Emploi des cadres en Occitanie : vers un ralentissement des embauches en 2024 ?
Emploi. Après avoir drastiquement chuté en 2020, l’emploi cadre a connu deux années exceptionnelles en Occitanie. Selon l’enquête annuelle réalisée par l’Apec, la dynamique s’est poursuivie en 2023 avec un volume de 19 410 recrutements de cadres (+12%). En 2024, les prévisions tablent davantage sur une stabilité des intentions d’embauche.
Malgré un contexte de crise économique sur fond de tensions géopolitiques, la dynamique positive se poursuit sur le marché de l’emploi des cadres en Occitanie. Le trou d’air historique de 2020 dû à la pandémie de covid-19 (-29 %) semble définitivement dans le rétroviseur avec une progression de 12 % des recrutements en 2023, ce qui représente 19 410 embauches.
Des résultats qui permettent à la région de se hisser sur le podium des territoires français les plus porteurs en la matière, juste derrière les Pays de la Loire et l’Auvergne-Rhône-Alpes. Autre bonne nouvelle, « cette tendance devrait se poursuivre en 2024, portée notamment par la bonne orientation des activités informatiques autour de la métropole de Montpellier et de la filière aéronautique, très présente dans le bassin de l’emploi toulousain », s’est réjouie Cyrille Longuépée, déléguée régionale de l’Association pour l’emploi de cadres (Apec), lors d’un point presse organisé début avril à l’occasion de la publication des résultats de l’enquête annuelle sur l’emploi des cadres réalisée de novembre à mars, auprès de 708 établissements du secteur privé.
Les PME occitanes, pourvoyeuses d’emplois cadres
Près de 20 000 embauches sont ainsi prévues cette année par les entreprises d’Occitanie (+3 %, contre +2 % au niveau national), essentiellement sur le territoire de l’ex-Midi-Pyrénées (73 % des projets). Six embauches sur dix sont portées par des PME de moins de 250 salariés, « ce qui signifie qu’elles sont nombreuses et surtout qu’elles sont aujourd’hui les principales créatrices d’emplois », a souligné Cyrille Longuépée avant de faire un focus sur l’industrie qui représente également un « fort vivier d’emploi de cadres », avec 18 % de recrutements prévus, versus 14 % dans le reste de l’hexagone.
Toujours alimenté par les besoins des entreprises qui doivent répondre à des enjeux majeurs de transformations numériques, énergétiques et environnementales, le secteur des services à forte valeur ajoutée* reste sans grande surprise LE plus gros pourvoyeur d’emplois avec 44 % des intentions d’embauche. Suivi par les autres services (26 %), le commerce (7 %) et enfin la construction (5 %). À noter que si les cadres des fonctions études-R&D (21 % des recrutements) et informatique (19 %) restent les plus recherchés, les opportunités d’emploi cadre dans le secteur de la santé et de l’action sociale ont explosé ces dernières années. Et la tendance devrait se poursuivre au regard du vieillissement de la population et l’accroissement des maladies chroniques.
Les cadres débutants, cibles privilégiées des recruteurs ?
Par niveau d’expérience, les cadres totalisant un à cinq ans de métier sont les plus recherchés en Occitanie avec 36 % des prévisions d’embauche. Ils devancent ceux offrant de six à 10 ans d’expérience (26 %), et les plus de 10 ans (12 %). À noter que si 17 % des intentions d’embauche concernent des débutants, « ce qui est une bonne chose au regard du nombre de jeunes diplômés arrivant sur le marché du travail chaque année », seuls 4% des intentions de recrutement concernent les cadres ayant plus de 20 ans d’expérience. Pour inverser la tendance, « l’Apec est fortement mobilisée pour sensibiliser les recruteurs et les inciter à élargir leurs critères d’embauche, au profit justement des cadres seniors ».
Enfin, alors même que le marché de l’emploi cadre a fait mieux que résister en 2023 – avec notamment 5 000 créations de postes – 72 % des entreprises interrogées anticipent pourtant des difficultés de recrutement sur l’année à venir. Pas de quoi inquiéter la déléguée régionale de l’Apec qui prévoit de son côté un simple retour à la normale après trois années de hausse ininterrompue : « Après les forts rebonds post-covid, la dynamique commence à s’éroder et devrait renouer progressivement avec ses standards d’avant crise sanitaire », a conclu Cyrille Longuépée.
*Services à forte valeur ajoutée : informatique, ingénierie R&D, activités juridiques, comptables et conseil, banque et assurance, communication et médias. Autres services : organisation associative, centres de formation, hôtellerie-restauration