En Midi-Pyrénées, l’entrepreneuriat au féminin poursuit sa progression
Création d’entreprise. L’entrepreneuriat continue de se féminiser sur l’ex territoire de Midi-Pyrénées. C’est ce qui ressort du dernier recueil statistique de l’Urssaf, publié le 9 avril 2024. Si la part des femmes parmi les travailleurs indépendants classiques se maintient en fin d’année 2023 (40,5%), celle concernant les femmes auto-entrepreneures progresse pour atteindre les 45 % (contre 43,2 % l’an dernier).
Malgré un contexte économique difficile, l’entrepreneuriat séduit toujours plus de Français. Et même s’il existe encore un écart important entre ceux qui émettent leur l’envie d’entreprendre et ceux qui passent réellement à l’action, le pays a enregistré une augmentation massive des créations d’entreprises ces dernières années. Entre 2012 et 2022, plus de 8 millions de sociétés ont ainsi vu le jour.
Une féminisation portée par le statut de l’auto-entreprise
En 2023, l’activité entrepreneuriale a continué de fleurir avec 1 051 500 nouvelles entreprises créées, c’est 1 % de moins qu’en 2022 (source Insee). Dans le détail, les créations de sociétés et d’entreprises individuelles classiques ont diminué respectivement de 8 % et 6 %, tandis que celles sous le régime du micro-entrepreneur ont enregistré une progression 3 %. Si la plupart des secteurs sont concernés par ce repli, en particulier le BTP (-8 %) et l’immobilier (-12 %), les activités dites de services administratifs et de soutien ont en revanche continué de progresser (+17 %).
Toujours au niveau national, l’Insee nous apprend que l’année dernière, 43 % des créateurs d’entreprises individuelles étaient des femmes. Cette part baisse de deux points par rapport 2022, retrouvant peu ou prou le niveau qui prévalait entre 2015 et 2021. Quid au niveau régional ?
Dans un communiqué daté du 9 avril 2024, l’Urssaf a publié un recueil de données statistiques qui vient justement éclairer la place des femmes dans ce paysage entrepreneurial en croissance. Et bonne nouvelle, localement aussi la tendance est positive. En effet, si la part des femmes parmi les travailleurs indépendants classiques se maintient en fin d’année 2023 (40,5 %), celle concernant les femmes auto-entrepreneures a fortement augmenté pour atteindre les 44,7 %, contre 43,2 % l’an dernier. Près de 18 100 entreprises ont été lancées par des femmes en 2022, dont près de 14 500 en auto-entreprise.
Profil type des entrepreneures
Si l’on s’en tient aux seules statistiques recueillies en Midi-Pyrénées en 2021 et 2022, une femme travailleuse indépendante est âgée de 46 ans et perçoit un revenu annuel moyen de 35 400 € contre 43 800 € pour les hommes, c’est 19,2 % de moins. Par ailleurs 10,8 % d’entre elles complètent leur activité par un emploi de salarié, une part proche de celle des hommes (9,8%).
En comparaison, les femmes sous statut d’auto-entrepreneur sont âgées de 43 ans et touchent un revenu annuel moyen de 6 037 €, contre 7 594 € pour leurs homologues masculins. 30,1 % d’entre elles exercent plusieurs activités en parallèle, c’est moins le cas pour les hommes (25,5 %).
Pour l’Urssaf, « ces écarts de salaire s’expliquent en partie par la nature des activités investies. Elles sont en effet sur-représentées dans les secteurs les moins rémunérateurs : coiffure et soins du corps, santé et action sociale, autres services à la personne... On note tout de même que les revenus moyens des auto-entrepreneurs sont plus homogènes entre femmes et hommes que pour les travailleurs indépendants classiques ».
Que ce soit pour les travailleuses indépendantes et les auto-entrepreneures, le BTP reste le secteur le moins plébiscité par la gente féminine. Parmi les auto-entrepreneurs, et pour la première fois cette année, un secteur est paritaire : il s’agit des métiers de bouche avec 50 % de femmes.