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« Des sabots sous les arbres » associe agroforesterie et gestion des équidés

Aménagement. À Blagnac, l’association « Des sabots sous les arbres », lauréate de la deuxième session des budgets participatifs de la région, a de quoi séduire les centres équestres, éleveurs et propriétaires de chevaux.

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Fusionner cultures et arbres avec le bien-être des équidés, c’est l’objectif que s’est fixé l’association « Des sabots sous les arbres ». Fondée à Blagnac en mars 2021 par Nathalie et Christophe Boschetti, deux salariés dans l’aéronautique et également cavaliers confirmés, cette association a pour ambition de promouvoir d’autres modes de gestion équine via le concept de paddock paradise.

L’association est lauréate de la deuxième session des budgets participatifs de la Région. DR

Il s’agit de créer une piste permettant à des chevaux d’évoluer librement dans un grand pré divisé en plusieurs paddocks délimités par des arbres et réservés soit à la culture fourragère, soit à la pâture. Accompagné par la Région Occitanie et le département de la Haute-Garonne, ce projet a été retenu parmi les lauréats de la deuxième édition des budgets participatifs « Ma solution pour le Climat » dédiés à la mise en œuvre de solution concrètes répondant aux enjeux climatiques sur le territoire régional. Cette année, 26 projets ont été retenus sur l’ensemble de la région, dont 10 en Haute-Garonne, pour un financement de près de 2,2 M€ portant sur les catégories suivantes : « une alimentation durable », « la culture en Occitanie, bien commun », « l’Occitanie ouverte sur le monde », « vos solutions pour la mer et le littoral » et « montagnes d’Occitanie, terres de vie et d’innovation ». Parmi ces 10 projets, figure celui de l’association « Des sabots sous les arbres ».

Des prestations destinées au monde équin et au secteur agroforestier

La solution d’aménagement proposée par l’association, combinant agroforesterie et hébergement du cheval, a obtenu 200 votes à l’issue du scrutin citoyen qui s’est déroulé de décembre 2020 à janvier 2021. Ce projet va dès lors bénéficier d’une aide à hauteur de 15 K€, qui permettra de financer l’installation des clôtures, d’un point d’eau, des abris pour les chevaux, ainsi que la plantation et la protection des arbres.
S’adressant à la fois au monde équin (élevages, haras, centres équestres, particuliers…) et au secteur agroforestier (agriculteurs, pépiniéristes), ce projet permettrait aux chevaux de parcourir en moyenne entre 15 et 25 km par jour (soit la distance moyenne parcourue en liberté), de vivre en troupeau (sept chevaux maximum par paddock) et de bénéficier d’une alimentation à base d’herbe et de foin à volonté. En somme, aménager un espace de vie proche de l’environnement naturel de l’animal. Le projet vise, en outre, à favoriser la biodiversité et à lutter contre l’érosion des sols grâce aux racines des arbres.

Une démarche qui s’inscrit dans les normes décrétées par la charte du bien-être des équidés

« C’est un objectif qui nous tient particulièrement à cœur. Au fur et à mesure que les mentalités évoluent concernant l’environnement des chevaux, de plus en plus de propriétaires évitent les structures dans lesquelles les chevaux sont cloîtrés dans des box toute la journée  », explique Nathalie Boschetti, cofondatrice de l’association. De fait, un box de 3 m sur 3 m permet au cheval de se déplacer sur une distance maximale équivalente à 250 m par jour. Centres équestres, écuries, élevages, particuliers… tous les acteurs du monde équestre peuvent bénéficier des prestations de l’association :

« Nos services sont en adéquation avec ce que recherchent les centres équestres. Les propriétaires sont exigeants sur les prestations incluses dans les pensions proposées par les centres car c’est un investissement. C’est pourquoi il est important que l’environnement des chevaux soit conforme aux exigences de l’Institut français du cheval et de l’équitation (IFCE) ».

Imaginé depuis 2019, le projet de l’association peut désormais se concrétiser en commençant par la plantation de 100 arbres d’ici la fin de l’année 2021 pour délimiter les paddocks. Par ailleurs, Nathalie et Christophe Boschetti prévoient de constituer un réseau entre les acteurs du monde équestre et ceux de l’agroforesterie, et d’intégrer 10 à 15 personnes supplémentaires au sein de l’association.