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Hector le Collector, partenaire de la Coupe du monde de rugby 2023

Recyclage. La start-up toulousaine a dépassé la centaine de points de collecte de biodéchets.

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L’équipe d’Hector le Collector vole de succès en succès (©Hector le Collector).

151 tonnes de biodéchets collectés, 105 700 kWh d’énergie produite, une centaine de professionnels concernés : l’année 2022 a été faste pour Hector le Collector, une start-up toulousaine créée par Valentin Famose et Quentin Saieb. Ensemble, ils ont imaginé il y a trois ans un dispositif à grande échelle pour permettre aux professionnels en milieu urbain de collecter les déchets de cuisine en vue de leur valorisation et ainsi éviter qu’ils ne soient enfouis ou incinérés (lire notre édition du 16mai 2022).

Cette valorisation est assurée par Cler Verts, plateforme de recyclage des déchets organiques, installée à Bélesta en Lauragais. La solution de collecte développée par Hector le Collector s’adresse désormais aussi bien aux restaurateurs, qu’aux entreprises et aux commerces alimentaires. Sont également visés les organisateurs d’événements. Le réseau d’Hector le Collector est aujourd’hui composé de plus de 100 points de collecte qui génèrent chacun d’un à 15 tonnes de déchets par an. Soit plus de 150 tonnes en 2022, plus que l’objectif que s’était initialement fixé le duo de créateurs d’entreprise.

Pour convaincre les professionnels d’adopter cet écogeste bon pour la planète, la startup a également lancé l’an dernier un test gratuit pour tous les restaurateurs et entreprises qui souhaitent mesurer leur volume de déchets et savoir ainsi qu’elles sont leurs contraintes vis-à-vis de la réglementation.

Aujourd’hui l’obligation de tri à la source des biodéchets ne s’applique en effet qu’aux entreprises et collectivités dont la production annuelle dépasse cinq tonnes, mais ce volume minimum sera supprimé dès janvier 2024. À cet horizon, l’ensemble de la population (entreprises, collectivités et ménages) devra se doter d’une solution de tri à la source des biodéchets.

La pépite toulousaine propose ainsi un accompagnement personnalisé pour permettre aux acteurs de quantifier le volume de biodéchets produit par semaine et de calibrer ainsi le nombre de collectes hebdomadaires nécessaires. Des collectes pour lesquelles la TPE utilise des véhicules électriques : trois aujourd’hui et bientôt un quatrième sera livré en fin d’année.

Nouveaux contrats

Le binôme et son équipe ont pris le parti de créer un collecteur en bois bien identifiable afin que le tri soit le plus facile possible. « Nous avons vraiment à coeur de proposer à chaque personne ou entité, quelle qu’elle soit, d’agir à son échelle : mettre à disposition d’une entreprise une solution innovante et engageante pour ses collaborateurs, inciter un restaurant à valoriser une bonne partie de ses déchets pour éviter de brûler de l’eau ou même inviter un particulier à apporter ses propres déchets dans un point Hector et à parler de la démarche autour de lui », explique Quentin Saieb.

La jeune pousse, qui engrange 10 nouveaux clients chaque mois, a déjà réalisé 50% de l’activité de 2022 sur les quatre premiers mois de l’année 2023. Elle vient de signer d’importants contrats de collecte avec Groupama, La Caisse d’Épargne, Météo France, Le Florida, Mama Shelter et Carrefour.

Elle a également fait une percée remarquée dans le secteur de l’événementiel. Ses collecteurs étaient présents lors de la Foire internationale de Toulouse en avril et au salon Regal Sud de France en décembre. À l’automne prochain, Hector le Collector, qui emploie aujourd’hui cinq salariés, devrait également marquer un grand coup. Elle a récemment été sélectionnée pour proposer ses solutions de traitement et de valorisation des déchets lors de la Coupe du monde de rugby 2023.

Dans ce cadre, elle devrait mettre à disposition ses bacs de collecte dans les stades et aux abords, mais également dans les fan zones et dans plusieurs restaurants et hôtels partenaires de l’événement. Elle aura par ailleurs une mission de sensibilisation du public à mener. « Nous avons validé notre modèle, nos hypothèses et atteint la rentabilité. Maintenant c’est le moment pour nous d’accélérer notre développement et de se projeter plus loin que la Métropole de Toulouse ! », confirme Quentin Saieb.