Surveillance radar : le toulousain EPSI crée un laboratoire commun avec l’école des Mines d’Albi

Dans le secteur de la surveillance de sites par radar à onde continue, un marché trusté par les Américains, les Israéliens et les Chinois, la France ne compte qu’un seul opérateur, dont les bureaux d’étude se trouvent en Occitanie. Fondée en 2019 par une poignée de collaborateurs de Rockwell Collins France, la société EPSI développe, fabrique et commercialise des systèmes de détection d’intrusion basée sur cette technologie. Le fruit d’une dizaine d’années d’expérience acquise chez le sous-traitant aéronautique blagnacais.

Depuis sa création, l’entreprise a étoffé sa gamme de radars PSR et de logiciels dédiés destinés à la protection de sites sensibles tels que les Opérateurs d’Importance Vitale (administrations, entreprises publiques ou privées dont l’État a jugé le fonctionnement indispensable à la vie de la nation), les sites industriels ou encore des événements destinés au grand public avec notamment le lancement en juin dernier de Sentinis.

Une solution prête à l’emploi

Un produit « plug and play » dont la mise en œuvre requiert un minimum d’intervention, sans installation de logiciels ou de matériels complémentaires, ce qui permet de réduire les erreurs de paramétrage et de manipulation. Sentinis est utilisé comme support unique pour tous les radars de la gamme PSR, ainsi que des systèmes tiers, tels que caméras ou haut-parleurs. Le dispositif permet de réaliser de la détection périmétrique et surfacique en regroupant le traitement des signaux dans un bloc technique commun.

Cette simplicité de mise en œuvre doit aussi concourir à la démocratisation des systèmes de surveillance conçus par EPSI. « Notre objectif avec Sentinis est de faire gagner en efficacité nos clients et partenaires, en fournissant une solution clé en main plutôt que les pièces techniques d’un côté et de l’autre les logiciels nécessitant des paramétrages », explique Frédéric Chaumeil, directeur d’EPSI.

L’expertise d’EPSI lui a valu d’être sélectionnée par le ministère des Armées français, ainsi que par l’ensemble des acteurs de la filière énergie, pour la protection de leurs sites. C’est du reste en collaboration avec l’un de ses clients majeurs, qu’EPSI en est venu à repenser ses solutions pour proposer un système compact tout-en-un. « Jusqu’alors, nous fournissions nos installations sous la forme de pièces détachées, répondant à des problématiques précises. Les équipes techniques de l’un de nos clients majeurs nous ont challengé en impulsant cette demande d’une solution intégrée, centralisant tout le savoir d’EPSI. C’est ce partenariat de confiance qui nous a aidé à faire mûrir notre offre produit et nos solutions », poursuit Frédéric Chaumeil.

Un nouveau partenariat de recherche

En pleine croissance, l’entreprise de Beauzelle (Haute-Garonne) a annoncé en octobre la signature d’un partenariat avec le Centre Génie Industriel IMT Mines d’Albi pour la création d’un laboratoire commun de recherche dénommé RadaR-IO. Financé par EPSI et encadré par les professeurs d’IMT Mines Albi, ce laboratoire commun mobilisera une équipe de doctorants, d’ingénieurs chercheurs, et d’ingénieurs radar d’EPSI.

Grâce à cette nouvelle structure, l’entreprise haut-garonnaise souhaite monter en compétence dans le domaine du traitement de signal et de la donnée radar mais également perfectionner ses algorithmes. Il s’agit notamment d’améliorer les étapes de détection, de classification, et même de levée d’alerte grâce à des outils d’intelligence artificielle (IA) et d’exploitation de ces éléments, par exemple en termes de recommandation ou de déploiement. Lucile Canourgues, directrice des opérations d’EPSI, l’assure :

Le défi à relever ces prochains mois, et l’un des objectifs prioritaires de ce laboratoire commun, sera notamment d’intégrer davantage l’intelligence artificielle au sein de nos algorithmes. C’est naturellement que nous nous sommes tournés vers l’école d’ingénieurs IMT Mines Albi et nous sommes convaincus du bénéfice mutuel de cette collaboration. »

Pour Lionel Luquin, directeur d’IMT Mines Albi, ce laboratoire commun offre à ses étudiants de nouvelles opportunités de recherche. « C’est de notre intérêt commun pour la recherche, l’innovation et la formation dans le domaine de l’utilisation de technologies d’Intelligence artificielle qu’est également né ce laboratoire commun. Il est l’occasion pour nos étudiants de travailler sur des projets de pointe dans le domaine de la sécurité aux côtés d’experts et d’en voir l’application concrète », assure-t-il.