L’accélérateur SpaceFounders cherche de nouvelles pépites du New Space
Accompagnement. Fondé par le CNES, le programme d’accélération européen dédié aux start-up du spatial vient de lancer le recrutement de sa 6e promotion. L’appel à candidatures est ouvert jusqu’au 31 mars prochain. Les 15 membres de cette nouvelle “cuvée” rejoindront les 55 autres entreprises européennes déjà accompagnées depuis 2021 et qui, fortes de leur incubation, ont collectivement levé plus de 180 M€.
Née en 2021, la société Ion-X développe des moteurs ioniques pour petits satellites. Après avoir clôturé fin décembre 2024 une levée de fonds de 13 M€ pour produire 200 moteurs de satellites par an d’ici 2028, la spin-off du CNRS vient d’envoyer avec succès son premier moteur en orbite dans le cadre de la mission « Edison » de l’Agence spatiale européenne (ESA).
Fondée en 2022, l’entreprise Constellation Global développe, elle, une constellation de satellites pour permettre aux opérateurs télécoms d’offrir à leurs clients un accès internet haut débit et de faible latence depuis l’espace. En octobre dernier, elle a bouclé un tour de table de 9,3 M€. Une opération qui doit lui permettre de réaliser « les premiers tests au sol et en orbite de connectivité de bout en bout et d’achever les études d’ingénierie des deux premiers satellites de la constellation », dont la mise en orbite est prévue d’ici à fin 2026.
Conquête spatiale : nouvel eldorado
Outre les satellites de façon évidente, et plus largement l’espace comme terrain de jeu, connaissez-vous l’autre point commun entre ces deux pépites françaises du new space ? Elles ont toutes les deux été accompagnées dans le cadre du programme d’accélération SpaceFounders. Lancé en 2021 à Toulouse à l’initiative du CNES, de l’Université fédérale des forces armées allemandes (UniBW) et de l’agence spatiale italienne (ASI), ce programme s’est donné pour mission d’aider les start-up européennes de la Space Tech à devenir des leaders industriels dans un écosystème spatial mondial en pleine accélération.
Une renaissance de la conquête spatiale boostée par la montée en puissance d’acteurs privés qui viennent désormais rivaliser avec les agences publiques et gouvernementales. Les chiffres parlent d’eux-mêmes. En effet, selon un récent rapport réalisé par le Forum économique mondial et McKinsey & Company, « l’économie spatiale devrait représenter 1 800 Mds$ d’ici 2035, contre 630 Mds$ en 2023 ».
Quatre ans après son lancement, l’incubateur a déjà soutenu 55 entreprises, dont 24 françaises ou ayant une filiale en France, et permis 180 M€ de levées de fonds (91 M€ par des pépites hexagonales). Dans un communiqué daté du 10 mars 2025, SpaceFounders a annoncé recruter une nouvelle cohorte de jeunes pousses avec un appel à candidatures ouvert jusqu’au 31 mars prochain (pour postuler, cliquez-ici). La sélection finale des 15 lauréats sera annoncée mi-juin. Le programme se tiendra en présentiel et en virtuel entre les mois de septembre à décembre de cette année, dans trois villes dotées d’un écosystème spatial riche : Toulouse, Munich et Turin.
Tous les sujets du spatial sont adressés, du « upstream » (satellites, systèmes orbitaux, constellations, services en orbites, propulsion, lanceurs, etc.), au « downstream » (utilisation des données d’observation de la terre, de télécommunications et de navigation pour les marchés terrestres) en passant par les technologies transverses avec une application spatiale (IA, robotique industrielle, composants). « Le programme est aussi accessible pour les entreprises ayant un produit déjà pré-commercialisé, et préparant des levées de fonds Seed ou Series A dans les 12 à 24 mois », précisent les équipes de l’accélérateur européen.
Un levier de croissance
Au programme pour les entrepreneur(e)s sélectionné(e)s : un mentorat personnalisé, un accès privilégié aux investisseurs deep tech, des conférences thématiques, des ateliers pratiques... De quoi travailler sur la structuration et la croissance de leur entreprise (management, industrialisation, export, etc.) ainsi que sur leur stratégie de financements non-dilutifs (grands appels à projets européens) et dilutifs (capital-risque). Des visites industrielles et la participation des rendez-vous d’affaires sont également prévues grâce notamment aux partenaires de SpaceFounders : agence spatiale allemande (DLR), l’ESA, Airbus Defence and Space, Beyond Gravity, Safran…
Enfin, ils bénéficieront de l’accès au « réseau alumnis » comptant 55 des meilleures entreprises spatiales en Europe. Objectif ? « Partager leurs expériences et nouer des relations commerciales et de mentors expérimentés issus du monde de l’investissement et de l’industrie spatiale ».