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Économie sociale et solidaire : plus de 200 projets accompagnés par Alter’Incub Occitanie Pyrénées en 10 ans

Entrepreneuriat. Alter’Incub Occitanie Pyrénées fête cette années ses 10 ans d’accompagnement au service de l’innovation sociale. Avec plus de 200 projets accompagnés et plus de 120 entreprises créées depuis sa présence dans la région, l’incubateur est une des entités les plus dynamiques du réseau.

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Parmi les 200 projets accompagnés depuis 2014 par l’incubateur Alter’Incub Occitanie Pyrénées, celui porté par Camille Routélous qui a lancé dans le Tarn son atelier de transformation de la matière cheveu en une micro-collection de vêtements et objets de décoration. (©Atelier Camille Routélous)

Publics ou privés, les incubateurs et autres accélérateurs et pépinières sont devenus en l’espace d’une quinzaine d’années des acteurs incontournables de l’écosystème entrepreneurial français. La preuve, le pays en compte aujourd’hui plus de 450 !

Terre d’innovation et berceau de nombreuses start-up, la Région Occitanie concentre à elle seule de nombreuses structures qui accompagnent les porteurs de projets ou entrepreneurs dans leur développement. Parmi elles, l’Alter’Incub Occitanie Pyrénées, qui se présente comme le premier incubateur d’innovation sociale.

83 % des projets soutenus pérennes à cinq ans

Également présent en Auvergne-Rhône-Alpes, Centre Val-de-Loire et Occitanie-Méditerranée, le réseau est installé sur le territoire pyrénéen depuis 2014. Porté par l’Union régionale des scop Occitanie Pyrénées, l’incubateur appuie celles et ceux qui expérimentent des solutions innovantes au service de l’intérêt collectif et du territoire, inscrites dans l’économie sociale et solidaire en Aveyron, Ariège, Gers, Haute-Garonne, Hautes-Pyrénées, Lot, Tarn et Tarn-et-Garonne. Les équipes interviennent en amont du projet jusqu’à sa phase de concrétisation, soit une période de suivi de 12 mois en moyenne.

Dix ans après son lancement, Alter’Incub Occitanie Pyrénées – qui propose deux appels à candidatures chaque année – annonce dans un communiqué daté du 16 octobre 2024 avoir soutenu « plus de 200 projets pour plus de 120 entreprises créées ». Des résultats qui font de lui « une des entités les plus dynamiques du réseau, avec 83 % des projets soutenus pérennes à cinq ans ». Une vraie satisfaction pour les deux déléguées en charge d’animer le dispositif, qui se projettent déjà dans l’après :

Pour l’avenir, nous souhaitons développer et aussi renforcer nos partenariats locaux ainsi que sensibiliser à de nouvelles manières d’entreprendre, axées sur la collaboration et la durabilité. »

Et alors que le dernier Baromètre Infogreffe sur les femmes et l’entrepreneuriat rapporte qu’à l’échelle nationale sur les 613 320 entreprises immatriculées en 2023, seules 190 680 ont été créées par des femmes (33,1 % vs 33,5% en 2022), l’incubateur pyrénéen revendique un public majoritairement féminin. 58 % des projets sont en effet portés par des entrepreneuses, et la moyenne d’âge est de 44 ans.

12 mois pour transformer un projet en entreprise

En Haute-Garonne, Tousolar fabrique et installe des panneaux solaires made in France. (©Tousolar)

Parmi les projets phares soutenus par Alter’Incub Occitanie Pyrénées ces dernières années, celui porté par Guillaume Lamiaud, le fondateur de Tousolar. Depuis 2021, la start-up haut-garonnaise, constituée en coopérative d’intérêt collectif (Scic), installe dans un rayon de une heure autour de Toulouse des panneaux bas carbone et 95 % recyclables assemblés en France, avec une offre d’accompagnement et de suivi.

Un pari ô combien risqué dans un secteur de l’industrie photovoltaïque dominé de la tête et des épaules par la Chine comme le rappelle Bpifrance dans un article publié en mai 2023 : « L’empire du Milieu pèse pour 80 % de la production mondiale des panneaux solaires, voire 95 % pour certains composants tel le polysilicium, et abrite les dix plus gros fournisseurs de la planète. »

Pour transformer ce qui n’était alors qu’un projet en entreprise Guillaume Lamiaud a intégré l’incubateur pyrénéen. « Au-delà du suivi, c’est une formidable source d’énergie que nous nous partageons entre les porteurs de projets réunis par Alter’Incub et les équipes », explique l’intéressé qui dirige aujourd’hui une entreprise de 12 associés et huit employés.

Des projets à fort impact sociétal et environnemental

Dans le Tarn, Camille Routélous a elle aussi bénéficié de l’accompagnement de l’incubateur. Depuis son atelier niché dans l’abbaye de Sorèze, cette artisane transforme les cheveux en une micro-collection de vêtements et en objet de décoration, assises et paravents.

Un projet « éthique et écologique » lancé en 2021 qui s’inscrit pleinement dans la dynamique de l’économie circulaire puisque que la jeune entrepreneuse s’est associée à 70 salons de coiffure de la région toulousaine pour collecter les cheveux. Une matière méconnue qui présente pourtant de nombreuses qualités, semblables à celles de la laine : chaleur, imperméabilité, durabilité… « Je n’aurais pas autant apprécié l’expérience de l’entrepreneuriat si je n’étais pas passée par un incubateur comme Alter’Incub. Entreprendre, c’est inventer, expérimenter, prendre des risques, briser les règles, faire des erreurs et s’amuser », conclut Camille Routélous.