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Dans le sud de Toulouse, Bucefal Cycles Industries fabrique des vélos haute couture « made In France »

Innovation. L’entreprise haute-garonnaise Bucefal Cycles Industries s’est lancé le défi de proposer un VTT haut de gamme et made in France. La jeune pousse s’est déjà fait un nom dans l’univers du sport de haut niveau. À Ponlat-Taillebourg, elle a ouvert une usine de 2 000 m², inaugurée le 18 avril 2024 par la présidente de la Région Occitanie, Carole Delga.

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Photo de Dominique Luce et Carole Delga
Dominique Luce, dirigeant de Bucefal Cycles Industries, et Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, le 18 avril 2024, lors de l’inauguration de l’usine que la PME a ouverte à Ponlat-Taillebourg, au sud de la Haute-Garonne (© Région Occitanie – Léo Arcangeli).

Et si l’avenir du VTT français se jouait aux portes des Pyrénées, à Ponlat-Taillebourg, près de Montréjeau ? C’est dans la zone d’activité de cette commune du sud de la Haute-Garonne, que la société Bucefal Cycles Industries dispose d’une unité de production de 2 000 m², incluant un magasin d’usine. C’est dans ces locaux inaugurés le 18 avril 2024 en présence de Carole Delga, présidente de la Région Occitanie, que l’entreprise, fondée en 2020, conçoit et assemble ses six modèles de VTT enduro haut de gamme, made in France.

À sa tête, Dominique Luce, ancien ingénieur qui a travaillé dans les domaines spatial, médical, militaire et automobile pendant 20 ans. Il n’en est pas à sa première aventure entrepreneuriale. En 2004 à Toulouse, il a en effet créé une première société dans le secteur automobile, qu’il a revendue depuis. « La cinquantaine passé, j’ai voulu me consacrer à ma passion : le vélo », reconnaît le chef d’entreprise. Ce dernier pratique le cyclisme depuis près de 40 ans et a suivi toutes les évolutions techniques. « J’ai pu constater un certain nombre de fausses routes liées notamment à des effets de mode ou de marketing plus qu’à une réelle nécessité mécanique. » Et d’ajouter :

L’efficience du vélo est primordiale. Celle-ci s’opère notamment à travers le cadre et les roues. D’où l’idée de lancer ma propre marque. »

Secret de fabrication

La jeune entreprise a financé sa R&D grâce notamment aux subventions reçues de la Région, de la Communauté de communes Cœur & Coteaux du Comminges et du Département, soit 157 K€. Mais au total, la PME indépendante a investi plus de 3 M€ dans le développement de sa marque. « Au départ, nous voulions développer des vélos musculaires, dits classiques, puis nous nous sommes tournés vers des vélos électriques. Cependant, la crise de la Covid a mis un frein à notre stratégie car nous ne recevions plus les composants électroniques. Nous avons alors fait le choix de revenir à notre première idée. »

L’ex-ingénieur a pris le pari de proposer des VTT haut de gamme. « Pour la fabrication de nos vélos, nous utilisons du carbone de grande qualité, fabriqué par Hexcel, un des leaders mondiaux, selon les critères aéronautiques. Il est cinq fois plus solide à masse égale que l’aluminium et cinq fois plus résistant aux chocs. » Et l’intéressé de poursuivre :

Notre process s’appuie également sur l’emploi de cires expansives aéronautiques, ce qui permet à nos cadres de mieux résister aux stress d’impact. Nos VTT sont les seuls au monde à utiliser cette technologie des cires expansives. »

À l’assaut du marché international

La marque met en avant le made in France. « Pour le cadre, hormis le carbone qui provient des USA et de Valence, le reste provient à 90 % de France. Le montage est, lui, réalisé dans nos locaux. Pour les pneus, plus de 99% proviennent aussi de France. S’agissant des autres composants comme la suspension ou des accessoires telle la selle, ils proviennent d’Europe, de Taïwan et de Suède. Je privilégie avant tout la qualité », précise le dirigeant.

Ces productions haut de gamme ont rapidement séduit les professionnels. Les vélos Bucefal roulent avec succès en compétition depuis septembre 2022 et quatre pilotes Elites sont les ambassadeurs, de la marque depuis 2023.

Le fabricant haut-garonnais vise la production de 350 vélos chaque année. « Pour l’instant nous en sommes loin. Nous aimerions déjà atteindre une centaine de vélos par an et ainsi porter notre équipe de deux à une dizaine de collaborateurs », ajoute Dominique Luce. La petite entreprise envisage également de partir à l’assaut du marché international. Elle vise dans un premier temps les pays francophones, puis l’Ecosse, l’Irlande, l’Espagne et la Nouvelle Zélande.

En attendant, Bucefal Cycles Industries sera présente au Vélo Vert Festival, le grand rendez-vous du VTT fin mai à Samoëns, en Haute-Savoie, pour faire connaître son savoir-faire. L’entreprise fait partie du cluster Vélo Vallée comme 70 autres entreprises, représentant plus de 1 000 salariés à travers toute la région Occitanie.