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Deux sites occitans sélectionnés par le « plan eau »

Environnement. Parmi les 15 sites industriels désignés mi-août dans le cadre du Plan Eau lancé en mars par le gouvernement, deux sont basés en Occitanie : ArcelorMittal Méditérranée à Saint-Chély-d’Apcher et Sequens à Aramon. 

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L'eau
(Crédit : Freepik)

L’eau, élément indispensable dans les procédés de fabrication, représente pour l’industrie un enjeu essentiel de performance économique et environnementale. L’utilisation de cette ressource fait l’objet depuis quelques mois de plans établis par le gouvernement qui vise à réduire de 10 % des prélèvements en eau d’ici 2030.

L’industrie, qui a déjà depuis cinq ans engagé des actions dans ce sens, a baissé de 17 % ses prélèvements en eau grâce à l’adaptation de ses outils productifs. Un premier pas réalisé en faveur de la sobriété hydrique cependant des efforts restent à faire.

De fait, le gouvernement continue de mobiliser les entreprises à travers différentes mesures dont un dispositif d’accompagnement qui cible 50 sites industriels dans le cadre du « plan eau ». 

Objectifs concrets des deux groupes occitans

Parmi les 15 premiers industriels identifiés en priorité, figurent un Lozérien et un Gardois. Le premier, ArcelorMittal Méditerranée regroupe les sites de Fos-sur-Mer (13) et de Saint-Chély-d’Apcher (48). Avec une capacité de production de 4 millions de tonnes d’acier par an, Il est ainsi le deuxième site sidérurgique français. Le site de Fos-sur-Mer est le principal consommateur d’eau des sites d’ArcelorMittal Méditerranée, avec un prélèvement annuel moyen d’eau industrielle (non potable) d’environ 16 millions de m3, notamment pour des étapes clés de refroidissement ou de rinçage des matériaux. Pour réduire drastiquement ses prélèvements en eau, le groupe a ainsi mis en place des circuits de recyclage et de réutilisation de l’eau afin de limiter les prélèvements dans le milieu. Le site de Fos-sur-Mer recycle à 97 % l’eau utilisée dans les procédés. Au cours des 15 dernières années, le site de Saint-Chely d’Apcher a, quant à lui, réduit de 60 % sa consommation d’eau.

Pour poursuivre dans cette démarche, ArcelorMittal Méditerranée prévoit d’autres actions telles que la réalisation de diagnostics eau ; la détection et la réparation des fuites ; des actions de sensibilisation du personnel ; l’optimisation et l’augmentation du taux de recyclage et réutilisation de l’eau dans les procédés industriels ; la modernisation des outils industriels avec de nouvelles tours aéroréfrigérantes plus performantes et enfin la captation des eaux de pluie et la mise en place de solutions de stockage.

Il a ainsi pour objectif de réduire de 10 % sa consommation d’eau à iso-production d’ici 2030.
De son côté, Sequens, qui produit des principes actifs pour l’industrie pharmaceutique disposant notamment de capacités de production grands volumes de principes pharmaceutique hautement actifs (HPAPI) sur son site basé à Aramon, poursuit, lui aussi ses efforts pour réduire sa consommation d’eau.

Cette dernière est utilisée en majeure partie pour refroidir les groupes froids nécessaires à la réalisation des opérations unitaires de synthèse pharmaceutique (50 % de la consommation) et absorber les calories des réacteurs lors des synthèses exothermiques (30 % de la consommation).

Les 20 % des consommations restantes sont principalement liées à de la consommation directe par les procédés (lavage de gaz, chaudière, pompes à vide). Le site effectue notamment la réalisation régulière de diagnostic eau pour identifier les actions concrètes.

Lors des nouveaux investissements comme en 2021 avec le projet de construction d’un nouvel atelier de production de principes pharmaceutiques hautement actifs réalisé dans le cadre du Programme France 2030, des technologies de type tours adiabatiques de refroidissement ont été installées pour réduire les consommations en eau de refroidissement sur ce nouvel atelier. Ces tours permettent de refroidir l’eau réchauffée par les processus afin de la réinjecter dans le système de refroidissement.

Ainsi, la nouvelle unité de fabrication du groupe est en boucle fermée et fait recirculer la même eau. De fait, ce système permet de réduire le prélèvement d’eau provenant du milieu naturel. Un nouveau diagnostic eau est également en cours de réalisation.

Pour rappel, les 50 sites industriels – qui ont été identifiés au regard de trois critères à savoir leur consommation initiale en eau, le contexte territorial de tension sur la ressource en eau et leur potentiel important d’économies d’eau – vont bénéficier d’un accompagnement de proximité par les Directions régionales de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Dreets), les Directions régionales de l’environnement, de l’aménagement et du logement (Dreal) et des Agences de l’eau dans la réalisation de leur plan de sobriété hydrique.