L’économie régionale mieux orientée en 2022
Économie. La direction régionale de la Banque de France, qui vient de faire le bilan économique de l’année écoulée, a interrogé les chefs d’entreprise de la région sur leurs prévisions d’activité pour 2022.
2021 aura été une année de rattrapage pour l’économie française et plus encore pour l’économie occitane. En région, les industriels ont vu leurs chiffres d’affaires progresser de 7% l’an dernier. Dans le même temps, les services marchands ont enregistré une hausse de 11,1% de leurs courants d’affaires tandis que le BTP voyait sa production bondir de 11,3% sur l’année. Malgré ces bons chiffres, l’économie régionale n’a pas retrouvé ses niveaux d’avant-crise, comme c’est déjà le cas dans le reste de l’Hexagone. En cause, le redémarrage lent de l’industrie aéronautique et les difficultés d’approvisionnement qui ont affecté de nombreux secteurs.
Ce faisant, l’industrie régionale a continué l’an dernier de détruire des emplois, les effectifs dans ce secteur affichant un recul de 1,9 %, un niveau cependant moins dé gradé qu’attendu. Interrogés par la Banque de France au cours de l’été 2021, les industriels tablaient en effet sur une contraction de 4% de leurs effectifs sur l’année. Ces prévisions de mi-année se sont également révélées erronées dans les services marchands où les chefs d’entreprise prévoyaient une hausse de leurs effectifs d’1%, contre +8% réalisés. Confronté à des difficultés de recrutement qui perdurent, le secteur du BTP a connu une hausse beaucoup plus mesurée de ses effectifs, de l’ordre de 1,1%.
Autre point positif de ce bilan économique 2021 présenté par la direction régionale de la Banque de France le 10 février dernier à Toulouse : les niveaux d’investissement ont retrouvé de la vigueur, quel que soit le secteur d’activité considéré. L’investissement a progressé de 25 % dans l’industrie, de 24 % dans les services et de 36% dans le BTP. De même, la rentabilité des entreprises s’est nettement améliorée l’an dernier, dans des proportions bien supérieures aux attentes exprimées par les chefs d’entreprise au cours de l’été 2021. Les soldes d’opinion des chefs d’entreprise constatant une amélioration de leur rentabilité sont très nettement positifs, à +47 points dans l’industrie, +15 points dans les services marchands et +29 points dans le BTP.
Une croissance à un rythme plus modéré
Interrogés par la Banque de France au cours du mois de janvier 2022, les dirigeants de 1750 entreprises de la région, s’attendent à une nouvelle croissance de leurs chiffres d’affaires cette année, à un rythme cependant moins soutenu que l’an passé, notamment dans le BTP. La production pourrait croître de 3,9 %. Dans les services marchands, la hausse attendue des courants d’affaires devrait atteindre 8,4% en 2022 tandis que dans l’industrie, l’accélération de la reprise de l’activité aéronautique devrait permettre de maintenir un taux de croissance du chiffre d’affaires global à 7 % pour le secteur.
Côté emploi, quel que soit le secteur d’activité, les chefs d’entreprise prévoient des hausses d’effectif : de l’ordre de 2,4 % dans l’industrie, dont +4 % dans l’aéronautique, contre +4,3% dans les services marchands, grâce notamment aux services informatiques à +9%, et +1,5% dans le BTP. Les chefs d’entreprise de la région tablent sur une croissance plus mesurée de leurs investissements cette année : de l’ordre de +16 % dans l’industrie, portée par le rebond de l’aéronautique où les dirigeants anticipent une croissance de 44 % de leurs investissements et de +4 % dans le BTP. Seuls les services marchands prévoient un recul net de leurs efforts d’investissement : -19 % pour l’ensemble du secteur.
Certains segments d’activité sont plus optimistes, à l’image de l’ingénierie qui prévoit une hausse des investissements de 12%. Forts de ces prévisions, les dirigeants de la région tablent sur une nouvelle amélioration de la rentabilité de leurs entreprises. Les soldes d’opinion des chefs d’entreprise constatant une amélioration de leur rentabilité demeurent globalement très positifs : de +30 points dans le BTP à +38 points dans l’industrie où les situations sont cependant très contrastées, de +55 points pour les industriels de l’aéronautique à -1 point pour ceux de l’agroalimentaire. Des perspectives conditionnées cependant par les difficultés de recrutement et d’approvisionnement.