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En 2021, la RFE compte double

Patronnat. Du côté de Longchamp cette année, un mouvement est né, celui d’une économie francophone renforcée, pour dépasser les frontières du monde d’avant en profitant d’une croissance et d’un moral XXL.

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Geoffroy Roux de Bézieux, président du Medef. DR

Est-ce l’effet pandémie, dans le sens étymologique de son préfixe, qui a fait basculer le Medef dans une vision plus globale, pour une croissance économique solide et solidaire ? Une chose est sûre, pour ce premier couplage Rencontre des Entrepreneurs de France et Rencontre des Entrepreneurs Francophones, sorte de REF puissance deux, on aura beaucoup parlé compétitivité, savoir-faire, joint ventures, effets financiers conjugués notamment sur les volets industrie 4.0, transition écologique et bien sûr santé. Pour son entrée dans l’arène, après les Sex Pistols de l’édition originelle, Geoffroy Roux de Bézieux use et abuse des symboles les plus décalés, via une liberté abordée par le prisme de Moustaki.

« Le sujet est trop grave pour que le combat soit laissé dans leurs seules mains. »

Et de liberté il aura été question tout au long des débats, dans une ambiance toute particulière de fin de crise bordée de préliminaires électoraux, où le gouvernement aura mouillé la chemise devant le patronat français. Ce ne sera certes pas la cible la plus difficile à conquérir, au vu de l’accueil patronal réservé à Bruno Le Maire. « Bienvenue à l’air libre », a scandé un Geoffroy Roux de Bézieux en verve, tout auréolé d’un traité d’éco-compatibilité signé le 24 août par 19 délégations francophones, ébauche d’un « commonwealth à la française » option 100% business, porté en étendard sociophilosophique, garant d’une « prospérité commune » pour contourner les écueils les plus pernicieux, qu’ils soient identitaires et/ou religieux.

Retour vers le futur

« Il y a un an, sur cette scène, je disais que le pire n’était pas certain ». Le pouls régulier et rythmé des patrons donne aujourd’hui raison au diagnostic médéfien. Et Geoffroy Roux de Bézieux de décrire « un moral qui n’a jamais été aussi haut depuis 20 ans », une sacrée singularité en sortie de Covid. Les vertus sont convoquées en force : notamment la vérité « qu’il faut dire », avec une science synonyme de progrès et de prospérité, une transition écologique posée en défi majeur, révolution aussi radicale que l’avènement du monde industriel, comme un trait tiré sur les anciens modèles de production sans trembler du crayon.

Et surtout sans invoquer la sainte décroissance à tout bout de champ, même si prix à payer il y aura. Geoffroy Roux de Bézieux devant ses fidèles rêve d’un monde nouveau, « libre et vert », où les entreprises tiendraient la tête d’affiche, dans un équilibre ô combien délicat. Les politiques, sur cet échiquier fragile ? « Le sujet est trop grave pour que le combat soit laissé dans leurs seules mains. »

On vérifie la pression, on rééquilibre, et on change de pneumatiques : l’économie de demain, pour rouler sans heurt, ne peut se concevoir que d’un oeil neuf, moteur et carrosserie mêlés, en s’alignant sur les premiers kilomètres parcourus par les 300 grandes entreprises françaises qui suivent déjà la road map de la décarbonation sans décélérer sur la croissance et l’innovation. Côté carburant, Geoffroy Roux de Bézieux fait le plein : les 5 400 passagers de la #REF 2021 ont félicité la dextérité, la performance et la ténacité du pilote…