Démoustication : la success story continue pour la start-up toulousaine Lami
Innovation. Depuis 2022, Lami commercialise des bornes solaires anti-moustiques sans produits toxiques. Avec déjà plus de 2 600 unités vendues, la start-up installée à Tournefeuille ambitionne maintenant d’adresser le marché des collectivités. Forte d’un chiffre d’affaires de 300 K€ en 2024, elle vise, sur le plus long terme, l’internationalisation.

Beaux jours et premières chaleurs riment souvent avec piqûres de moustiques. Si les rayons des magasins débordent de répulsifs capables d’éloigner, voire de se débarrasser, des nuisibles, les plus efficaces contiennent souvent des substances chimiques potentiellement nocives, aussi bien pour l’environnement que pour l’être humain.
C’est par exemple le cas des sprays pour la peau. La plupart sont en effet fabriqués à base de « DEET », une substance toxique qui peut provoquer des irritations de la peau et des yeux et des maux de tête. Quant aux alternatives efficaces : désinsectiseurs, prises anti-moustiques... beaucoup fonctionnent à l’électricité, ce qui les rend donc énergivores. Autre frein pour les consommateurs : le prix. En effet, un simple piège à moustiques peut coûter plus de 800 €.
Cherchant une solution pour pouvoir profiter de leur jardin alors infesté de moustiques tigres, Emmanuel Liais et Marie Salomon, un couple de Toulousains, ont développé une innovation de rupture pour endiguer le problème. « Je suis infirmière de formation et Emmanuel est ingénieur. Nous avons allié nos compétences pour créer une borne solaire qui ne fonctionne avec aucun produit toxique et ne nécessite pas d’électricité », explique la co-fondatrice de la start-up Lami, dont le siège se trouve à Tournefeuille, à l’ouest de Toulouse.
Déjà 2 600 produits vendus
Le principe des bornes Lami est simple : elles fonctionnent sur la base du biomimétisme pour reproduire les signaux qui attirent naturellement les moustiques. Concrètement, elles combinent un leurre olfactif aux phéromones pour simuler de façon artificielle l’odeur de la peau humaine et un gel CO2 pour simuler l’expiration de la respiration humaine. En s’approchant des bornes, les moustiques sont alors aspirés grâce à un ventilateur et piégés dans un filet.
En 2022, en amont de la création officielle de l’entreprise, le couple avait créé une notice de fabrication, directement accessible sur internet en open source. « Nous avons alors reçu beaucoup de demandes d’internautes souhaitant se procurer le produit fini. L’engouement était tel, que nous avons décidé de quitter nos emplois respectifs pour nous lancer à 100 % dans l’entreprenariat », se souvient Marie Salomon.
Un choix risqué mais payant. En effet, « nous avons déjà vendu 2 600 bornes Lami, sans compter tous les téléchargements de la notice. Pour faire face à la demande croissante, nous avons d’ailleurs décidé de sous-traiter depuis 2024 notre production à l’entreprise toulousaine sociale et solidaire Envoi qui emploie des personnes handicapées et en réinsertion », détaille la cheffe d’entreprise fière que « 80 % de nos produits soient fabriqués en Occitanie ».
Pour les accompagner dans le développement de leur entreprise, les entrepreneurs novices ont reçu le soutien humain et financier du Réseau Entreprendre Occitanie Garonne à hauteur de 18 K€, mais également du fonds d’investissement occitan Créalia pour 42 K€.
50 % de croissance en 2025
En 2024, Lami a enregistré un chiffre d’affaires de 300 K€ et ambitionne une croissance de 50 % pour 2025. La société commercialise aujourd’hui quatre versions différentes de son produit phare directement via son site internet, dont une conçue pour être efficace dans les grands espaces. Ses clients ? Les particuliers mais aussi les professionnels (restauration, hôtellerie, campings, etc.). Loin d’être rassasiée, la pépite toulousaine ambitionne désormais d’adresser un nouveau marché porteur : celui des collectivités. « Nous travaillons déjà avec la mairie de Castanet-Tolosan, qui a commandé 10 bornes en 2022, et nous sommes en discussion avec d’autres communes aux alentours de Toulouse ainsi que partout en France. »
Pour accompagner cette dynamique, Emmanuel Liais et Marie Salomon souhaitent recruter leur tout premier salarié au mois d’août prochain. Un renfort bienvenu puisque la start-up annonce la création d’une nouvelle version de la notice de fabrication. « Celle-ci restera accessible gratuitement sur internet », précise le duo d’entrepreneurs. D’ici deux ans, le couple envisage également d’internationaliser ses ventes. « Nous avons en effet déjà beaucoup de demandes dans les territoires d’outre-mer. L’idée étant, dans un second temps, de commercialiser nos bornes à l’étranger, notamment pour vendre tout au long de l’année et pas seulement en été », conclut Marie Salomon.