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La start-up Highrise offre une alternative au dépôt de garantie, véritable frein au marché locatif

Immobilier. Basé à Toulouse et Paris, le courtier en assurances a développé une solution 100 % digitale qui permet au locataire d’alléger ses frais d’emménagement tout en offrant au bailleur la même sécurité. Une offre qui séduit de plus en plus d’agences immobilières auxquelles elle permet de gagner du temps et de l’argent.

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Juriste de formation, Isabelle Combelles est la directrice générale déléguée d’Highrise, une start-up qui propose une alternative au versement du dépôt de garantie. (©Highrise)

La start-up Highrise fait du neuf avec du vieux. Créée en 2023 et basée à Toulouse et Paris, la société de courtage en assurances développe une offre de service dédiée aux agents immobiliers et aux bailleurs en proposant une alternative au dépôt de garantie traditionnel sous la forme d’une garantie autonome.

Une faculté ouverte par la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 et jusque-là largement inexploitée en France alors qu’elle est concurremment pratiquée aux États-Unis, au Canada, en Allemagne ou encore en Suisse.

Une garantie autonome peut en effet être souscrite en lieu et place du dépôt de garantie habituellement exigé par le bailleur au moment de la signature d’un bail d’habitation pour couvrir les éventuels manquements à ses obligations : charges et loyers impayés, dégradations, dans la limite du montant du dépôt de garantie.

Un frein au marché locatif

Or, avec la hausse du montant des loyers observée partout en France, le versement du dépôt de garantie en plus du premier mois de location (quand ce n’est pas deux à trois mois exigés par certains bailleurs) peut constituer pour beaucoup de locataires un obstacle à l’entrée dans les lieux. « Cela constitue un vrai frein au marché locatif », pointe Isabelle Combelles, directrice générale déléguée d’Highrise.

C’est donc ce verrou que souhaite faire sauter la jeune pousse. Concrètement, par l’intermédiaire d’Highrise, le locataire souscrit une assurance sur la durée du bail, et moyennant le versement d’une cotisation annuelle (de l’ordre de 59 €/an pour un dépôt de garantie jusqu’à 1000 €), est dispensée du paiement du dépôt de garantie.

Changer les mentalités

Applicable aussi bien aux contrats de location à venir qu’aux baux en cours, cette nouvelle solution est, selon la start-up, tout aussi « sécurisante » pour le propriétaire puisqu’elle fonctionne comme « une garantie à première demande », couvrant loyers impayés et éventuelles dégradations locatives. À charge pour Highrise, après paiement du montant du dépôt de garantie entre les mains du propriétaire, d’exercer un recours auprès du locataire.

L’entreprise, qui compte quatre collaborateurs, déploie sa solution 100 % digitale depuis deux ans auprès des agences immobilières. Avec succès puisqu’en novembre 2024, elle a signé un premier partenariat d’envergure avec la Fnaim Garonne-Gascogne. L’occasion pour la jeune pousse de se rendre visible auprès des 256 agences adhérentes du territoire. L’ambition étant à terme de déployer sa solution sur l’ensemble du réseau Fnaim qui compte 12 000 affiliés à l’échelle nationale.

En parallèle, Highrise a également conclu près d’une trentaine de partenariats avec des réseaux d’agences immobilières français. Pour les séduire, la pépite a de sérieux atouts. « Les agences immobilières sont obligés de souscrire une garantie financière pour couvrir les fonds qu’elles manipulent. Or, leur prime d’assurance est calculée en fonction du montant de ces fonds. Notre programme de dispense de dépôt de garantie leur permet donc de réduire notablement le coût de cette assurance », détaille Isabelle Combelles.

Agents immobiliers et bailleurs sociaux

Les agences immobilières perçoivent également chaque année une commission d’un montant forfaitaire par contrat. « Sachant que ce sont elles qui inscrivent les locataires volontaires sur la plateforme, elles participent au développement du service, c’est une manière de les rémunérer. N’ayant plus de dépôts de garantie à gérer, elles gagnent ainsi du temps et de l’argent ! », poursuit l’ancienne avocate spécialiste en droit immobilier. 

D’ici la fin de l’année 2025, la start-up vise les 15 000 souscriptions en Occitanie et à Paris. « Avant tout, nous avons voulu faire un produit qui se veut social, afin d’aider les locataires. Et donc, compte tenu du faible montant de la cotisation payée par ce dernier, pour que l’opération soit rentable, nous tablons sur le volume », précise la courtière.

Si elle cible les grands réseaux d’agents immobiliers, les bailleurs sociaux sont également dans son viseur. « Nous avons déjà noué des partenariats avec certains et sommes en pourparlers avec plusieurs autres, notamment à Toulouse », conclut Isabelle Combelles.

À terme, l’ambition d’Highrise est de déployer sa solution dans tout l’Hexagone. Un maillage qui nécessitera le recrutement de commerciaux à la fois pour conclure de nouveaux partenariats mais aussi pour former les équipes, au sein des agences immobilières, à ce nouveau produit.