Graine de Pastel investit 300 K€ dans son flagship store toulousain et se rêve en société à mission
Dermocosmétique. Forte de 3,5 M€ de chiffre d’affaires, la marque toulousaine spécialisée dans les produits de soins bio dont les principes actifs sont extraits de la plante de pastel, a investi 300 K€ pour lancer à Toulouse sa quatrième boutique. Un concept innovant dédié aux soins du visage qu’elle compte dupliquer d’ici deux ans dans les autres magasins de la marque.
Hausse du revenu disponible, croissance des classes moyennes, vieillissement de la population, impact des réseaux sociaux… les ventes de produits de soins de la peau sont en constante progression. Selon Research and Markets, un cabinet de conseil en marketing, le marché mondial des soins cosmétiques pour la peau, évalué à 146,6 Mds$ en 2024, devrait atteindre 197,2 Mds$ d’ici 2030, soit une progression annuelle de 5,1 % sur cinq ans.
Sur ce marché marqué par l’appétence de plus en plus forte des consommateurs pour les produits anti-âge, biologiques, naturels ou encore respectueux de l’environnement, la concurrence est particulièrement rude. Les groupes de luxe et les multinationales, dotés d’importants budgets R&D et de communication s’arrogeant une bonne part du gâteau.
Difficile dans ces conditions pour de plus petits acteurs de se faire une place. C’est pourtant ce qu’a réussi à faire le laboratoire Graine de Pastel. Basée à Toulouse, l’entreprise fondée en 2003 par Carole Garcia, développe des soins dermatologiques pour le visage et la peau formulés à 95 % à partir d’ingrédients d’origine naturelle.
Quatre brevets déposés
Comme son nom l’indique, c’est de la graine de pastel (Isatis tinctoria), cette plante utilisée pour la teinture qui, entre le XVe et le XVIe siècle, a fait la fortune de nombreuses familles de la région, que la PME extrait les différents principes actifs incorporés dans ses produits de soins. Omégas 3, 6, 9, polyphénols, pro-collagène et bioflavonoïdes de pastel : en deux décennies, ses recherches l’ont conduite à déposer quatre brevets. L’entreprise, qui consacre chaque année entre 5 et 10 % de son chiffre d’affaires dans la R&D, travaille d’ailleurs sur un cinquième brevet.
La PME, qui emploie quatre équivalents temps plein, a réalisé un chiffre d’affaires de 3,5 M€ en 2024 (montant des ventes TTC). Elle s’appuie pour ce faire sur un réseau de distribution multicanal alliant des magasins à Albi, Paris et Toulouse, un réseau de quelque 200 revendeurs en France (essentiellement des pharmacies) et un site de e-commerce qui concentre 20 % des ventes de la PME.
300 K€ investis dans un espace pilote
Pour pour améliorer l’expérience client, la PME vient d’investir 300 K€ dans un nouveau « flagship store ». Cette première boutique de soins de la peau, située rue de la Pomme, au cœur de la Ville rose, a été inaugurée le 8 avril dernier.
La nouvelle adresse propose des diagnostics de peau et des soins en cabine « de nouvelle génération » avec des masques LED dont l’action repose sur la photobiomodulation. Ce magasin amiral constitue pour la marque toulousaine un espace pilote : dans les deux années qui viennent, elle prévoit de dupliquer le modèle dans ses autres boutiques.
L’export constitue l’autre levier de croissance pour Graine de Pastel qui réalise déjà près de 20 % de son chiffre d’affaires à l’international, en Asie essentiellement (Chine, Taïwan, Corée, Japon) « où les consommatrices ont une appétence particulière pour les produits naturels très épurés comme les nôtres », ajoute Carole Garcia qui espère porter la part de l’export à 30 % de son CA dans les prochaines années.
Une production en circuit court
Engagée dans une démarche éco-responsable, la cheffe d’entreprise veut aller plus loin. Elle a quasiment banni le plastique de tous ses emballages et opté pour des contenants recyclables en verre et en aluminium. Depuis 2022, Carole Garcia a également investi 500 K€ pour faire l’acquisition de 60 ha de terre dans le Gers où elle cultive le pastel, sécurisant ainsi ses approvisionnements.
Pour finir de séduire une clientèle de plus en plus en quête de sens, la marque met également en avant sa production en circuit court : toutes les étapes du process, de l’extraction des principes actifs jusqu’au conditionnement assuré par un atelier d’insertion de l’ASEI en passant par la fabrication, sont effectuées en région Occitanie. Et pour donner plus de poids à ses engagements sociaux et environnementaux, l’entreprise ambitionne de devenir en juin prochain une société à mission.