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Fournisseur d’Airbus, l’américain AMI Metals choisit l’Ariège pour installer sa première usine en France

Implantation. Située en Ariège, entre Pamiers et Foix, la petite commune de Varilhes, 3 500 habitants, accueillera bientôt un poids lourd de l’usinage des métaux pour l’aéronautique. L’américain AMI Metals prévoit en effet de s’installer dans un bâtiment de 10 000 m² dans la zone d’activité du parc industriel Delta Sud. Une nouvelle preuve de l’attractivité de la région.

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Photo de l'entreprise AMI Metals
Spécialisée dans la découpe de métaux sur mesure pour le secteur aéronautique, l’entreprise américaine AMI Metals va, d’ici la fin de l’année, créer une trentaine d’emplois pour assurer le démarrage de ses activités à Varilhes, en Ariège. (©AMI Metals)

Avec des entreprises telles qu’Aubert & Duval, Recaero, Mapaero (aujourd’hui dans le giron d’AkzoNobel), Mécaprec ou encore Premetec, la filière aéronautique est déjà bien présente en Ariège où elle compte quelque 3 500 emplois. Ils devraient être bientôt un peu plus nombreux avec l’arrivée d’AMI Metals, une entreprise américaine spécialisée dans la découpe de métaux sur mesure. Elle fournit plaques, tôles, barres et profilés extrudés en aluminium pour l’industrie aérospatiale. Elle est l’un des fournisseurs de Boeing et d’Airbus.

Pour se rapprocher de ce client exigeant, l’entreprise, qui est déjà présente en Belgique, au Royaume-Uni et en Turquie, a donc choisi de s’installer en Occitanie plutôt que dans l’une des quatre autres régions de l’Ouest et du Sud de la France préalablement identifiées par la société américaine. L’opération de séduction menée par Ad’Occ, l’agence régionale de développement économique, a vraisemblablement pesé dans la balance.

10 000 m² de bâtiment

Ses équipes ont en effet accompagné AMI Metals à chaque étape de son processus d’implantation : depuis l’identification des sites susceptibles de répondre aux critères de l’entreprise jusqu’à la mise en avant de l’environnement économique et de l’écosystème aéronautique régional, en passant par la rencontre avec les décideurs nationaux et locaux. Outre l’État et la Région Occitanie, à travers Ad’Occ, la Communauté d’agglomération Foix-Varilhes et la commune de Varilhes sont également intervenues sur ce dossier.

Photo de l'ancienne usine MKAD à Varilhes
AMI Metals a acheté les 10 000 m² de l’ancienne usine MKAD à Varilhes pour installer son activité de découpe des métaux. (©DR)

Pour installer ses activités de découpe des métaux, AMI Metals a acquis un bâtiment de 10 000 m² qui a déjà un passé industriel. Il a été conçu en 2016 pour l’usinage de pièces aéronautiques en titane pour le compte de la société aéronautique MKAD. Mais face aux importantes baisses de cadences opérées chez les avionneurs pendant et après la crise de la Covid, l’industriel - qui employait sur le site 45 salariés - a dû se résoudre à cesser son activité.

En 2021, avec le soutien de la Région Occitanie, le bâtiment a été repris par la société AHG Medical en vue de la fabrication de masques chirurgicaux en réponse à la crise sanitaire. Deux ans plus tard, l’entreprise, qui a employé jusqu’à 200 salariés et produit près de 35 millions de masques par mois, a vu ses débouchés s’effondrer, face à la concurrence des masques venus d’Asie et vendus bien mois chers. En juin 2023, le tribunal de commerce a prononcé la liquidation de l’entreprise.

Un site géographique stratégique

Malgré ces deux projets de réindustrialisation avortés, la Région veut y croire encore. Notamment sa présidente Carole Delga qui, dans un communiqué du 10 juillet 2024, salue l’arrivée du géant américain à Varilhes, synonyme selon elle de « création de nombreux emplois ». D’ici la fin de l’année, une trentaine devrait être créée à Varilhes pour soutenir le démarrage de l’activité. « L’arrivée d’AMI Metals dans l’agglomération de Foix-Varilhes confirme que c’est un territoire industriel attractif. C’est aussi la preuve que la réindustrialisation dans les territoires ruraux est possible », assure ainsi Carole Delga. Et de rappeler :

En Occitanie, depuis 2016, nous prenons toute notre part à l’effort de souveraineté industrielle du pays. Nous allons poursuivre ce travail d’accompagnement auprès des investisseurs pour attirer de nouvelles entreprises dans nos territoires. »

Le président d’AMI Metals, Scott Smith, souligne de son côté, l’intérêt stratégique que revêt, pour son entreprise, cette implantation dans le Sud-Ouest, à la fois proche des grands donneurs d’ordre du secteur aéronautique et à deux pas de l’Espagne.
« La France est un marché aérospatial majeur avec des clients de classe mondiale dans les secteurs de l’aviation commerciale, civile, de la défense et du spatial », assure ainsi le dirigeant avant de conclure :

Grâce à notre expertise opérationnelle et à notre nouvelle installation, nous serons parfaitement positionnés pour offrir un service à forte valeur ajoutée à nos nombreux clients en France et dans les pays limitrophes qui ont besoin de s’approvisionner en matières premières. »

Installée dans le Tennessee, AMI Metals est une filiale du groupe Reliance Inc, basé dans l’Arizona, l’un des plus grands opérateurs de centres de traitement des métaux en Amérique du Nord. Il emploie plus de 15 000 salariés disséminés sur 315 sites dans le monde.