L’aéroport Toulouse-Blagnac muscle sa politique en faveur de l’employabilité des travailleurs handicapés
Emploi. ATB a annoncé le 20 novembre 2025 la signature d’une nouvelle convention avec l’Association de gestion du fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées (Agefiph). Ce partenariat vise à augmenter le nombre de travailleurs en situation de handicap au sein de ses équipes, à accompagner leur évolution de carrière ou encore à tisser des partenariats stratégiques.
Parmi ses 278 employés, Aéroport Toulouse-Blagnac (ATB) affichait en 2024 un taux d’emploi de travailleurs handicapés de 7,63 %. Un pourcentage largement au-dessus de la moyenne nationale, établie à 3,6 %. La société, qui a comme actionnaire majoritaire le groupe Eiffage, fait partie des 31 % d’entreprises qui respectent leur obligation légale en la matière.
La loi de 2005 enjoint en effet les entreprises publiques et privées de plus de 20 salariés, à compter dans leurs effectifs a minima 6 % de travailleurs atteints d’un handicap. En cas de non-respect, ces dernières doivent s’acquitter d’une contribution au Fonds pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées. Pour les structures de 20 à 199 collaborateurs, elle est équivalente à 400 fois le Smic horaire par employés manquants, soit 4 192 €. Pour celles qui emploient de 200 à 749 salariés, le Smic horaire est multiplié par 500, et par 600 pour celles de plus de 750 salariés.
Des progrès, mais peut mieux faire
À noter que, toujours en 2024, 30 % des 112 300 entreprises françaises assujetties à cette obligation n’emploient aucun salarié en situation de handicap. De fait, l’an dernier, les employeurs ont versé plus de 556 M€ (+11,1 % par rapport à 2023) au fameux fonds géré par l’Agefiph. Pour rappel, l’organisme paritaire institué par la loi de 1987 a pour mission de soutenir l’emploi et l’insertion des travailleurs handicapés sur le marché du travail.
C’est à ce titre qu’elle vient de signer un nouveau partenariat avec Aéroport Toulouse-Blagnac le 20 novembre dernier. Cette convention dite « de développement de l’emploi » court sur une durée de trois ans, du 1er novembre 2025 au 31 octobre 2028. Elle fait suite à un premier accord passé en 2021 qui s’est traduit par « un diagnostic 360° » de sa politique handicap.
Pour la directrice de la responsabilité sociétale et des ressources humaines d’ATB Marie Lambert-Sauvage, « cette convention traduit notre volonté d’aller encore plus loin dans la transformation de nos pratiques RH. L’inclusion n’est pas seulement une valeur, c’est une dynamique portée par nos ambassadeurs RSE et nos collaborateurs ».
10 nouveaux recrutements annoncés
Concrètement, d’ici 2028 l’accord prévoit une quarantaine d’actions (voir encadré) construites autour d’axes tels que « la construction, l’animation et le pilotage de la politique handicap ; la sensibilisation et la formation ; le recrutement et l’intégration ; l’accompagnement des parcours professionnels et l’évolution de carrière ou encore le développement de partenariats », détaille ATB qui a enregistré en 2024 des résultats financiers en hausse avec un chiffre d’affaires de 160 M€ (+3,9 %) et un résultat net stabilisé autour des 19 M€.
La société gestionnaire - qui emploie aujourd’hui 14 collaborateurs handicapés - annonce ainsi sa volonté de procéder à 10 nouvelles embauches d’ici au 31 octobre 2028. Les recrutements projetés concernent tous types de métiers (fonctions opérationnelles, maintenance, relation clients, ingénierie, fonctions commerciales et support, etc.) et tous types de contrats (CDI, alternance, stage, intérim).
Elle entend également muscler sa politique d’achats inclusifs auprès de sous-traitants issus du secteur protégé et adapté (ESAT et entreprises adaptées). L’entreprise souhaite aussi intégrer le handicap à sa stratégie RH et RSE, « en ancrant l’engagement dans le dialogue social et dans le cadre du futur accord sur l’égalité professionnelle et la qualité de vie au travail ». Une négociation paritaire qui se déroule tous les quatre ans.
Mobiliser l’ensemble des acteurs de l’aéroport
Bon élève, ATB, dont le directoire est présidé par Philippe Crébassa, espère faire école. Dans son communiqué, elle annonce vouloir embarquer dans son sillage l’ensemble des employeurs qui font vivre l’écosystème aéroportuaire fort de plus de 4 000 salariés. Cela englobe les compagnies aériennes, les sociétés de sûreté et de sécurité, les entreprises de fret, les commerces et restauration, loueurs de voitures, les assistants aéroportuaires...
Caroline Dekerle, directrice générale de l’Agefiph, s’est, elle, félicitée de cette collaboration renforcée, rappelant que « c’est en structurant des démarches proactives comme celle-ci que nous réussirons collectivement à renforcer l’inclusion et l’employabilité des personnes en situation de handicap en luttant contre les préjugés et en favorisant le maintien dans l’emploi ».
Pour mémoire, en 2024, l’Agefiph a financé et réalisé plus de 175 000 interventions auprès de bénéficiaires et d’entreprises, grâce à son budget annuel de 575 M€.