvent contournent les règles sociales et fiscales en vigueur. Avec l’aéroport Toulouse-Blagnac, les collectivités, les entreprises, nous défendons avec force et ténacité la place aéroportuaire de Toulouse ainsi que la qualité de la desserte nationale et internationale de la capitale régionale pour les voyageurs, indispensable au désenclavement et à l’attractivité de notre territoire. »