Dendris lance la commercialisation de sa solution de diagnostic moléculaire syndromique
Innovation. La pépite toulousaine accélère son développement.
14 ans après sa création, Dendris annonce le lancement de la commercialisation de sa solution de diagnostic moléculaire. La start-up en biotechnologie basée à Labège développe un kit de diagnostic in vitro dédié aux laboratoires publics et privés. En un seul test, il leur permet d’obtenir un résultat rapide et précis, accélérant ainsi la mise en place du traitement médical. Soutenu par la French Tech Toulouse, Dendris a développé une biopuce de troisième génération qui permet d’identifier rapidement les pathogènes.
« Nous avons pu la réaliser grâce à deux innovations : les dendrimères, qui recouvrent la surface de la puce, et une lecture innovante à base d’intelligence artificielle », détaille Richard Fabre, l’un des cofondateurs de Dendris dans un communiqué. L’analyse des résultats est réalisée grâce à une alliance de bioingénierie, de nanotechnologie et d’intelligence artificielle. Cette triple combinaison technologique innovante – sans culture – permet un diagnostic rapide et efficace des maladies infectieuses bactériennes, virales et fongiques.
« Cette avancée est d’autant plus cruciale après la pandémie de Covid-19 qui a démontré que les maladies infectieuses peuvent avoir un impact significatif non seulement sur la santé des individus, mais aussi sur l’économie et la société. »
La pépite toulousaine a développé et obtenu le marquage CE pour deux applications de diagnostic moléculaire (infections ostéo-articulaires et à dermatophytes) qui permettent, en trois heures, d’analyser simultanément en biopuces automatisées 64 échantillons. Un premier client, un laboratoire privé installé à Muret, utilise la solution depuis mars dernier.
Innovation de rupture
« Il n’y a pas d’autre dispositif de diagnostic in vitro qui utilise à l’heure actuelle de l’intelligence artificielle », explique Mathilde Plinet, ingénieur en analyse de données chez Dendris en charge de l’apprentissage du modèle d’intelligence artificielle. Le fonctionnement de cette technologie novatrice repose sur une base de données d’apprentissage alimentée par des échantillons cliniques étiquetés.
Ces échantillons permettent au modèle de reconnaissance de Dendris d’apprendre à identifier différentes bactéries, renforçant ainsi la sensibilité et la spécificité de détection des pathogènes. Lorsqu’une nouvelle bactérie est ajoutée à la base de données, le modèle est réentrainé, améliorant ainsi en permanence ses performan ces. Cette capacité d’adaptation permet de surmonter les défis liés à la détection de certaines bactéries et d’optimiser les résultats.
La plateforme de Dendris, accessible via une application web sécurisée, est hébergée sur un serveur certifié HDS (hébergeur de données de santé), afin de garantir aux laboratoires et aux patients sécurité et confidentialité dans le traitement et l’exploitation des données. Dendris est née en 2009 d’un brevet de fabrication de biopuces à ADN, permettant de fixer par liaisons covalentes des sondes sur support solide (la - mes de verres) en décuplant la potentialité d’hybridation des sondes grâce aux dendrimères. Le brevet a été déposé en 2003 par Jean-Marie François et Jean- Pierre Majoralet, chercheurs à l’Insa et au CNRS.
Avec Richard Fabre, biologiste fondateur du laboratoire Biopole, ils ont décidé de créer une nouvelle génération d’outils de diagnostic exploitant l’invention. En 2010, les trois scientifiques ont été rejoints par Michel Corbarieu et Alain Léonard, deux serial entrepreneurs.
L’un est le cofondateur de Silogic et l’autre le créateur de Teknimed. Dendris, qui emploie aujourd’hui dix salariés, vient de recruter Nathalie Vandenbroucke, au poste de directrice générale afin d’accélérer son développement en France et à l’international.