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L’Adie poursuit son maillage territorial

Financement. L’Association pour le développement de l’initiative économique milite pour l’inclusion par l’entrepreneuriat.

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Photo de Christophe Nicaud
Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie. (Crédit : DR)

Malgré un contexte économique difficile marqué notamment par l’inflation et la hausse des coûts de l’énergie, près de 1300 entrepreneurs d’Occitanie ont été financés l’an dernier par l’Association pour le droit à l’initiative économique (Adie), soit une hausse de 5% par rapport à 2021.

La structure a ainsi, en 2022, octroyé 1453 microcrédits professionnels pour un montant global de l’ordre de 4,5M€. « Un bilan très positif », selon Christophe Nicaud, directeur de l’Adie Occitanie.

Exclus du crédit bancaire

L’Adie a été créée en 1988 par Maria Nowak. L’association s’est donnée pour vocation de rendre la création d’entreprise accessible à tous, notamment aux publics les plus éloignés de l’entrepreneuriat, via un accompagnement personnalisé et le recours au microcrédit.

Pour ce faire, l’Adie emprunte auprès des réseaux de banques commerciales ou mutualistes pour ensuite reprêter ces fonds. Elle s’appuie sur des partenariats signés avec, en Occitanie, les deux Banques Populaires et le Crédit Agricole du Languedoc.

Ainsi parmi les entrepreneurs financés l’an dernier par l’Adie Occitanie, 33% perçoivent des minima sociaux, un quart n’a pas de diplôme et près de la moitié vit sous le seuil de pauvreté.

Par ailleurs, 45 % de ces néoentrepreneurs sont des femmes, sachant qu’à l’échelle nationale, elles ne représentent que 29% des créateurs d’entreprise individuelle. 35 % des entrepreneurs accompagnés par l’Adie ont moins de 30 ans.

Pour faciliter l’accès à l’autonomie de ces publics défavorisés qui n’ont pas accès au financement bancaire traditionnel, en raison de leur statut social ou de leur niveau de revenus notamment, l’Adie dispose d’autres outils dont des microcrédits mobilité destinés aux salariés précaires et aux personnes en recherche d’emploi (financement du permis de conduire ou achat d’un véhicule). 504 microcrédits mobilité ont été distribués l’an dernier (soit 17% de moins qu’en 2021) pour un montant de près de 1,8 M€.

« Le recul du nombre de microcrédits mobilité n’est pas propre à l’Occitanie, assure le directeur de l’association. Il s’explique par la flambée des prix des véhicules du fait de la raréfaction de l’offre sur le marché de l’occasion et l’envolée des prix du carburant. »

1€ = 2,53€

Présente en Occitanie depuis 1996, l’Adie dispose aujourd’hui de 15 agences sur le territoire. L’association emploie en région 39 salariés et mobilise près de 70 bénévoles, soit, à l’échelle nationale, plus de 2 000 salariés et bénévoles. En région, depuis sa création, ce sont plus de 25000 microcrédits qui ont été octroyés dont près de 20000 sur le volet professionnel.


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Avec parmi ces entrepreneurs, « de belles réussites, assure Christophe Nicaud. Nous avons par exemple financé il y a très longtemps le fondateur d’i-Run ».

Si toutes les entreprises accompagnées par l’Adie ne connaissent pas de telles success stories, elles n’en affichent pas moins des taux de pérennité supérieurs à la norme. Le taux de survie atteint 87 % à deux ans (contre 72 % pour la moyenne nationale des entreprises individuelles) et 81 % à trois ans (contre seulement 61% pour l’ensemble des entreprises individuelles).

« Les dispositifs mis en place par l’État pour soutenir l’économie pendant la crise Covid biaise toutefois un peu ces chiffres, reconnait le directeur. Plus globalement, un entrepreneur sur cinq accompagné par l’Adie crée un emploi salarié, généralement dans les douze mois. »

L’Adie mesure également tous les trois ans l’utilité et l’efficacité de son action auprès des créateurs d’entreprise à travers une évaluation de son retour social sur investissement, notamment pour les collectivités locales qui, elles aussi, soutiennent fortement l’association.

« 1€ confié à l’Adie permet une économie pour la collectivité de 2,53 € au bout de deux ans, détaille Christophe Nicaud, parce que ces personnes sortent des minima sociaux, créent de l’emploi, etc. » En 2023, l’Adie Occitanie souhaite perenniser différents dispositifs lancés l’an dernier notamment des webinaires coorganisés avec Pôle emploi, en vue d’aider les créateurs d’entreprise à construire, développer et financer leur entreprise.

L’autre initiative que l’Adie souhaite inscrire dans la durée est une nouvelle offre d’accompagnement collective : une formation sur trois jours. Testée avec succès à Toulouse l’an dernier, elle sera proposée également à Montpellier en avril. 2023 devrait également voir le retour sur les routes de plusieurs départements de la région de l’agence mobile Adie.

Relancée en 2022 dans le Tarn-et- Garonne, le Lot-et-Garonne, l’Aveyron et le Gers, elle permet d’aller à la rencontre des personnes en zones isolées pour dispenser des informations sur la création d’entreprise et les financements proposés.

Un nouveau partenariat avec l’Urssaf

Dans cette même logique d’« aller vers », l’Adie projette cette année une série d’actions dans le cadre d’un nouveau partenariat signé avec l’Urssaf « qui a beaucoup de nos bénéficiaires potentiels comme ressortissants, détaille Christophe Nicaud. Nous allons mener une première opération du 27 au 31mars dans tous les départements du ressort de l’Urssaf Midi-Pyrénées, à savoir informer les personnes sur les aides et les dispositifs dont elles pourraient bénéficier, qu’elles soient créateurs d’entreprise ou entrepreneurs. »

L’Adie, qui a vu ses effectifs gonfler d’une dizaine de nouveaux collaborateurs l’an dernier, continue de se développer. L’ouverture d’une agence est prévue à Béziers le 31 mars. En 2023, une antenne sera également ouverte à Sète, tandis que l’agence de Perpignan devrait investir de nouveaux locaux pour mieux répondre au besoin de ses publics.