Depuis Toulouse, GLS France vise le milliard d’euros de chiffre d’affaires d’ici 2031
Transport. En 2019, le spécialiste de la livraison de colis jusqu’à 30 kg dont le siège social se trouve à Basso-Cambo, réalisait 330 M€ de chiffre d’affaires. Dopé par l’explosion du commerce en ligne depuis la crise sanitaire, GLS France a dépassé les 550 M€ l’année dernière. Une croissance XXL soutenue par d’importants investissements pour optimiser ses infrastructures logistiques et verdir sa flotte de véhicules.

Porté par le boom de l’e-commerce depuis la crise sanitaire, le marché de la livraison de colis est en plein essor et la dynamique n’est pas prête de ralentir bien au contraire. « Évaluée à environ 474 Mds$ en 2024, ce secteur devrait atteindre à l’échelle mondiale 736 Mds$ d’ici 2033, pour un taux de croissance annuel estimé à 5,6 % », selon une récente étude publiée par Business Research Insights, expert en analyse de marché.
Parmi les acteurs majeurs qui se partagent le gâteau en France, figure en tête La Poste avec ses filiales Colissimo, Chronopost ou encore DPD, les spécialistes du transports express comme DHL, Fedex et Geodis. Dans l’ombre de ces géants, GLS France pèse aujourd’hui entre 7 et 8 % du marché.
Cette filiale du groupe GLS (General Logistics Systems) est détenue par IDS (International Distribution Services), elle même propriété d’EP Corporate Group, holding du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky qui détient également l’opérateur postal britannique Royal Mail. L’homme d’affaire est par ailleurs bien implanté en France puisqu’il est propriétaire de nombreux journaux, dont Marianne, Télé 7 jours et Elle.
Livraison dans les 24 à 48 heures
GLS France, dont le siège social se trouve à Basso-Cambo à Toulouse (200 salariés), revendique aujourd’hui 550 M€ de chiffre d’affaires, près de 5 900 entreprises clientes, 10 hubs et 96 agences aux quatre coins de l’Hexagone, ainsi que plus de 10 000 points relais GLS. Son site de collecte et de livraison de Sesquières traite 10 000 colis par jour.
« Nous livrons tout ce qui peut être transporté dans des cartons de 0 à 30 kg : des vêtements, des croquettes pour chiens, du petit mobilier, des pneumatiques… Nous sommes présents sur les marchés BtoB et BtoC. Autrement dit, nous travaillons aussi bien pour les professionnels que les particuliers, directement à domicile ou en points relais (magasins et lockers), en France comme à l’étranger puisque GLS est présent dans plus de 40 pays », détaille son directeur général Nicolas Robert avant de poursuivre :
Nous ne gérons pas le CtoC, ce qui veut dire que les particuliers ne peuvent pas directement envoyer via GLS, c’est uniquement à travers les grands opérateurs, les e-commerçants et les boutiques en physique. Nous sommes capables de livrer 92 % du territoire français en 24 heures. »
50 M€ dans une nouvelle plateforme logistique
Spécialisé dans le premier et dernier kilomètre grâce à un réseau logistique optimisé, GLS France - qui a enregistré une croissance de 50 % de son chiffre d’affaires sur les cinq dernières années - ambitionne d’atteindre le milliard d’euros d’ici 2031. « Nous avons clairement la chance d’être sur un secteur en forte croissance mais cela tient également au fait d’avoir réussi à gagner des parts de marché chez nos concurrents », explique Nicolas Robert.

Il faut dire, poursuit l’intéressé, que « la jeune génération commande de plus en plus en ligne, encore plus que leurs aînés. Pour absorber cette intensification des flux qui ne cesse de croître, nous avons et allons continuer d’investir massivement ». En septembre dernier, l’entreprise a ainsi inauguré un nouveau hub de 50 M€ au Coudray-Montceaux, dans l’Essonne.
Ultra moderne, cette plateforme de 11 000 m², située sur sept hectares, a une capacité de traitement de 350 000 colis par jour. « Cette montée en cadence et cette hausse d’activité s’accompagnent bien sûr d’un renforcement de nos équipes. Nous embauchons aussi bien des profils d’ingénieur, que des opérateurs et des livreurs. »
Autre cheval de bataille, gagner en visibilité sur un marché ultra concurrentiel. « Nous avons certes été par le passé un des sponsors officiels du Toulouse Football Club. Mais il est vrai que l’on souffre d’un manque de notoriété sur le bassin toulousain alors même que l’on fait partie des 20 plus grosses boîtes du territoire. Plus largement notre objectif est aussi d’imposer la marque GLS dans le paysage français », affirme le dirigeant qui a fait des questions environnementales une autre de ses priorités.
Entre recherche de notoriété et défi environnemental
Alors que le secteur des transports reste le premier contributeur aux émissions de gaz à effet de serre en France (32 %), devant l’agriculture (19 %) et l’industrie manufacturière (18 %), « avec plus de 130,5 millions de tonnes équivalent CO2 rejetés chaque année » (source Commissariat général au développement durable), la croissance de GLS France est-elle compatible avec les enjeux climatiques actuels ?
La réponse est oui pour son directeur général qui assure par ailleurs que des efforts ont déjà entrepris et vont se poursuivre. « Nous allons continuer à investir dans des modes de transport plus respectueux de l’environnement, tels que les fourgonnettes électriques, les vélos cargo ou l’utilisation de biocarburants et de biogaz, insiste-t-il :
Aujourd’hui, environ 15 % de la flotte de livraison est constituée de véhicules électriques, avec des objectifs croissants d’augmentation dans les années à venir. Par ailleurs, plus de 70 % de nos agences sont équipées de prises pour charger les véhicules. Cela nous permet aussi d’offrir l’électricité à nos partenaires pour les soutenir dans leur transition énergétique. »
Pleinement engagé à prendre sa part dans cette révolution verte, GLS France prépare aussi l’arrivée des poids lourds électriques. « Nous avons en effet d’ores et déjà investi dans des installations et des stations de recharge destinées à les accueillir », conclut Nicolas Robert.