I-Percut boucle une levée de fonds de 300 K€ pour conquérir le marché du fitness et l’Europe

Avec trois médailles remportées par les huit athlètes français qualifiés, en août 2024, sur le site de lequipe.fr, le président de la fédération française de boxe (FFB), Dominique Nato tirait un bilan « positif » de la prestation de l’équipe de France aux JO de Paris.

Bilan également très positif pour la start-up tarnaise I-Percut, qui pendant 15 jours à l’Arena Paris Nord puis à Roland-Garros, où se déroulait la phase finale des épreuves olympiques de boxe, a fait le show avec ses housses de frappe connectées. La jeune pousse, qui avait en effet été choisie par la fédération pour proposer des animations au public en marge des combats, y a « rencontré des compétiteurs et des coaches du monde entier », glané les contacts d’investisseurs, mais aussi pu approcher l’équipe de programmation du comité d’organisation des prochains JO de Los Angeles…

« Une super expérience » donc pour Olivier et Maryline Huc, les deux passionnés qui ont fondé la jeune pousse en 2020. La société de Puylaurens commercialise depuis deux ans, sous le nom d’I-Perskin, cette housse bardée de capteurs et de LED. Transformant un simple sac de frappe en outil de tracking, elle permet aux boxeurs amateurs et professionnels, grâce à une application mobile, de mesurer l’efficacité et la progression de leur entraînement à travers quatre métriques : la force, la vitesse, la réactivité et le volume de frappe.

La boxe performance comme ADN

Une solution que la pépite vend désormais via des distributeurs spécialisés ou en direct sur son site internet aux coachs sportifs et clubs de boxe. Un peu partout en France, une cinquantaine de salles ont déjà été séduites par le concept. Lequel avait valu à I-Percut, à l’occasion de sa participation au CES de Las Vegas, en 2023, un Innovation Award dans la catégorie sport et fitness.

Reconnue au plus au niveau puisqu’elle est fournisseur officiel de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep), de la FFB et de la fédération française de savate boxe française, la PME cherche cependant à élargir le marché restreint que constituent les salles de boxe souvent gérées par des associations sans grands moyens.

Après un an et demi de développement, les cofondateurs ont en effet lancé en septembre 2024 un nouveau produit dérivé du premier : l’I-Perfit. Cette console, qui permet de synchroniser plusieurs I-Perskin, vise, avec ses 250 exercices intégrés, les cours collectifs de boxe fitness ou fitboxing. Une activité qui « développe le cardio tout en étant ludique : tous les participants se défient sur un même exercice, en musique, avec les scores qui s’affichent sur grand écran. C’est très addictif ! » affirme Maryline Huc.

Le fitness, un très vaste marché

Grâce à l’I-Perfit, le couple entend bien « faire un tabac dans le domaine du fitness ! » Il vient d’ailleurs de signer un contrat de distribution exclusif avec Leaderfit’ Equipement. Cet important distributeur de matériel de fitness, présent en France mais aussi en Belgique, Suisse, Luxembourg, Maroc et Tunisie, travaille avec de grandes franchises telles Fitness Park (1,2 million d’adhérents) ou L’Orange Bleue (plus de 400 salles en France et en Espagne).

Pour officialiser leur partenariat, les deux sociétés ont programmé des actions de communication communes lors du salon Fitness Challenges qui aura lieu à Paris les 5 et 6 juin. Elles seront également présentes ensemble au Fitex prévu du 10 au 12 octobre, autre grand salon dédié qui se déroule lui aussi dans la capitale.

I-Percut, qui prévoit de commercialiser sa solution sous forme de packs intégrant la console et plusieurs housses connectées, table sur une nette augmentation de son chiffre d’affaires. De 50 K€ en 2024, il devrait atteindre près d’1 M€ cette année.

300 K€ levés auprès de business angels

Pour accompagner sa croissance et notamment son expansion sur le territoire européen, I-Percut est en phase de closing d’une première levée de fonds de 300 K€. Elle a été réalisée auprès des réseaux de business angels Capitole Angels à Toulouse, Melies à Montpellier, et Arts et Métiers Business Angels à Paris. « Notre objectif est d’aller chercher des distributeurs sur toute l’Europe », résume la dirigeante, sachant que la PME vient de signer un premier partenariat avec Aerobic & Fitness, un distributeur qui couvre l’Espagne et le Portugal.

Forte de ces belles perspectives, elle prépare un second tour de table de 2 à 3 M€ prévu au début de l’année prochaine en vue de partir à la conquête des États-Unis. « Nous sommes déjà en contact avec des investisseurs étrangers », précise l’intéressée.

La santé en ligne de mire

En attendant de créer une filiale outre-Atlantique et de produire sur place, l’entreprise prône le made in Occitanie. Ses cartes électroniques proviennent de chez Syselec à Castres, tandis que la partie textile est fabriquée par deux ateliers de confection, l’un installé à Briatexte dans le Tarn et l’autre basé à Perpignan dans les Pyrénées-Orientales, où I-Percut envisage de relocaliser la partie logistique.

En parallèle, la jeune pousse poursuit sa diversification avec de nombreux projets dans le secteur de la santé. Elle travaille sur plusieurs pistes avec des kinésithérapeutes, des neuropsychologues, des professionnels de santé qui œuvrent auprès de personnes âgées mais également de patients atteints de maladies neurodégénératives telles Parkinson et Alzheimer.

« Du fait que nos LED peuvent changer de couleurs, s’allumer à des vitesses différentes, on peut imaginer de très nombreux exercices », détaille Maryline Huc pour qui, non content d’inciter ces personnes à faire du sport de manière amusante, la solution d’I-Percut permettrait aux praticiens de « recueillir des données sur les progrès accomplis par leurs patients. » Des tests sont prévus prochainement au sein d’Ehpad de la région parisienne.

L’entreprise tarnaise collabore également avec des structures accueillant des personnes en situation de handicap ainsi que des jeunes en surpoids, notamment certains atteints du syndrome de Prader-Willi. L’idée étant là aussi de trouver le moyen de les faire bouger de façon ludique : un enjeu thérapeutique fort qu’Olivier et Maryline Huc ont « particulièrement à cœur ».