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Cubi Spot, le fabricant d’éclairage voit la lumière

Luminaires. La PME de Fronton part à la conquête de nouveaux marchés.

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Luminaire - France - Haute-Garonne - Toulouse -
La PME Cubi Spot recrute des plieurs, soudeurs et poinçonneurs. (Crédit : DR).

La France compte encore sur son sol moins d’une dizaine de fabricants de luminaires. Parmi eux, Cubi Spot est le dernier à exercer cette activité en Occitanie. Installée à Fronton depuis 34 ans, la PME familiale a connu des hauts – enregistrant à son apogée jusqu’à 6 M€ de chiffre d’affaires pour 55 salariés – mais aussi des bas, notamment depuis l’arrivée sur le marché des LED, importées massivement d’Asie. En quelques années le chiffre d’affaires de Cubi Spot a été divisé par trois et l’effectif amputé des deux tiers. Pour stopper l’hémorragie, l’actuel PDG, Emmanuel Craissac, fils du fondateur, a décidé de restructurer son service des ventes et a recruté un directeur du marketing. Arrivé en mars 2021, Sébastien Raynal s’est depuis employé à muscler l’équipe commerciale et a ouvert d’autres marchés, notamment à l’export. Résultat, l’entreprise repart sur de bonnes bases.


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« Lorsque j’ai pris la direction commerciale de l’entreprise il y a un an et demi, elle comptait 17 salariés pour 2 M€ de CA. À l’époque, il n’y avait pas de structure commerciale. Nous avons dès lors complètement changé notre fusil d’épaule avec la mise en place d’agents commerciaux performants, l’amélioration de notre visibilité sur les réseaux sociaux, l’édition d’un nouveau catalogue, etc. En 2021, année de redémarrage, l’entreprise prévoyait de faire 2 M€ de CA, nous avons finalement réalisé 2,35 M€. Et cette année, nous tablons sur 3 M€ de chiffre d’affaires pour un effectif de 23 salariés. » L’entreprise s’appuie sur deux canaux de vente : les distributeurs de matériel électrique, tels que Sonepar, Rexel, Yess, et les distributeurs spécialisés dans l’éclairage, qui représentent ensemble 95 % des ventes.

Elle travaille aussi en direct avec des installateurs. « Nous fabriquons des produits d’éclairage intérieur, essentiellement des spots, pour les commerces, des projecteurs sur rail ou des suspensions. Nous équipons ainsi plusieurs chaînes de magasins, par exemple le Cours des Halles. Nous nous développons également dans le tertiaire avec une gamme qui propose de très bons rendements dans le cadre de la nouvelle réglementation thermique. Le shop et le tertiaire représentent ainsi 90 % de notre activité. »

DIFFICULTÉS D’APPROVISIONNEMENTS

Pour autant, l’entreprise manque de bras pour pouvoir se développer plus. « Nous recherchons encore à recruter mais c’est très compliqué : d’abord parce qu’il faut savoir travailler la tôle. De fait, nous sommes un fabricant français de produits d’éclairage et non pas un intégrateur. Cela signifie que nous partons de la tôle ou d’un tube et que nous fabriquons un luminaire. C’est ce qui fait notre force. Il y a aussi le fait que nous sommes situés à Fronton. Or, on n’y va pas par hasard ! »

La PME, qui recrute des plieurs, soudeurs, poinçonneurs, fait aussi face à d’importantes problématiques d’approvisionnement. « La tôle, l’acier et l’alu ont vu leurs prix flamber, ce qui fait grimper le prix du luminaire de 6 ou 7 %. Idem pour le plastique et le carton. Nous avons aussi de très gros problèmes avec la partie électronique qui vient d’Asie, personne ne fabriquant cela en Europe. Entre les confinements en Chine et la concurrence du marché automobile, les prix ont été multipliés par deux et pour certains produits, les délais s’allongent jusqu’à 2023. » Pour autant, mieux structurée, la PME frontonnaise affronte l’avenir avec plus de sérénité, elle amorce son développement à l’export avec la signature de premiers marchés au Luxembourg et en Guadeloupe. « Sur les six premiers mois de l’année, nous sommes à 38% de progression par rapport à l’an dernier avec une très bonne visibilité », conclut le directeur commercial qui entend, après avoir reçu en juin dans ses locaux le vice-président de la Région en charge de l’Économie, Jalil Benabdillah, et les élus du Frontonnais, solliciter la collectivité pour des aides à l’innovation, à la modernisation de son outil industriel et à l’export.