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Iki, le spécialiste de l’analyse urinaire connectée, lève 1,4 M€ et vise l’international

Santé. Le toulousain Iki vient de signer un important partenariat avec Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP) qui va lui permettre de tester à plus grande échelle son dispositif d’analyse urinaire connecté. Baptisé Uriki, celui-ci permet aux patients de suivre au quotidien l’évolution de leur maladie chronique. La start-up annonce par ailleurs le lancement d’un second tour de table de 1,4 M€ pour optimiser son innovation grâce à l’apport de l’IA.

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Présente au CES de Las Vegas 2023, la start-up toulousaine Iki a signé un important partenariat avec une medtech taïwanaise. (© Iki)

En 2021, en France, 12 millions de patients souffraient d’une maladie chronique, selon les données de la Direction de la Recherche, des Études, de l’Évaluation et des Statistiques (Drees). Un chiffre qui devrait encore malheureusement progressé au regard du vieillissement de la population. Les personnes âgées étant en effet les plus touchées par ces pathologies de longue durée, évolutives et au fort retentissement sur la vie quotidienne.

C’est justement pour offrir un suivi personnalisé et journalier à ces patients que la start-up Iki, basée près de l’Oncopole à Toulouse, développe depuis 2021 une solution clé en main qui comprend un analyseur d’urine connecté, une application mobile à destination des patients et une plateforme web pour les professionnels de santé. « Elle se positionne comme un outil d’éducation thérapeutique du patient afin d’optimiser son suivi nutritionnel, en association avec son équipe médicale, grâce à une donnée objective : l’analyse urinaire », explique la société qui compte six salariés.

Une première levée de fonds de 410 K€

Baptisée Uriki et fonctionnant sur le modèle d’un test de grossesse, la solution est moins invasive qu’une prise de sang et constitue un véritable gain de temps pour les patients comme pour les médecins. Après avoir levé 410 K€ en 2023, la medtech fondée par Cyril Cauchois, Caroline Mazet, Stéphane Le Brun et Jean-Christophe Cau vient d’annoncer un nouveau tour de table. Cette fois-ci, elle ambitionne de récolter 1,4 M€ pour multiplier les expérimentations et commencer son déploiement au sein d’autres établissements de santé et dans d’autres pays.

Cette levée de capitaux se fera d’une part auprès de banques et de business angels à hauteur de 700 K€ et d’autre part par le biais de la plateforme de co-investissement française Sowefund ainsi que grâce à une aide au développement deeptech d’une valeur de 500 K€ versée par Bpifrance.

Ces nouveaux fonds doivent servir à financer la poursuite des efforts en R&D d’Iki. Objectif : intégrer de l’intelligence artificielle (IA) dans le dispositif afin de faire gagner toujours plus de temps aux utilisateurs. « Aujourd’hui, en plus des analyses d’urine, le patient prend en photo ses repas qu’il envoie dans l’application. L’IA permettra de trouver les liens entre ce qu’a mangé le patient et les résultats de ses analyses », précise Jean-Christophe Cau.

230 K€ de CA en 2025

Ce tour de table doit aussi permettre à la jeune pousse toulousaine de déployer sa solution de suivi personnalisé à l’international. Étape qu’elle a déjà amorcée en obtenant les certifications nécessaires pour proposer son dispositif en Europe, au Japon et aux États-Unis. En janvier 2024, Iki avait d’ailleurs présenté son innovation au CES de Las Vegas, le plus important salon consacré à l’innovation technologique en électronique grand public. « Uriki a été très bien accueilli par le public américain. Le salon nous a aussi permis de signer un nouveau contrat très prometteur avec la société taïwanaise AST, une medtech spécialisée dans la technologie au service des personnes âgées vivant en milieu rural ou périurbain. »

Grâce à son récent partenariat avec Assistance publique - Hôpitaux de Paris (AP-HP), la start-up toulousaine table en 2025 sur un chiffre d’affaire de 230 K€, soit le centuple du montant réalisé l’an dernier. Cette collaboration avec cet établissement de santé de la capitale permet à Iki de suivre 180 patients atteints de maladies rénales chroniques. En termes de développement, la pépite espère également conquérir les marchés du sport et du bien-être, en proposant son dispositif à des coachs sportifs. « Le plus grand défi restant d’exporter notre solution dans d’autres pays, d’abord en Europe, avec l’Allemagne par exemple », conclut Jean-Christophe Cau.