Déserts médicaux : AlbaSanté vise le million de téléconsultations à domicile avec un infirmier
Santé. Pour répondre à la problématique d’accès aux soins en France, l’entreprise AlbaSanté a développé un service de téléconsultation médicale à domicile, assistée par un infirmier libéral. Lancée en 2024 sur le Grand Montauban et Toulouse Métropole, elle ambitionne de déployer ce service à l’échelle nationale et de multiplier dès cette année par 15 le nombre de médecins et par huit celui des infirmiers impliqués.

« Un délai de deux à six heures après la prise de rendez-vous », avant de commencer la téléconsultation accompagnée d’un infirmier diplômé d’État. C’est la promesse de Mathieu Barbara, cofondateur d’AlbaSanté, une plateforme de téléconsultation médicale assistée basée à Montauban. Fort de 17 ans de carrière dans le milieu médical, il crée l’entreprise en 2024, avec l’aide de David Lantin, ancien journaliste, et Michel Bosio, entrepreneur, « en réponse aux difficultés croissantes d’accès aux soins ».
La téléconsultation réinventée
10 millions de Français vivent dans des zones sous-dotées en professionnels de santé. Avec un délai moyen de 11 jours pour obtenir un rendez-vous chez un généraliste, AlbaSanté souhaite apporter une réponse concrète et accessible aux patients sachant que d’ici 2027, la France pourrait perdre 30 % de généralistes, d’après un rapport de l’Assemblée nationale, Vie Publique et de l’Ordre des médecins.
« Dans certaines zones rurales, même un simple renouvellement d’ordonnance peut devenir un parcours du combattant. AlbaSanté veut changer la donne », affirme Mathieu Barbara. Plus que la donne, l’entreprise relève le défi de la téléconsultation, en conservant le contact humain. Au cœur de la relation patient/soignant, l’infirmier assure la réalisation de l’examen clinique, la prise de constantes vitales, et assiste le patient pendant toute la téléconsultation avec un généraliste inscrit à l’Ordre des médecins. « Notre ambition est claire : remettre l’humain au cœur du soin. L’infirmier ou l’infirmière apporte l’écoute, l’expertise clinique et la confiance », explique Michel Bosio.
Un service transparent, « au bénéfice de tous »
Cette relation tripartite permet d’assurer un diagnostic plus complet, une meilleure qualité de soin et une réduction significative du recours aux urgences, dans des territoires où elles font défaut ou au contraire sont saturées. Michel Bosio renchérit : « Grâce à l’infirmier ou l’infirmière, le médecin dispose d’un tableau clinique clair, précis, peut poser un diagnostic fiable, même à distance », et délivrer une ordonnance, si nécessaire.
Avec un paiement qui s’effectue à la prise du rendez-vous sur albasante.fr, le tarif de 65 € les jours ouvrés et de 89 € les week-ends et jours fériés, inclut l’intervention de l’infirmier, la téléconsultation médicale et l’utilisation de la plateforme. Selon son contrat de mutuelle, le patient peut jouir d’une prise en charge partielle ou totale. Mais l’entreprise, au statut privé, rappelle qu’elle se positionne sur un secteur hors nomenclature. Concrètement, ce service n’est pas pris en charge par la Sécurité sociale.
Une entreprise sur un marché en plein essor
Avec plus de 13 millions de téléconsultations réalisées en 2020 en France, contre 100 000 en 2019, selon l’Agence du Numérique en Santé, AlbaSanté se positionne sur un marché en pleine expansion. Filiale du groupe montalbanais Alba Gestion Holding, l’entreprise s’appuie sur plus de 10 M€ de fonds propres, qui lui permettent d’assurer son ambition nationale.
En effet, près d’un Français sur deux souhaite recourir à la téléconsultation. Ils sont autant chez les médecins, les infirmiers et les infirmières. Poussée par une forte croissance, AlbaSanté souhaite passer de 20 à 300 médecins et de 256 à 2 000 personnels infirmiers d’ici la fin de l’année 2025 sur l’ensemble du territoire français. « Le modèle d’AlbaSanté s’inscrit parfaitement dans l’évolution des usages de santé. C’est une réponse moderne, humaine et efficace », insiste David Lantin. Sure de son modèle, l’entreprise ambitionne le million de téléconsultations dès 2026.