JobHive facilite la mise en relation entre étudiants et entreprises avec des missions à valeur ajoutée
Emploi. Lancée en 2023, la start-up toulousaine JobHive met en relation les étudiants et les entreprises du sud-ouest et de la région lilloise. Objectif ? Permettre aux premiers d’acquérir une expérience en accord avec leur formation et aux seconds de déléguer certaines missions à moindre coût. Son jeune fondateur ambitionne de doubler dès cette année son chiffre d’affaires pour atteindre les 45 K€.

Logement, alimentation, remboursement de prêt… la plupart des étudiants ont du mal à joindre les deux bouts. Bon nombre d’entre eux cumulent études et activité salariale pour subvenir à leurs besoins. Selon l’Insee en 2023, parmi les 5,3 millions de jeunes français âgés de 15 à 29 ans poursuivant leurs études en formation initiale, 22 % étaient salariés. Parmi eux, 11 % étaient apprentis, 2 % en stage rémunéré et 10 % occupaient un autre type d’emploi. Et dans la quasi-totalité des cas, ces jobs sont alimentaires autrement dit, sans rapport avec leur domaine d’étude.
« Comme beaucoup, j’ai vu pas mal de mes amis, pourtant brillants, à la recherche d’expériences professionnelles se retrouvaient par défaut à travailler dans des fast-foods. Je trouvais cela dommage qu’ils ne puissent pas mettre à profit leurs compétences dans des jobs en adéquation avec leur formation », explique Alexandre Platel. Aujourd’hui âgé de 24 ans, ce lillois de naissance a co-fondé JobHive en fonds propres en 2023 et avec son cousin Thomas Dubroc, qui a depuis quitté le navire.
Des missions en freelance
La start-up toulousaine, dont le champ d’action s’étend sur le sud-ouest et la région lilloise, se positionne comme une agence de mise en relations entre les étudiants sous statut d’auto-entrepreneur et les entreprises qui veulent externaliser certaines missions. Une solution qui se veut « gagnant-gagnant », avec d’un côté l’opportunité pour les sociétés de renforcer leur développement commercial à moindre coût et de l’autre, des étudiants qui engrangent de l’expérience utile pour leur CV.
En l’espace de deux ans, JobHive a fait collaborer plus de 530 étudiants, majoritairement issus d’écoles de commerce, et une cinquantaine d’entreprises, allant de la TPE aux grands groupes. « Nous avons signé des partenariats avec des écoles du sud de la France comme Skema à Nice ou TBS Education à Toulouse. Nous travaillons par exemple avec le niçois BedBoat qui propose des séjours en bateau, et nous sommes en discussion avec la Caisse d’épargne Midi-Pyrénées », détaille le jeune entrepreneur qui poursuit des études de commerce et management au sein de l’ex Toulouse Business School.
Des missions en freelance
Les étudiants interviennent dans plusieurs domaines : prospection commerciale, business développement, communication et marketing, organisation d’événements ou encore recherche de nouveaux partenaires. « Nous ne proposons pas de contrat d’alternance ou de CDI mais des missions qu’ils effectuent en tant que travailleurs freelance. Nos offres s’adressent surtout à ceux qui peuvent dégager du temps en marge de leurs études », précise Alexandre Platel qui installé ses bureaux impasse de la Colombette, dans le centre-ville de la Ville rose.
La start-up propose une alternative : l’internalisation ou la délégation. Dans le premier cas, via un contrat tripartite, « l’étudiant intègre directement l’entreprise, ce qui lui permet une immersion totale et une montée en compétence rapide ». Dans le second cas, JobHive prend en charge l’ensemble du projet de l’entreprise, en assurant une gestion et un suivi optimisés. « Le but étant de trouver la solution qui convienne le mieux aux deux parties prenantes », indique le dirigeant.
Doubler le CA pour 2025
En plus de la mise en relation, la start-up s’occupe de la création des contrats, avec l’aide d’un avocat extérieur, et du suivi de la mission moyennant 150 € par mois en plus du salaire versé à l’étudiant, qui, lui, n’a rien à débourser. « Quand les entreprises nous délèguent des missions longues, qui demandent plus de 30 heures par semaine, nous ne proposons pas d’abonnement mais un devis », précise le jeune homme qui bénéficie du soutien TBSeeds, l’incubateur de TBS Education.
« L’objectif aujourd’hui est de maintenir l’activité à flot, notamment grâce aux étudiants ambassadeurs qui m’aident bénévolement pour la partie communication, et aux deux alternants qui vont me rejoindre en septembre prochain. J’ambitionne aussi de doubler le chiffre d’affaires pour passer de 20 K€ en 2024 à 45 K€ cette année », annonce Alexandre Platel avant de conclure : « À plus long terme, j’aimerais que JobHive s’implante à Bordeaux, Paris ou encore Lyon, qui sont d’importantes villes étudiantes. »