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Entreprises en difficulté : la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées lance sa banque judiciaire

Financements. Avec l’envolée du nombre des procédures collectives, les banques judiciaires spécialisées dans l’accompagnement des entreprises en difficulté voient leur activité boostée. À Toulouse, la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées vient d’ouvrir la sienne sous la marque Banque de l’Orme.

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Christophe Le Pape, président de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, et Julien Baland, directeur de la Banque de l’Orme, ont officialisé le 17 septembre 2025 à Toulouse le lancement de cette nouvelle banque judiciaire. (©CEMP)

Alors qu’en 2019, avant la crise sanitaire, les défaillances d’entreprise étaient au plus bas depuis 10 ans (52 000 en France dont 4511 en Occitanie), depuis 2022 et la fin du quoiqu’il en coûte, leur nombre est reparti à la hausse. Avec près de 68 000 procédures collectives enregistrées en 2024, la France a même atteint « un niveau de défaillances inédit depuis plus d’une décennie ».

C’est ce qu’indique le cabinet de conseil Altarès qui a publié le 1er septembre 2025 une étude sur les entreprises en difficulté en 2024, coréalisée avec la société d’audit Deloitte. Plus préoccupant encore : cette hausse de 17 % par rapport à 2023 touche particulièrement les TPE et PME, fragilisées à la fois « par la conjoncture économique, la reprise des assignations Urssaf et la pression accrue sur leur trésorerie. »

En Occitanie, ce sont ainsi 6 023 procédures de sauvegarde, redressement et liquidation judiciaires directes qui ont été ouvertes l’an dernier. Un chiffre en hausse de 13 % sur un an, parmi lesquelles 92 % de TPE-PME. Derrière ces chiffres, un grand nombre d’emplois sont menacés.

C’est le cas de la mise en redressement judiciaire du montalbanais Pascal Coste Coiffure (725 salariés), du haut-garonnais Standard, spécialisé dans le commerce de vêtements (250 salariés) ou encore de la clinique Toulouse Lautrec à Albi (210 salariés).

Répondre à une urgence

Un contexte qui redevient « porteur » pour les banques judiciaires, spécialisées dans l’accompagnement des entreprises en difficulté vers le rebond. C’est le cas de la Banque de l’Orme, la marque sous laquelle depuis quelques années, ailleurs dans l’Hexagone, la Caisse d’Épargne exerce cette activité méconnue.

Annoncé en janvier par Christophe Le Pape, président de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées, lors du lancement de son plan stratégique 2030, ce 13e bureau régional a été inauguré le 17 septembre 2025 à Toulouse à l’occasion d’une soirée organisée à la Chambre de commerce et d’industrie en présence d’Alain Di Crescenzo, président de CCI France et du conseil d’orientation et de surveillance (COS) de la Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées.

« La création de la Banque de l’Orme répond à une urgence, mais aussi à une vision, celle d’un monde économique où aucune entreprise ne doit être laissée seule face à la difficulté », détaille Christophe Le Pape. Et d’ajouter :

Notre ambition est d’accompagner chaque entrepreneur avec lucidité et bienveillance, en lui donnant les moyens de traverser la crise et de reconstruire un avenir. C’est cette volonté d’allier exigence financière et soutien humain qui fonde la raison d’être de la Banque de l’Orme. »

Affacturage, loi Dailly…

Concrètement, la nouvelle agence s’adresse à toutes les entreprises fragilisées par une procédure collective, qu’il s’agisse d’une procédure de sauvegarde, d’un redressement
judiciaire, d’un plan de continuation, d’une liquidation avec poursuite d’activité ou encore
de la nomination d’un administrateur provisoire.

À ces dernières, elle propose un large panel de services : depuis l’ouverture immédiate d’un compte courant jusqu’aux financements moyen et long terme en passant par la mise en place des moyens de paiement classiques, la gestion des flux et surtout la mise en œuvre de financements du cycle d’exploitation tels qu’affacturage, escompte d’effets de commerce et cession de créances loi Dailly.

Pour séduire ses clients, elle met d’autres arguments en avant : une prise de décision rapide, une réponse personnalisée et des experts formés et dédiés qui travaillent en lien avec les administrateurs et mandataires judiciaires, les avocats et les experts-comptables

Une réponse rapide et sur-mesure

« Dans les périodes les plus critiques, les entrepreneurs ont besoin d’un partenaire solide qui continue de croire en leur capacité à se retourner. C’est ce rôle que nous voulons jouer, en accompagnant sans jugement, en analysant avec lucidité et en proposant des solutions réalistes, tout en restant un appui constant pour redonner une perspective d’avenir à chaque entreprise », ajoute Julien Baland, directeur de la Banque de l’Orme à Toulouse.

La Banque de l’Orme est classée « Excellent » dans le palmarès 2025 des meilleures banques judiciaires dans la catégorie « Restructuring & Entreprises en difficulté » réalisé par Décideurs Magazine.

La Caisse d’Épargne Midi-Pyrénées compte quelque 150 000 sociétaires, 2 000 collaborateurs. Elle a octroyé en 2024 près de 2,4 Md€ de crédits aux particuliers et aux entreprises.